Discontinuité culturelle entre école/ familles les moins favorisées-cf Rayou.
discontinuité entre le discours de l'accompagnateur et l'enseignant qui peut nuire aux apprentissages de l'élève

En quoi le dispositif "Devoirs faits" constitue t'il une réponse à la problématique historique du travail hors classe du collegien, et quels vont être leviers et les enjeux de son efficacité dans la réussite des élèves ?

Retour historique sur l'accompagnement du travail hors la classe pour l'école

Jusqu’au début du XXe siècle, le travail personnel des élèves était au centre de l’enseignement, 1/3 d’apprentissage en classe avec un enseignant et 2/3 du
temps de travail personnel avec des répétiteurs

r

(cf rapport de l'IFE n°111-juin-2016, Remi Thibert)

Travail hors classe contextualisé par l'internat

Au 19e siècle dans les internats le temps total d'études était considérable, avec une moyenne de 20h de classe et 40h de répétition par élève par semaine.

Transmission du savoir glorifié, tache réservée à l'enseignant, travail hors classe d'assimilation délégué à des tiers

Aujourd'hui encore, il existe bien souvent une forme de verticalité entre les enseignants et les parents, animateurs ou assistants d'éducation chargés d'accompagner les élève dans le travail hors classe (voir Pierre Perrier 2016)

Avec la réforme de 1902, les répétiteurs deviennent des fonctionnaires d’externat et sont davantage associés à l’enseignement, pour finalement être reconnus comme des professeurs adjoints

r

(cf rapport de l'IFE n°111-juin-2016, Remi Thibert)

Accent mis sur la formation de
l’intelligence par l’observation et l’expérimentation (et non plus la répétition). Apparition du cours d'une heure (type magistral, transmission directe)

Nouvelles attentes dans le travail personnel de l'élève

Autonomie

Esprit critique

Emplois du temps complexifiés, vecteurs d'inégalités dans les conditions de travail des élèves, plus ou moins favorables à l'étude hors classe

Naturellement, le role des répétiteurs décroit pour etre externalisé hors l'école dans les familles ou dans les associations.

Associations longtemps actrices dans le soutien scolaire, partenaires dans une réalité territoriale

r

Voir revue "Les dimensions éducatives de l’École: Administration & Éducation 2014/2 (N° 142)"Article Education et/ou instruction (claude lelievre)Article "vers une éducation partagéeDu projet éducatif local (PEL). Au projet éducatif territorial (PEDT)Antoine AndersonLes associations dans les projets éducatifs de territoire : l’exemple de l’AFEV Christophe Paris

a

Au sein de centres sociaux, maisons de quartier, MDJ, assos type AFEV,etc.

Le caractère extrascolaire de ces structures rend la communication avec les équipes pédagogiques complexes.

Soutien scolaire encadré par des équipes d'animateurs salariés ou bénévoles, généralement peu ou pas formés

Les équipes d'animateurs doivent réussir à s'inserer dans la boucle pédagogique qui permettrait une efficacité du travail hors classe (voir P.Rayou 2009)

Peu ou pas de contacts avec les enseignant s qu préscrit le travail.

Bien souvent les élèves n'ont pas acquis la base du cours qu'ils sont sensés mettre ici à l'épreuve, et l'accopagnateur effectue une annexe au cours. (Kakpo et Netter 2013)

CLAS et autres dispositifs de soutien scolaire gratuit pour les familles, partiellement ou totalement financés par la mairie, le conseil départemental ou la région.

Les disparités des politiques éducatives territoriales donnent lieu à une inégalité territoriale des propositions de soutien scolaire sur le plan nationnal

Depuis 2013, des mesures politiques ont vu le jour, dans le but de porter l'éducation à l'échèle locale. Né dans ce contexte, le PEDT "met en scène les différents acteurs de la communauté éducative et plus particulièrement l’École, la collectivité, les associations d’éducation populaire et associant les familles et les bénéficiaires" (OBIN, 2014)

Dans les zones rurales les élèves ont peu accès à ce type de dispositifs, ce qui représente également une inégalité territoriale

Des dispositifs qui portent parfois leur fruits mais de façon inégale, car les facteurs d'efficacité varient énormément selon le contexte.

La circulaire du 29 décembre 1956 interdit les devoirs écrits à l’école primairee

Le travail hors classe ne jouit pas d'une bonne réputation

Malgré une forte tendance des enseignants des classes primaire à "braver l'interdit", une grande proportion des élèves arrivant au collège ne sait pas comment s'y prendre pour accomplir ce travail hors classe car ils ne l'ont pas expérimenté auparavant. Un suivi du travail personnel de l'élève plus poussé serait donc souhaitable à son arrivée en 6ème.

L'externalisation hors classe de la consolidation des apprentissages donne lieu pour l'élève à une obligation de travail scolaire seul, par groupe de pairs, ou accompagné par des acteurs externes à l'école.

Au sein de la sphère familiale (extrascolaire)

Auprès d'un organisme privé ou d'un acteur isolé (extrascolaire)

Source d'inégalité : constitue une démarche qui n'est pas à la portée des moins nantis.

Parfois inefficace, cette sous-traitance si elle échoue peut fortement dévaloriser l'élève qui va se trouver '"vraiment nul" (Kapko)

Au moment de l'étude, sur un temps libre au sein de l'établissement, auCDI ousur un autre lieu dédié (périscolaire)

L'élève s'il trouve la motivation peut travailler seul ou en groupe de pairs ; cela nécessite toutefois un emploi du temps et un cadre de travail adaptés

Attention toutefois : la motivation initiale de l'élève peut s’éroder au fil des échecs et l’envie de comprendre se détériorer.(voir Dominique SENORE).

Des élèves en difficulté en classe peuvent l'être encore plus après une longue journée, seuls face à une copie.

L'opacité des consignes met souvent les élèves en difficulté (Kakpo et Rayou 2010)

Auprès d'associations (Maisons de quertier, centres sociaaux, etc, proposant un CLAS)

r

CLAS (Contrat Local d'accompagnement à la scolarité)

Dispositif "DEVOIRS FAITS" mis en place en novembre 2017 dans tous les collèges après le vademecum de Août 2017 dans le but de réduire les inégalités au savoir.

r

Le travail personnel de l'élève dans la classe, hors la classe - Claude Bisson-Vaivreouvrage disponible sur le réseau Canopé.

Un dispositif qui permet de lutter contre les inégalités

Une mise en oeuvre au niveau nationnal qui permet de lutter contre les inégalités territoriales

L'établissement,au niveau local, adapte le projet à son établissement

Le même fonctionnement et les même types d'acteurs s'inscrivent dans un même projet dédié à tous les élèves, adapté au niveau local, qui permet de lutter contre les influences des inégalités sociales dans la réussite scolaire

Un temps encadré par les équipes pédagogiques, animé par des Assistants d'éducation, des volontaires de cervice civique, des enseignants, etc.

Un Dispositif récent mais pas inédit, construit sur des expérimentations qui ont porté quelqus fruits.

Temps dédié aux élèves, à la carte, jusqu'à 4h en fonction de leurs besoins.

Pour favoriser l'autonomie

Faire prendre conscience à l'élève de la manière dont il travaille, donner des outils pour apprendre.

Domaine 2 du socle commun

Pour rendre les consignes moins opaques, prendre le temps de les expliciter

Pour les élèves volontaires

Permet de maintenir une motivation

Un dispositif qui va rarement atteindre les élèves décrocheurs

Le chef d’établissement inscrit la question des devoirs dans son projet d’établissement, et cela permet une réflexion de la communauté éducative autour de ce dispositif, de ses enjeux et des pratiques de chacun, afin d'apporter au travail hors classe une logique articulée et un cadre.

Un dispositif périscolaire, intramuros

Une communicaton entre les accompagnateurs et les enseignants prescripteurs facilitée, pour les consignes et les retours.

Un dispositif qui peut pleinement s'inscrire dans le suivi des élèves

Le service de la Vie Scolaire au centre du dispositif, dirigé par le CPE

Le CPE encadre l'équipe d'accompagnateurs

Le CPE est référent du dispositif devoirs faits, notamment dans le cadre de ses missions spécifiques C/3,C2/3 et C3/1, et C8/1

"Devoirs faits" un titre qui en dit long (voir intervention Julien Netter 2017)

Le but du dispositif est bien que les élèves rentrent chez eux "devoirs faits"

Risque de se concentrer sur l'aquitement de la tache plus que sur la reprise des notions vues en classe

Autre écueil : privilégier la satisfaction de la famille et des enseignants à la réussite à long terme de l'élève

Responsabilisation des familles, qui s'investissent ou non dans une démarche de consolidation des savoirs cognitifs à travers un accompagnement plus ou moins intensif, et plus ou moins pertinent.

Si l'élève n'a pas suffisemment integré le contenu des apprentissages en classe, il va devoir reconstruire cet apprentissage avec ses parents.

C'est une source d'inégalité dans la réussite scolaire car tous les parents ne sont pas issus des mêmes catégories socio-professionnelles. Dans les familles moins favorisées, les parents ne sont pas en possession des codes de l'école (cf Bourdieu, Passeron). Cela va constituer une source de malentendus avec les enseignants et avec les élèves, car ces parents se saisissent du temps de travail hors classe de façon inappropriée, qui va plus souvent nuire aux apprentissages que les renforcer ( Kapko)

r

1/ Devenir un parent d’élève en pouvoir d’agir sur la scolarité de son enfant nécessite de s’approprier des repères généraux sur l’école permettant d’identifier et d’interpréter ce qu’il y a à voir dans l’école et dans la classe, mais aussi dans le comportement et les compétences de l’enfant lui-même.Pascale GarnierMartine KherroubiGilles MonceauDansDes parents dans l'école(2008)

a

Les conséquences sur les représentations crées par l'association quasi-systematique de la femme au travail scolaire pourraient influencer les élèves dans des comportements genrés qui pourraient participer à désservir à la réussite scolaire des garçons (voir Jean Louis Auduc)

Les conditions d'études à la maison seront différentes selon le contexte familial ce qui constitue une source d'inégalité dans la réussite scolaire

Le temps du travail hors classe peut cristalliser des tensions entre les parents et leurs enfants autour de la question scolaire. En outre entre une famille monoparentale avec trois enfants et leurs devoirs et une famille en couple avec un seul enfants, la gestion de ce temps sera disparate.

L'incapacité de certains parents à accompagner aux devoirs peuvent se trouver disqualifiés symboliquement (ou leur donner ce sentiment) par leur enfant.

Le cadre de travail de l'élève à son domicile est déterminant pour qu'il soit dans des conditions favorables aux apprentissages.

Espace de travail adapté

Temps personnel (La participation aux taches, prise en charge d'une fratrie peuvent limiter le travail personnel)

Outils numériques à disposition

Les parents "jouent le jeu", car tous sont conscients des enjeux scolaires dans les trajectoires sociales (poullaouec 2010), mais beaucoup ont le sentiment de manquer de connaissances pour accompagner leur enfant à partir d'un certain degré d'études, ( Valérie Caillet et Nicolas Sembel).

On observe parfois un "decrochage scolaire parental" (Pierre Perrier), qui conduit à un éloignement plus grand encore de l'école.

D'autres imputent à l'institution les difficultés, et peuvent développer des résistance transmettre, et /ou à leurs enfants un sentiment de rancœur envers l'école ou les enseignants.

Si Perrenoud parle du metier d'élève, Remi Benasio pose la question du metier de "parent d'élève". Quelles seraient les compétences attendues de ces parents par l'institution scolaire ?

Dans 95% des cas c'est la mère qui investit le rôle d'accompagnateur (INSEE)

Les analyses des dysfonctionnements de l'accompagnement au travail hors classe des collégiens par les familles, associations et autres ont montré qu'il était vecteur d’importantes inégalités sociales et territoriales dans la réussite scolaire des élève. Pour tenter de réduire ces inégalités, le ministère a proposé un dispositif à échèle nationale : "Devoirs Faits"