Phonétique et Phonologie

Elle étudie avec précision les sons en tant que réalité physique, accoustique
et articulatoire, qui est observable dans toutes les langues du monde.

Les systèmes phonologiques

Un phonème, ou une opposition phonologique, n’a de valeur qu’au sein d’un système.

Les zones de dispersion

La relativité des unités phonologiques par rapport au système auquel elles appartiennent, comme nous venons de le voir, se manifeste plus clairement dans des zones de dispersion : chaque réalisation d’un phonème n’est jamais identique.

Le rendement fonctionnel des
oppositions phonologiques

C’est le degré d’utilisation de cette opposition dans un système phonologique donné.
Le rendement d’une opposition affecte son statut au sein du système.
Certaines sont marginales (et donc l’est aussi l’un des phonèmes impliqués), d’autres sont essentielles au bon fonstionnement du système phonologique.

Les corrélations et les
faisceaux de corrélations

Les oppositions mises en œuvre par un système phonologique ne sont pas toutes radicalement différentes, elles s’organisent en système.

Les faisceaux de corrélations

Les corrélations s’articulent en faisceaux de corrélations lorsqu’un série de phonèmes relève de deux corrélations.
On peut avoir des faisceaux triangulaires,dans une représentation en triangle, les points des triangles représentent les phonèmes, et le arêtes qui les relient les oppositions (c’est la même chose lorsqu’on a un carré), l’ensemble représente une corrélation.

La prosodie

Ce sont les caractères quantitatifs (durée) et mélodiques des sons en tant qu’ils interviennent dans la poésie. En phonologie, c’est l’étude de l’accent et de la durée des phonèmes.
On classe parmi les faits prosodiques des faits de linguistique tels que :
– la hauteur mélodique,
– l’intonation
– l’accent,
– la longueur.

La hauteur mélodique

Elle peut être utiliséé de manière distinctive dans de nombreuses langues.
L’exemple le plus connu est le chinois : il possède des tons.
– tons ponctuels : ils se différencient par leur degré de hauteur (cf nos voyelles simples).
– tons mélodiques : ils se différencient par leur changement de hauteur mélodique
sur la même voyelle : ils mettent en œuvre à la fois la hauteur et la direction du
changement de hauteur (cf nos diphtongues).

L’intonation

C’est la courbe mélodique qui accompagne l’ensemble d’un énoncé jusqu’à son terme, qui est marqué par une chute de la hauteur de la voix.

L’accent

C’est la mise en valeur d’une syllabe réalisée par des moyens phoniques : intensité, hauteur mélodique, durée. Cette mise en valeur est relative à l’entourage dans la chaîne de la syllabe accentuée.
La fonction de l’accent est d’abord contrastive. Mais, au contraire du ton, l’accent n’est pas en lui-même une unité distinctive, mais la place qu’il occupe dans le mot peut être distinctive.

La longueur

En français où une voyelle plus longue ne dénote que des sentiments ou des attitudes, et non une changement de sens.

Subtema

La phonologie cherche à dégager les principes qui régissent l’apparition et la
fonction de ces sons dans les mots d’une langue particulière, où ils forment un système

Les grands précurseurs

Ferdinand de Saussure

Saussure a appliqué à la phonologie ce qu’il a appliqué à la linguistique générale : le critère de la valeur fondée sur le caractère différentiel des éléments qui la transmettent.

Jacobson et Troubetzkoy. Néanmoins, Saussure a beaucoup apporté : parmi
les distinctions qu’il a établies, on peut en retenir trois concernant la phonologie

1. La distinction entre langue et parole
2. La distinction entre les rapports syntagmatiques et associatifs
3. La linguistique doit distinguer deux branches très différentes

Description phonologique

Le travail du phonologue

Son travail est un travail d’interprétation : il analyse des données phonétiques, puis il va construire, à partir de ces données, un système phonologique.

L’analyse phonologique va révéler que
1. toutes les occlusives sourdes (dont [p]) sont à l’initiale et devant des voyelles, elles
sont alors suivies d’une légère expiration d’air,
2. les voyelles fermées non tendues de l’anglais sont toujours légèrement ouvertes en
même temps que relâchées,
3. le caractère vélaire de [ŋ] est automatiquement déterminé par la présence du [k] qui
suit : en anglais, on ne peut jamais trouver le son [n] suivi de [k] dans la même
syllabe.

Le principe d’opposition

Les sons en eux-mêmes n’ont pas de fonction significative : leur fonction est purement distinctive.
La fonction distinctive se manifeste dans des oppositions : la différence de signification entre [pIn] et [bIn], ou entre [pæn] et [p2n], illustre l’opposition entre /p/∼/b/ et /æ/∼/2/.
Ces paires d’unités significatives sont appelées paires minimales : une seule unité distinctive les différencie.

La distribution en phonologie

Les unités distinctives n’auront pas nécessairement une valeur stable.
Leur qualité phonétique peut changer selon l’entourage : on a affaire à des phénomènes de variation.
Leur qualité phonologique, i.e. le caractère distinctif, peut disparaître : on a affaire à des phénomènes de neutralisation.

La phonologie diachronique

C’est Saussure qui introduit les termes de linguistique synchronique et linguistique diachronique.

Système et histoire

En phonologie, on considère le système formé par les sons d’une langue comme un tout, un ensemble.
Le phonologues vont donc traiter les transformations phonétiques affectant des sons comme des transformations du système phonologique.
Cela permet de :
• éclairer des points dont la phonétique historique traditionnelle ne pouvait clairement rendre compte.
• expliquer à l’aide de ces mécanismes internes au système des évolutions qui étaient considérées comme "spontanées".
• donner une explication d’ensemble à des phénomènes évolutifs qui affectent plusieurs sons à la fois.

Les différents processus

La phonologisation

C’est le processus qui modifie le système phonologique en créant de nouvelles unités distinctives. Généralement, ces nouvelles unités distinctives sont issues de variantes combinatoires qui se trouvent devenir distinctives, du fait d’un changement dans le système phonologique.

Les mutations

Ce sont des changements en chaîne dans la phonétique historique, qui ont souvent un caractère spectaculaire.

1. le changement phonétique qui caractérise le germanique affecte deux corrélations, soit un faisceau de corrélations phonologiques.
2. ce changement s’est effectué avec conservation des oppositions de départ : la
structure du système est restée la même quoique ces termes aient changé.

Le système MA

Le voyelles fermées /i:/ et /u:/ se diphtonguèrent progressivement en [aI] et [aÚ], /e:/ et /E:/ fusionnèrent en /i:/, et /o:/ passa à /u:/ (et partiellement aussi à /Ú/ (look [lÚk], car /u/ s’est ouvert pour donner /2/ luck [l2k])).
il y a une dissymétrie entre voyelles d’avant et voyelles d’arrière :
/e:/ et /E:/ ont fusionné en une seule unité, pour laisser la place à /A:/ qui s’est diphtongué en [eI], mais /o:/ et /O:/ restent distincts, /O:/ devenant [OÚ].

L’orthographe moderne rend compte de l’ancien usage de la voyelle /E:/ : bread, head, dead, read. Sans ce transfert de traits distinctifs, ils auraient été confondus avec breed, heed (faire attention), deed, reed. Cette mutation vocalique a donc préservé les oppositions phonologiques qui existaient au départ.