作者:CDI Collet 2 年以前
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Des séances pas très bien réparties sur l'année, mais on aura tout de même presque réussi à mener les 3 séances réglementaires par classe de chaque niveau. Les échanges avec les élèves, sur chacun des sujets abordés lors de ces séances, montrent à quel point elles sont nécessaires, les disparités entre les élèves sur ces questions étant énormes :
Ces écarts entre nos élèves peuvent rendre l'animation de ses séances compliquées, mais c'est aussi, justement, leur raison d'être : il s'agit de réduire les idées reçues à propos de la sexualité chez les adolescents, abordée à la fois sous les angles biologiques, psychologiques et sociologiques, pour leur permettre de grandir sereinement dans la connaissance de soi et le respect de l'autre.
Nous avons pu mener la majorité de ces séances en binôme (Mr Coulette et moi-même, ou Mme Beades et moi-même), en tous cas pour celles qui traitaient des sujets les plus délicats (par exemple l'hygiène en 6ème, qui fait inévitablement émerger des questions sur le corps et à la sexualité, la pornographie en 3ème, pour laquelle nos élèves sont inégalement exposés et avertis). Quelques séances portant spécifiquement sur l'aspect biologique ont eu lieu en cours de SVT. j'ai dû mener quelques autres seule, à cause de la difficulté à faire coïncider les emplois du temps des enseignants et des élèves, mais sur des sujets plus larges portant moins sur l'intime (le harcèlement à l'école en 4ème) et/ou plus sous un angle médias/communication (le sexisme dans la publicité en 3ème).
Les sujets abordés, par niveau :
en 6ème
en 5ème :
en 4ème :
en 3ème :
En projet : formaliser une progression et construire un parcours Egalité Filles Garçons sur tous les niveaux, que les élèves pourraient présenter à l'oral du Brevet.
Plus le temps passe, moins nous avons la main sur nos outils professionnels et pédagogiques. Outre le gros problème de connexion à mon logiciel documentaire que je traîne depuis maintenant 4 ans et pour lequel l'assistance informatique ne m'aide absolument pas, depuis cette année et le dernier changement de serveur, on ne peut plus rien installer.
Je n'ai donc plus de logiciel d'inscription des élèves et de statistiques de fréquentation, plus de logiciel de prise en main à distance des PC du CDI (qui me servait à la fois à surveiller l'utilisation des PC, à éteindre tous les postes en même temps le soir, et à enseigner), et même plus de police d'écriture adaptée aux élèves dyslexiques. Même cette dernière requête n'a pas reçu de réponse !
Alors on bricole, on trimballe son ordinateur personnel (acheté avec sa non-prime informatique) entre chez soi et son établissement tous les jours, on travaille avec des logiciels portables installés sur clé USB... Mais le préjudice reste : organisation compliquée, perte de temps, efficacité pédagogique diminuée. Et une impression de mépris institutionnel de plus en plus désagréable...
Il a été difficile de mettre en place une progression quasiment en temps réel, n'ayant eu la confirmation que nous pourrions mener la classe médias qu'à la rentrée, pour commencer en octobre. Nous avons proposé des activités ponctuelles de découvertes des médias, en fonction des possibilités qui s'offraient à nous (escape game proposé par des collègues de L'Aigle, webdocumentaire "à la Une" du réseau Canopé avec le journal Libération, jeu "Classe Investigation" du CLEMI auquel j'ai été formée cette année), et ce "saupoudrement" d'activités venant interrompre le projet, en plus du confinement, n'ont pas aidé les élèves à rester concentrés et efficaces sur la durée, et les projets n'ont pas tous été terminés à temps.
Il faudra l'année prochaine mieux penser le calendrier, avec une première période consacrée aux activités de découverte des médias, et une seconde consacrée au projet de production médiatique, pour garder quelques semaines de marge qui serviront éventuellement, si le calendrier est respecté, à ce que les élèves ancrent ce qu'ils ont appris par la mise en place d'autres activités sur les médias (créer un jeu sur les médias, par exemple, ou travailler sur le discours médiatique à travers l'organisation de débats argumentés).
Cette veille hebdomadaire est assez suivie par les enseignants présents dans l'établissement depuis quelques années, mais peu par les nouveaux (un seul enseignant arrivé cette année s'y est abonné). J'ai moi-même du mal à en faire la publicité : informant sur le sujet par plusieurs moyens en début d'année, laissant l'adresse visible en salle des professeurs toute l'année, la publiant sur l'ENT chaque semaine en plus de l'envoi par mail, je considère que l'information est passée et que si on s'y abonne pas, c'est que vraiment on ne veut pas la suivre. J'ai alors du mal à insister, ne voulant pas forcer la main.
Mais je me rends compte, au détour des conversations, que l'information n'a pas été retenue, ou mal comprise (malgré mon nom explicite dans l'adresse notée au tableau de la salle des professeurs, une collègue croyait qu'il s'agissait d'une production du Rectorat...).
Après tout, les enseignants sont comme tout le monde : ils ont tendance à penser de façon individualiste et considérer que ce qui concerne tout le monde dans une communauté ne les concerne pas personnellement. Un peu comme les enseignements interdisciplinaires : si tout le monde peut les prendre en charge, alors chacun peut s'en passer... Et on se retrouve avec des compétences primordiales qui concernent tout le monde... mais que personne n'enseigne.
Ça n'est pas très grave en soi, mais cette veille, au contraire de celle pour les parents, me demande beaucoup de temps : consulter les sites-ressources (institutionnels, associatifs, blogs personnels d'enseignants, veilles effectuées par des collègues, liste de diffusion des profs-docs), sélection des ressources les plus pertinentes dans notre contexte, rédiger des résumés pointant l'utilité pédagogique et détaillant le contenu des ressources, toujours en faisant attention à penser à tout le monde, à varier les disciplines ou dispositifs concernés, à répondre aux besoins de chacun (enseignants mais aussi vie scolaire et administration).
Il est donc toujours un peu décevant de voir que l'on a diffusé des ressources spécifiques pour telle ou telle discipline, ou tel ou tel service, mais que les responsables en question ne se sentent pas concernés. A la rentrée prochaine, il faut donc que je prépare une présentation plus poussée de la veille (comme du portail du CDI et les sélections d'outils en ligne, pour lesquelles le problème est encore plus marqué : personne ne les consulte), peut-être via un document de présentation inclus dans la pochette de rentrée ?
A réfléchir...
J'écrivais en 2019 :
"Des heures de séance pédagogique seule face aux élèves en légère hausse par rapport à l'année précédente, mais des séances en collaboration en baisse (45h cette année pour 56 l'année passée), alors que c'est normalement la spécificité pédagogique du prof-doc. Pourquoi ?
Il est très difficile de faire comprendre aux collègues que le temps passé sur des projets n'est pas du temps perdu, et que le développement des compétences info-documentaires est bénéfique au travail scolaire des élèves mais aussi au développement de leur autonomie et de leur esprit critique. Il s'agit d'un travail sur le temps long dont ils ne voient pas les bénéfices immédiats, pressés par l'injonction du programme à finir. Or ces compétences se développent par la prise d'habitudes, l'utilisation de méthodes, que les élèves ne sont pas encouragés à utiliser. Pour exemple, lorsque je rappelle aux élèves de citer leurs sources sur leurs travaux, j'ai très souvent la réponse "ça ne sert à rien, le/la prof il/elle ne le demande pas". Les élèves ne s'obligeront pourtant à être méthodiques dans leurs recherches, que lorsque nous aurons tous un même discours et de mêmes exigences. Tant que cela n'est pas le cas, il ne sert à rien de déplorer leur manque d'autonomie, ni même les inégalités face aux apprentissages car, en ne nous intéressant pas au processus de recherche mais seulement au résultat, nous encourageons ces inégalités, et n'aidons pas les élèves qui en ont le plus besoin à progresser.
Enfin, le partage de la parole face à la classe, la relative perte de pouvoir que la co-intervention suppose peut elle aussi être un frein pour certains collègues. Et contre cela, je n'ai pas de solution..."
J'ajouterai aujourd'hui :
Les collaborations sur le long terme avec les collègues de discipline (l'HG, avec Mr Louise, pour la classe médias, mr Coulette -SVT - et Mme Beades - infirmière - pour l'EAS, ) se multiplient et c'est tant mieux. Je ne pourrais pas en faire beaucoup plus de toute façon, par manque de temps. Mais cela manque encore de séances ponctuelles des classes au CDI, pour effectuer des recherches et approfondir leurs compétences info-documentaires. Ce travail-là, lors d'exposés par exemple, est laissé à faire aux élèves sur leur temps libre. Cela ne les aide pas à acquérir les compétences nécessaires, mais au contraire creuse l'écart entre ceux qui savent chercher et les autres. Enfin, il reste des disciplines avec lesquelles je n'ai jamais collaboré (Maths, Physique, Arts plastiques, ...), il y aurait des choses à faire de ce côté aussi !
Bilan :
Sur la page d'accueil du portail documentaire, et dans les actualités de l'ENT, mais difficile d'en évaluer la consultation... Pour autant, cette veille ne me prend pas beaucoup de temps, puisqu'il s'agit d'un simple partage de ressources via une extension sur le navigateur, sans travail de résumé ni d'organisation spécifique, au fur et à mesure des trouvailles.
Timeline, The Mind, Concept, le petit Prince, Terristories, Bandido, Mr Jack, Okiya, Magic Maze, Cortex... Financé par le FSE, j'ai mis en place depuis 3 ans un fonds de jeux de société au CDI.
Des jeux pas nécessairement créés pour un contexte scolaire mais qui s'y prêtent bien et ont un intérêt pédagogique, en terme de connaissances, mais aussi de compétences cognitives ou psycho-sociales : mémoire, concentration, observation, déduction, coopération, mise en place de stratégies, etc. Certains peuvent même servir d'outil de révision (ex : Timeline). J'y ai ajouté des jeux pédagogiques créés par des enseignants ou des institutions, disponibles en "print and play" sur Internet (jeu sur les femmes scientifiques, Timeline des médias, 7 familles de l'informatique), ainsi qu'un jeu d'échecs (le mien, car on n'en trouvait plus en magasin...) suite au regain d'intérêt pour ce jeu chez les adolescents.
En plus de leurs nombreuses vertus éducatives, ils présentent l'intérêt de permettre à des élèves de jouer, seul ou à plusieurs, sans écran, et quel que soit leur temps disponible (certains jeux se jouant en 5 minutes, d'autres en une heure).
Les élèves ont pour la plupart besoin d'être accompagnés dans la découverte d'un jeu, découragés par la lecture des règles avec lesquelles beaucoup ne s'en sortent pas. J'ai rassemblé sur une page web dédiée, disponible dès la page d'accueil du portail, les règles des jeux du CDI expliquées en vidéo, mais cela ne suffit pas pour les encourager à faire le pas de découvrir un nouveau jeu en autonomie, même à plusieurs.
J'envisage donc de reprendre des séances de découvertes des jeux sur certains temps du midi, où les adultes qui le souhaiteront et moi-même présenterons les jeux et guiderons les élèves dans leurs premières parties. Ainsi que les élèves connaissant les jeux, car c'est un élément positif à noter : les élèves apprécient également d'apprendre les règles par un plus grand, qui y trouve aussi son compte, ainsi valorisé. C'est un autre atout du jeu de société au CDI : c'est un bon levier de coopération entre les élèves de différents niveaux, et plus généralement un outil utile au vivre ensemble.
Par contre, il reste difficile parfois de faire comprendre à tous, élèves comme adultes, que si le CDI dispose de certains jeux, ça n'est pas pour autant une salle de jeux. On me demande parfois des jeux de cartes, ou d'autoriser les mêmes jeux que ceux joués dans la cour. Le CDI, bien qu'ouvert sur toutes les pratiques et ressources sans distinction de nature, reste un lieu de pédagogie : quelle que soit l'activité proposée, même de l'ordre du loisir, c'est son intérêt pédagogique qui est à évaluer, pas sa capacité à simplement occuper des élèves. Et ce, dans le cadre d'un lieu où chacun doit pouvoir pratiquer une activité en respectant les besoins des autres (notamment le calme nécessaire au travail et à la lecture). La frontière est parfois mince, mais elle existe...
Les statistiques sous forme de diagramme, par niveau, par sexe, par support : voir en ligne ici.
Statistiques en nette hausse ! 1942 prêts !
L'année 2019-2020 marquait déjà une augmentation notable puisque le nombre de prêts (1069) égalait presque celui de 2018-2019 (1157) malgré un confinement de deux mois et un retour partiel des élèves ensuite. En 2017-2918, on atteignait 1117 prêts en tout. On suit donc une courbe ascendante depuis quelques années, mais cette augmentation est bien plus forte encore cette année...
Résultat de la politique d'acquisition ?
De la meilleure visibilité de certains ouvrages (je multiplie les présentoirs pour rendre visibles les couvertures les plus attirantes, et je crée des fonds séparés qui rendent certains ouvrages plus visibles - mini-romans, biographies, BD documentaire -) ?
De ma plus grande connaissance des élèves m'aidant à leur conseiller tel ou tel livre de façon plus personnalisée ?
Du confinement et de cette période de restrictions qui a poussé les élèves à revenir à la lecture ?
Sûrement un peu tout ça à la fois...
Il reste cependant des inégalités selon les niveaux (beaucoup moins de prêts en 5ème, par exemple), et évidemment, si on compare les prêts par support, ce sont les mangas qui détiennent de loin le record : 1046 prêts en tout. Cela s'explique facilement : les mangas fonctionnent le plus souvent par série et se lisent vite. De plus cette année j'ai essayé de coller aux dates de sortie de certaines séries, ce qui a un impact immédiat.
Politique d'acquisition :
Côté périodiques, les emprunts ont doublé, ce qui me conforte dans mes choix d'abonnement, sauf pour un (L'Elephant Junior n'est pas emprunté, je le remplacerai par Tchika, magazine pour filles mais cassant les codes du genre).
Topo, notamment, revue de reportages en bandes dessinées, propose des articles et rubriques de grande qualité et trouve peu à peu son public. Il arrive souvent que des élèves le découvrant lisent ensuite les numéros précédents.
J'ai remplacé Sciences et Vie Junior, dont l'équipe de rédaction ne compte plus aucun journaliste scientifique, par Curionautes des sciences, plus axé sur la démarche scientifique que sur le côté "sensationnaliste". Il est très peu lu sur place, mais d'une part il faut que je fasse l'effort de le "vendre" un peu plus (en montrant par exemple les tutoriels d'expériences scientifiques qui s'y trouvent) et d'autre part c'est une très bonne source pour les recherches documentaires.
Geek Junior, magazine récent issu du site du même nom, axé sur la culture numérique, est un peu plus lu, et constitue lui aussi une excellente ressource pour les exposés ou les recherches documentaires. Il propose une section adressée aux parents, dont je cherche encore le moyen de l'exploiter.
Le constat est le même pour Histoire Junior (qui porte sans surprise sur l'Histoire) et Dada (arts visuels) : un peu lu et emprunté, selon les sujets, mais surtout une source très utile et adaptée pour les recherches.
J'ai remplacé Okapi, au discours parfois discutable sur l'école ou l'égalité filles-garçons (et cher...) par le Monde des Ados, magazine généraliste lui aussi. Mais il a semble-t-il connu des problèmes cette année et nous n'avons pas reçu tous les numéros. Difficile donc de le mettre en avant... A voir l'année prochaine.
Enfin le CDI est abonné depuis plusieurs annéees à un magazine sur le football, So Foot Club, qui est régulièrement feuilleté sur place et parfois emprunté. On y regrettera simplement l'absence quasi totale du football féminin.
Les élèves utilisent de plus en plus le portail, mais les collègues pas du tout, alors qu'il est aussi pensé aussi pour eux.
Ceux-ci n'utilisent ni le catalogue en ligne pour y chercher des ressources ni les sélections d'outils numériques que j'ai déjà faites pour eux (ex : répertoire d'outils en ligne pour les profs). Quand ils ont un besoin, ils me demandent directement et je dois y passer du temps supplémentaire. Certains s'intéressent tout de même aux ouvrages proposés en flânant dans les rayonnages lorsqu'ils viennent au CDI (après tout, c'est la meilleure façon de découvrir un fonds), ce qui permet parfois de conseiller une ressource du CDI aux élèves, mais c'est tout... Beaucoup de travail pour pas grand-chose, donc, puisque les sélections mises en place ne servent qu'à moi... Je ne m'embête plus, du coup, à les enrichir ou les mettre à jour aussi souvent, et construis les sélections d'outils avant tout pour mes besoins pédagogiques. Cela semble être une règle un peu générale de toute façon, comme pour la veille par exemple, que ce qui est conçu pour tous et communiqué à tous ne semble concerner personne. Je n'ai pas le pouvoir de Netflix, de personnaliser toute communication pour provoquer l'engagement des destinataires...
A tester : le portail du CDI en page d'accueil des navigateurs installés sur le réseau, pour les élèves comme pour les enseignants. Peut-être que le réflexe de le consulter viendrait plus facilement... Ou bien une page d'accueil personnalisée avec le portail mais aussi l'ENT, le site du collège, les répertoires d'outils en ligne et quelques autres incontournables (Eduscol, Lumni,...).