Phosphore
France
Etat de l'art de la fertilité en P
Sols bien pourvus
Du fait notamment de décennies de sur-fertilisation
Méthode la plus utilisée: P-Olsen
60% du P disponible des sols agricoles francais vient de l'utilisation des engrais minéraux phosphatés
(Ringeval et al. 2014 - Demay et al. 2024)
Bilan entrées/sorties de P sur les sols agricoles
Apports de P
Engrais minéraux
(Le Noe et al. 2020)
Pour la campagne 2022-2023, l'utilisation d'engrais minéraux a diminué de 31% et 41% respectivame,t par rapport aux campagnes 2020-2021 et 2019-2020
Terres arables
A l'échelle française, aujourd'hui, 50% des apports de P = engrais minéraux, le reste est apporté sous forme d'effluents d'élevage (kgP/ha)
L'utilisation d'engrais minéraux a été divisé par 3 ou 4 en 60 ans (50 kgP/ha/yr -> 15 kgP/ha/yr). Pic d'utilisation dans les années 70s.
Effluents d'élevage
50% des apports de P sur les terres arables aujourd'hui (kgP/ha)
Principal source de P apportée sur les prairies permanentes, même si ces dernieres ont recu des apports d'engrais minéraux parfois conséquents dans le passé
(Le Noe et al.2020)
La déposition atmosphérique de P représente des flux faibles
Boues des stations d'épuration
50% des boues sont épandues sur les sols agricoles en France, le reste est incinéré
Ceci donne aujourd'hui un taux de recyclage du P dans le système d'assainissement de 40%. On pourrait monter à 80% si toutes les boues étaient épandues (Esculier)
En moyenne représente un flux de P entrant relativement faible par rapport aux quantités de P apportées sous forme d'effluents ou d'engrais minéraux
Types d'apports très hétérogènes en fonction des grandes régions agricoles
(Le Noe et al. 2020)
Bretagne: >80% des apports sous forme d'effluents d'élevage
Eure et Loir: >90% des apports sous forme d'engrais minéraux
Exports de P
Erosion
Biomasse récoltées et exportées
A destination de l'alimentation humaine ou animale, ou pour des usages énergétiques
Bilans aujourd'hui plutôt à l'équilibre voir déficitaires. Contraste avec de forts surplus dans les années 1970s.
(Le Noe et al. 2020)
Raisonnement de la fertilité
Le COMIFER
Comité français d’étude et
de développement de la fertilisation raisonnée
Après 3 années d'impasse, il faut fertiliser
C’est la période précoce du cycle
de la plante qui est critique pour son
prélèvement de P. A ce stade,
le système racinaire est encore peu
développé et la demande en P par unité
de longueur de racine est très élevée,
si bien qu’une déficience en P en début
de cycle limite fortement la croissance
aérienne. La demande en P diminue
ensuite à mesure que le système racinaire
se développe. Pour ces raisons,
les agriculteurs pratiquent souvent une
fertilisation starter en P minéral en
début de saison culturale.
Engrais minéraux P
Issus de l'extraction et du traitement chimique de roches phosphatées
Pays producteurs
2022 - USGS
1. China
2. Morocco
3. United States
4. Russia
Reserves
Le Maroc et le Sahara Occidental possèdent 70% des réserves mondiales
Ressources finies et non renouvelable à l'échelle des temps humains
Demande mondiale estimée en croissance
Marché drivé par l'Amérique du Sud et l'Asie
Balance Demande vs. Offre -> 300 à 400 ans avant d'épuiser la ressource
Se passer des engrais minéraux
60 ans avant d'observer de véritables limitations de rendements (Le Noe et al. 2020)
Changements nécessaires
En cas d'apports, raisonner la fertilité en fonction des besoins et de l'offre du sol. Approche du COMIFER. Eviter de sur-fertiliser.
NB: Necessite d'arreter la spécialisation des territoires agricoles. Ex: zone 100% élevage, forcément excédentaires en matières fertilisantes. Il faut donc repenser le système en introduisant de la poly-culture élevage.
Mobiliser les stocks de P des sols
Association de cultures ou agroforesterie
Transferts de fertilité des prairies temporaires ou permanentes vers les cultures principales
Dans un territoire donné, souvent on trouve une forte hétérogénéité de types de sols, de fertilité. La présence d'élevage (ou a minima la fauche) permet de balancer ces hétérogénéités en vue d'améliorer la productivité du système.
Méthanisation
Polyculture élevage
Fauche
Eviter les pertes
Limiter l'érosion des sols
Recycler tous les flux dans les systèmes alimentaires (y compris urine et matières fécales, déchets organiques)
Généralités
Non substitiable
Sol
Spéciation
2/3 sous forme inorganique
P en solution
<1 mgP/kg sol
Ions orthophosphates qui sont prélevés par les racines des plantes
Processus prépondérant dans l'acquisition de P par les plantes: la diffusion.
Ce processus opere sur un rayon de quelques millimètres autour de la racine (Barber et al. 1984, Hinsinger et al. 1998)
P sorbé sur les constituants du sols
Sur les oxydes de Fer et d'Aluminium
Sur les minéraux argileux
P contenu dans la roche mère
1/3 sous forme organique
Faible mobilité du P dans les sols car ce dernier est fortement retenu par les constituants du sol
L'exploration racinaire est donc un atout crucial pour mobiliser le P contenu dans le sol
Processus rhizosphériques impliqués dans l'acquisition de P
Leur contribution à l'absorption de P par les plantes est mal quantifiée
Acidification de la rhizosphere favorise la dissolution du Ca-P mais la précipitation des composés Fe-P et Al-P
Intéressant dans les sols calcaires
Exsudats d'anions organiques (malate, oxalate, citate) qui jouent le rôle de ligands concurrentiels
Exsudation de phosphatases (enzyme qui va hydrolyser les molécules organiques contenant du P)
Modélisation
Modèles plusieurs compartiments
2 compartiments: 1 stable et 1 labile
Simple
Pas clair à quoi ces compartiments font référence exactement (la somme pas focément égal au P total du sol, P à la fois inorganique et organique)
Le Noe et al. 2020; Sattari et al. 2012
7 compartiments selon le fractionnement Hedley
Ringeval et al. 2014; Ringeval et al. 2024
Estimation du P diffusible à partir de l'équation de Freundlich calibré par des dilutions isotopiques (Morel et al. 2014)
Efficience d'utilisation
A l'echelle des systemes alimentaire: XX
A l'échelle des surfaces agrcioles ??
Excretions humaines
40% du P se retrouvent dans les matières fécales vs. 60% dans les urines (Friedler et al., 2013)