LA RELIGION
I - Comment définir le fait religieux ?
A - Ce que n'est pas la religion
a) La superstition
La superstition
Déresponsabilisation : on rejette la responsabilité sur une cause extérieure à
soi.
Ensemble de croyances et de rites qui relèvent d’une attitude irrationnelle = psychologie puérile (déresponsabilisation)
Elle peut prendre sa source dans la religion mais peut être aussi profane et populaire
Dans Euthyphon, Socrate distingue la
superstition qui n’est que piété par intérêt et le pur respect religieux des Dieux.
La religion
Responsabilité, le libre-arbitre (aptitude à faire des choix délibérés).
La religion n’est
pas un marchandage ds la mesure où elle a un contenu moral
Le véritable croyant, lui a la foi. Il n’a pas peur, il a confiance.
b) Le fanatisme
Cf : Texte n°1, Article « Fanatisme », Voltaire, Dictionnaire philosophique portatif, 1764
Le fanatisme
Le fanatique tend à exclure par la violence ceux qui n’adhèrent pas à ses croyances
Passion aveugle qui pousse à des actes extrêmes, violents, à de l’intolérance
Utilisation pervertie de la religion qui
va jusqu'à la haine de l'autre et de soi
Ex : terrorisme, attentats, massacres,
autodafés, guerres
Un fanatique se sert de la religion pour justier ses actes.
Forme d'aliénation : il s'en remet toujours intégralement à une autorité supérieure
Tartuffe, Molière
La religion
L'amour du prochain et de soi même, la vie comme valeur sacrée
Les religions accordent une importance considérable au libre-arbitre:
capacité de juger.
c) Les sectes
La secte apparaît comme une tentative de manipulation mentale
Destruction (du lien) avec la famille, la société, la civilisation moderne
Aliénation : l'adepte ne pense pas, il ne juge pas
peur, ignorance, préjugé, manipulation
Escroquerie : imposture spirituelle et financière
L'argent est soutiré
B - Tentative de définition du fait religieux
a) Toutes les religions se basent sur la croyance en l'existence de Dieu/dieux.
Idée de transcendance
Degré de réalité supérieure, une valeur au-dessus de toutes
les valeurs, une valeur au-dessus de l'homme
Communication avec cet être d’une nature supérieure est
possible
Ex : les dieux des polythéistes, des Grecs par exemple, sont immanents, ils participent à la vie des
hommes
Dans le monothéisme, Dieu est
omnipotent (il peut tout), omniscient (il sait tout) et omniprésent (qui est partout)
Le culte tient compte de cet écart tout en le réduisant par la prière ou le
recueillement qui permettent de s'adresser à Dieu.
b) La religion implique un rapport au temps et à l'espace ritualisé et symbolique
Le temps du
croyant est ritualisé
La journée, la semaine, l'année, la vie du croyant sont marquées par des
rites
naissance (baptême)
adolescence (communion), mariage, mort
Des prières vont scander la journées du croyant (matines). Ce sont les pratiques
religieuses (prières, cérémonies, ) qui scandent la vie du croyant
Distinction entre sacré et profane dans l'espace qui n'est pas
homogène
Le sacré
vénération, voire
d'une adoration religieuse
Le profane
ordinaire, banal, neutre
étymologie : ce qui se trouve à l’extérieur du lieu consacré (pro-fanum: devant le temple)
c) La religion implique un double lien
Vertical : relation entre le croyant et Dieu
S'exprime par la foi
Adhésion à l’idée de Dieu et relation affective à lui.
Confiance absolue (foi : latin des :
confiance, croyance), l’amour de Dieu, l’obéissance et le respect.
Se manifeste par la prière et par le
rite, la méditation
La prière et le recueillement en sont l’expression.
Horizontal : relation entre les hommes
Valeurs et des pratiques rituelles communes : se soucier des autres
Elle relie les hommes entre eux et les rend plus solidaires.
Les religions créent un lien puissant qui unit tous les membres d’une même communauté.
d) Les religions monothéistes se fondent sur des textes sacrés, fondateurs des religions et des civilisations
Dimension
symbolique et métaphorique
Il faut les
interpréter, saisir leur sens symbolique, leur esprit
EX 1 : La Genèse, la création du monde et de l'homme
Ne doit pas être pris comme une vérité
scientifique
Tout texte religieux doit être interprété pour ne pas en faire une
lecture obscurantiste
EX 2 : Le Christ qui marche sur l'eau, Moïse qui sépare la mer en deux
Dimension symbolique qui doit être interprétée
Purifier le
message biblique de son contenu irrationnel pour y trouver un contenu qui donne à penser
Introduction
Chercher à comprendre le monde, à lui donner du sens, à se comprendre eux-mêmes par la
rationalité
La science, la philosophie, les sciences humaines
Représentation symbolique (le mythe,
le récit, la fiction).
Les religions apportent du sens à la vie du croyant à travers des récits
symboliques (la Bible)
Mais ce sens est symbolique et non scientique.
symbolise = donne à penser, faire réfléchir.
Le passage de la nature à la culture en conférant une dimension symbolique et ritualisée à sa vie
II - Les critiques de la religion
A. Critique d’Epicure, Lettre à Ménécée.
La critique de la religion remonte à l'Antiquité
L’épicurisme matérialiste par exemple prônait
déjà un culte sans superstition
Les dieux ne
sont pas ce que la foule croit qu’ils sont
Pour Epicure, ces
derniers n’interviennent pas dans la vie des hommes. Ils vivent bien heureux et doivent
représenter un modèle pour l’homme en quête de paix de l’âme
Au XVIIIe siècle, sous l’influence des Lumières
La critique des
religions établies se précise
Voltaire : déiste mais il
critique l'institution religieuse
Candide, Voltaire
Critique de l'institution religieuse, l'Eglise, le tribunal
d'inquisition qui opprime l'homme
Episode de l'autodafé
B. Approche psychanalytique de la religion : critique freudienne de la religion
Pour Freud, la religion est une croyance d’ordre affectif = illusion
Illusion du névrosé qui provient du désir archaïque (de l'enfance) d’être protégé
L'angoisse génère donc le besoin de religion
L'illusion n'est pas une erreur
Croyance d’ordre affectif qui dérive d’un désir (ici fuir la réalité).
Permet de rassurer l’homme angoissé
Père tout puissant (Dieu), juste et bienveillant face aux épreuves de la vie et à l’angoisse de la mort
Possibilité de se passer de religion et de se confronter à la réalité
Il parle « d'éducation en vue de la réalité »
L'homme se confronte à ses propres peurs au lieu de s'illusionner avec l'idée d'un Dieu protecteur
C'est-à-dire devenir adulte