Kategorien: Alle - forêt - peur - danger

von Geneviève Roy Vor 3 Jahren

643

La déesse des mouches à feu, Geneviève Pettersen

Dans un environnement sombre et glissant, les protagonistes cherchent à se réchauffer et à se protéger du froid et du vent. Ils explorent une forêt dense et inquiétante, où chaque craquement d'

La déesse des mouches à feu, Geneviève Pettersen

La déesse des mouches à feu

Énonciation

Hybride entre langue québécoise parlée et argot propre à la jeunesse des années 90 à Chicoutimi
Expressions idiomatiques des adolescents
Sacres et expressions qui en dérivent
Impropriétés syntaxiques
Expressions québécoises
Régionalismes

«se douner»

Se masturber. Le lexique régional est riche d'expressions renvoyant à l'onanisme. Les hivers sont longs.

«pleutasser»

Se dit d'une pluie qui tombe en bruine.

«tomber dans les bleus»

Se dit d'une personne qui est tellement fâchée qu'elle n'a plus la maîtrise d'elle-même.

«ouessé»

Se dit des gens qui consomment du PCP. L'expression viendrait d'«être à l'ouest».

«restants de crosse»

Délinquant, gibier de potence, criminel.

«quotient»

Intelligent, doué. Exemple: «Je la trouvais quotiente d'avoir pensé à ça.»

«malécoeureux»

Dédaigneux.

«astucer»

Comprendre quelque chose, avoir une bonne idée.

«ressoudre»

Arriver quelque part de façon impromptue.

«gawa»

Membre important de la faune locale. Le mâle est reconnaissable à sa coupe Longueuil et à son t-shirt de Slayer. La femelle sent le spray-net et se maquille avec une truelle. C'est un animal nocturne, grégaire et qui se reproduit en toutes saisons.

«gigon»

Bizarre, kétaine, mal habillé, stupide ou imbécile.

«capeux»

Surveillant, agent de sécurité.

Anglicismes
Parole forte et décomplexée (crue)
Voix narrative au «Je»
Récit de l'intimité
Qui nous prend en otage pour TOUT nous dire sur ce qu'elle fait, pense, vit, ressent.
Tonalité naïve
Vie réelle
Récit de la banalité (anecdotes)

Narration

Recentrement
Petite cellule de l'entourage : mère, père, Marie-Ève, Keven, Pascal, Mélanie, Fred
Régionalité

Déluge du Saguenay

Qui emporte la maison où la famille aurait vécue.

= Imprévisibilité de l'existence

= La nature qui reprend ses droits

= Symptôme de l'éclatement de la famille

Chicoutimi-Nord

VS Berlin Ouest

18 Juillet 1995
Anniversaire : 4 cadeaux

Un chèque de 1000$ donné par sonpère

«le livre Moi, Christiane F.m, 13 ans, droguée, prostituée»

«Un pyjama laitte»

«Un discman Panasonic Shockwave jaune»

Absence de dialogues
Tout passe par la voix de Catherine

Discours rapporté

Ancrage dans l’époque des années 1990
C'est le portrait d'une génération, mais il n’a rien de nouveau, cela dit.
Le langage vernaculaire du Saguenay est l'un des personnages importants du roman
La musique est presque un personnage en soi
La musique raconte toujours quelque chose

Structure

Temporalité cyclique
18 Juillet 1995 au 20 Juillet 1996
Fin apocalyptique
Récit est raconté après-coup
La langue adolescente n’est pas « corrigée » par une narratrice ayant vieilli.
Catherine fusionne totalement avec les pensées et affects qu’elle éprouvait alors comme si son récit était raconté au présent.
On ne saurait dire à quelle distance temporelle.
Alternance entre scènes et résumés

Idéologie

Sex, Drugs and Rock'n'Roll
Intertextes
Cinéma

Cannibal Ferox

Eraserhead

Chucky

Freddy

Halloween

Cannibal Holocaust

Face à la mort

Vendredi 13

La nuit des morts-vivants

Fargo

La reine des damnés

Madame Doubtfire

Jason

Grease

Mentalité dangereuse

Scarface

À la poursuite d'Octobre Rouge

L'opéra de la terreur

Dirty Dancing

Pulp Fiction

Musique

Rage Against the Machine

Sonic Youth

Bon Jovi

Big Bad Voodoo Daddy

Dead Kenneys

Wampas

Trop précieux

Led Zeplin

Guns N' Roses

Don't Cry

November Rain

Use Your Illusion

Pennywise

Aerosmith

Dream on

Depeche Mode

Nine Inch Nail

Rolling Stones

Stooges

Search and destroy

Stray Cats

(She's) Sexy + 17

Supertramp

Sex Pistols

Bad Religion

Green Day

Operation Ivy

Propagandhi

GrimSkunk

Clash

Ramones

Dookie

Offspring

Lagwagon

David Bowie

Rock n Roll Suicide

= Keven

Kurt Cobain

= Pascal

Littérature

Misery

Lestat le vampire

Paroles pour adolescents ou Le complexe du homard

Moi, Christiane F, 13 ans, droguée, prostituée

Entraînée par son amie et les garçons à essayer la drogue

Divorce des parents

Hiérarchie
Fossé des générations

Et pourtant ce sont toutes des histoires qui se répètent

Extraits importants

«Juste avant d’aller au corps, on s’est réunis au parc Rosaire-Gauthier avec Fred, Marie-Ève, Pascal pis Mélanie. Y avait personne d’autre, juste nous cinqu. Fred avait apporté son stéréo, des chips au vinaigres pis de la Molson XXX. On a mis le dernier CD des Wampas. Il venait juste de sortir pis Keven l’écoutait tout le temps. On a mis Trop précieux pis on a fait de la mess. Fred avait gardé sa plogue de PC vert pis il brassait rien qu’avec ça, astheure. Marie-Ève a fait des tracks à Keven comme s’il était encore là. Quand on a eu tout sniffé les nôtres, on a soufflé celles à Keven dans le vent. Après, on a décidé de pas parler pendant cinq minutes.(...) Les corneilles nous tournaient autour avec leurs grandes ailes pis leurs cris de mort.» (p.173)
Cérémonie
«Je me rappelle que, pendant qu’on dansait, Keven me tenais par le cou pis que j’avais l’impression que de la lumière jaune sortait de mon corps. Il m’a embrassé pis j’entendais plus rien sauf David Bowie. On était au Sound. Je portais une minijupe en cuir noir. J’inventais toutes les danses. Ma mère mariait le King. Mon père me montrait comment vider un orignal. Je dessinais la carte du monde. Marie-Ève avait des cheveux infinis. J’encannais de la truite arc-en-ciel. Keven se mélangeait avec la lumière. Dehors la perdrix était gelée ben dur. Y avait plus grand-chose à faire avec (p.98)»
« C’était dangereux sur le bord du campe parce que c’était glissant. Il faisait noir comme chez le diable, y avait pas de lune. On voyait rien pis je savais qu’il y avait plein de vieilles planches avec des clous rouillés plantés ddedans en dessous de la neige. Ma mère disait tout le temps qu’on pouvait pogner le tétanos en marchant sur des clous rouillés. J’ai failli piler su un en longeant le campe pour aller m’asseoir sur la grosse roche, en arrière (...) C’était Keven, avec sa lampe de poche pis mon manteau dans les mains. Il est monté s'asseoir à côté de moi sur la roche. J’étais contente parce que je commençais à avoir crissement frette. On s’est levés tout de suite pour aller se cacher du vent sur le bord du ruisseau. Je me suis tenue après les branches pis le tronc Des épinettes morte qui était tombé dans la forêt, tout le long en descendant. Kevin marchait devant moi avec sa flashlight. La lumière faisait une espèce de cône blanc pis on voyait les souches des arbres que le vent avait déracinés pis couchés à terre. La forêt craquait pis bougeait, j'hallucinais des loups pis des ours partout. Keven m’a dit qu’il avait jamais vu une fille avoir peur des souches de même. Arrivés au ruisseau, on s'est assis sur un tronc d'épinette point je voulais pas gommer ma jupe, mais je me suis dit que ça serait correct, la sève devait être gelée. le ruisseau aussi était en train de geler. je regardais l'eau couler en dessous de la petite couche de glace pis j'avais envie d’en boire. Keven a sorti de la mess de sa froque. il m'a donné un bill roulé pis j’ai sniffé direct dans le sac. J'en ai pris plus que d'habitude parce que cette mess-là était pas aussi bonne que celle à Jean-Simon. Elle venait du gars de Valin. Il devait de l'argent à Keven pis il l’avait payé en mess. (...) je lui ai dit qu'on devrait retourner en dedans avant que Pascal me cherche. Keven a arrangé le col de mon manteau en me regardant comme assommé pis en souriant pour rien. mon cœur battait vite. J'avais jamais remarqué qu'il avait les dents si droites, il avait dû porter des broches, certains. Il a pris ma main pour m'aider à me lever pis on et remonter jusqu'au campe. J'ai failli tomber une fois à cause de la neige, mais c'est pas arrivé, Keven m'a retenu» (p.69)
« Les gars du trou avaient décidé de construire un campe. On pouvait pas se tenir au trou l’hiver. Ça nous prenait une autre place. Le père à Keven les a aidés à le construire. C’était un gars de la construction pis il leur a donné des vieux matériaux au lieu d’aller les domper au dépôt sec le soir. Pascal racontait partout que notre campe serait le plus gros de Chicout. Ils l’isoleraient même pour l’hiver. Le père à Keven avait un deal sur la laine minérale au Potvin & Bouchard. Le plus malade, c’est qu’il y aurait une mezzanine avec des vieux matelas simples sur le plancher pour qu’on dorme là. On aurait aussi une truie pour chauffer le campe. La mère à Keven nous donnerait ses deux anciens divans qui traînaient dans leur sous-sol. On les mettrait à côté de la truie. On apporterait aussi une table pour jouer au trou de cul pis à la chasse à l’as, pis un stéréo pour danser. C’est Keven qui avait parlé de dans, les filles viendraient pas sinon. La police voulait pas que les jeunes construisent des campes dans le bois, mais tout le monde s’en sacrait. Impossible de marcher plus qu’une heure dans le bois sans tomber sur un campe. Tous les flots de Chicoutimi pis de Chicoutimi-Nord s’en bâtissaient un pour passer leurs fins de semaine dedans. C’était comme les chalets de nos parent sur le monts Valin mais en plus le fun pis en moins beau. Les parents pis la police aimaient pas çca, ces histoires de campes là. Y avait rien de bon pour les jeunes dans ces places-là. C’était rien que de la boisson, de la drogue pis du sexe. Paraissait même qu’il y avait des petites filles qui s’étaient fait violer par plein de gars le même soir. Ma mère avait peur pour le feu, en plus. L’été d’avant, la moitié du bois en arrière des chutes Valin avait brûlé à cause d’une gang de jeunes, pis les maisons proches avaient manqué passer au feu. Mais on était pas des têtes de chat comme eux autres, pis le père à Keven nous avait expliqué comment nous organiser pour pas que ça arrive. De toute façon, il se passait trop d’affaires heavy là-dedans, pis le maire de Chicoutimi avait décidé de mettre un wô là-dessus. C’est pour ça que Keven, son père pis les autres gars avaient décidé de bâtir le campe loin, dans le fin fond de Chicoutimi-Nord, proche de Saint-Honoré. C’était une crisse de bonne idée, parce que c’est la SQ qui avait le contrôle de ce secteur-là. Y avait deux chars pour couvrir un territoire de deux cents kilomètres pis une population de Satan’s Guards pis de restants de crosse pour les tenir occupés. Les gars de la SQ auraient d’autres choses à faire que de venir nous écoeurer dans notre forêt. À la fin du mois de novembre, le campe était fini de construire. On a pendu la crémaillère en invitant juste notre gang, pour que le monde bavasse pas c’est où. Y en avait qui décâlissaient le campe des autres pour le fun. À cause de ça, Keven nous a dit qu’il fallait pas parler du campe à personne. On avait pas peur de marcher dans la trail pour se rendre le jour, mais le soir avec une flashlight, c’était L’opéra de la terreur. Tout le long en montant, j’arrêtais pas de penser à la passe des arbres démoniaques qui volent la fille. » (p.64)

Vocabulaire

Symbolique
Titre : La déesse des mouches à feu

Le désir de régner sur son petit monde

«Je savais que tous les gars dans la place me regardaient pis que les filles se mettraient à me parler dans le dos. Je m’en crissais. J’étais la déesse des mouches à feu. Je faisais ce que je voulais.» (p.96)

«Quand (mélanie) est passée à côté du pêle, Jean-Simon lui a craché dessus pis il lui a dit de sacrer son camp au plus crisse. Je pense que c’est à ce moment-là que je suis devenue la reine de toute. C’était moi, astheure, la déesse des mouches à feu.» (p.95)

«Elles étaient tout le temps ensemble, ces filles-là, pis on voyait juste eux autres à la poly. On aurait dit des mouches à feu» (p.51)

L'héroïne aime jouer avec le feu.

Éléments thématiques (thèmes)
Adolescence

Rite de passage

Rapport à la mort

Pulsion de vie et de mort qui cohabitent chez les ados

Suicide

«Keven l'a regardée de haut pis il lui a dit d'aller faire jouer sa marde de poseurs pis de vendus ailleurs. La fille a sacré son camp la tête entre les deux jambes. Elle devait être allée se suicider ou de quoi de même.» (p.50)

«ils me laisseraient de la corde jusqu’à temps que je me pende avec.» (p.152)

«Elle avait peur que je me suicide comme Kurt Cobain» (p.39)

Émois

L'amour fou, l'amour éternel, l'amour trahi et l'amour niaiseux.

«Il m’a dit qu’il m’aimait. Je l’aimais moi avec, pis j’ai comme eu envie de pleurer.» (p.141)

«Les cassettes, c’était un cadeau. Keven avait mixé mes tounes préférées pis les siennes. Sur la dernière cassette, il avait mis des groupes que je connaissais pas pis que j’allais capoter dessus (...) C'était clair que c'était l'homme de ma vie pis qu'il m'emmènerait en voyage à Berlin.» (p.164)

Rapport à soi Quête identitaire

Rapport aux autres

« ça prenait des bobettes pour aller avec. Des porte-jarretelles aussi, ça faisait bien. Les gars avaient vraiment l’air d’aimer ça. Moi aussi je trouvais ça beau. » (p.46)

Intimidation

«j’étais écoeurée de me faire écoeurer par toute la poly» (p.37)

«À la poly, j’étais rendu rejet.» (p.36)

«Je me rappelle que j’étais pas grosse dans mes culottes quand je la croisais. Surtout qu’elle racontait à tout le monde à la poly qu’elle me recrisserait une volée si elle me revoyait la face au centre d’achats.» (p.32)

«ça faisait longtemps que moi pis Véro on avait le goût de crisser une volée à des petites vaches en gilet bedaine» (p.28)

Peur du jugement

«J'ai marché la trail avec mes bottes dans un sac, mais je les ai mises un peu avant qu'on arrive au campe pour pas avoir l'air de la conne qui se change de bottes devant tout le monde» (p.93)

On est «hot» et «rock» ou on est «tapette» selon ce qu’on écoute, porte, fait, etc.

À peu près tout ce qu’elle fait est en fonction du regard des autres.

«Keven me domperait si on faisait rien ensemble jamais» (p.126)

Recherche de la popularité Admiration

«Pis toutes les filles du campe étaient jalouses. Toutes les filles voulaient se pogner Pascal pis Keven. Moi, j’avais réussi à sortir avec les deux. C’est parce que j’étais vraiment belle.» (p.114)

«C'était comme la plus belle gang de filles que j'avais vue de ma vie, avec le plus beau linge» (p.51)

«Marie-Ève avait un an de plus que moi pis elle sortait avec Fred. J’étais impressionnée de la rencontrer, c’était la fille la plus populaire de la poly.(...) elle chantait dans un band de filles (...) J’aurais tué ma mère pour jouer de n’importe quel instrument dans leur groupe, du tambourin au pire, même si c’était gai.» (p.51)

Enchevêtrement identitaire

L'importance des icônes

Mia Wallace

«Girl You'll Be a Woman Soon» (p.96)

Christiane F

«Christiane mangeait rien, pour rentrer dans ses jeans serrés pis, surtout parce que l’héroïne coupe la faim. Moi je mangeais plus grand-chose depuis un bout pis je rentrais dans n’importe quoi.» (p.81)

«Christiane F. couchait avec Detlev pis je voulais faire pareil avec Pascal. Pour ça, faillait que je prenne la pilule, mais je savais pas que j’avais pas besoin de ma mère pour que le médecin me la donne, vu que j’avais quatorze ans.» (p.55)

Une anti-héroïne

Désir de sortir de soi

Désir d'exotisme

Monde fantasmé et paradis artificiels

Les permissions

«Je me demandais si j'allais avoir plein de nouvelles permissions.» (p.16)

Les possibilités

Berlin

Discotèque : Le Sound

Paradoxalement, l'adolescence est l’un des moments de la vie où on est le plus conformiste. En essayant de se démarquer, d'appartenir à un groupe, on devient une réplique de l’Autre. On s’habille comme lui, on parle comme lui et on a sensiblement la même vie.

«J’ai eu le goût de passer le reste de la journée au campe pis de refaire un peu de mess. Ma mère m’attendait pas de toute façon.» (p.75)

L'identité féminine

Éclosion

Appropriation d'un style

Cheveux

«Je voulais avoir les cheveux noirs avec des reflets bleus comme Mia Wallace» (p.91)

«Je voulais me teindre les cheveux en noir» (p.87)

Vêtements

«J'avais décidé de mettre des jeans serrés noirs, une grande chemise blanche à ma mère pis un bandana rouge autour du cou pour ressembler à Mia Walace encore plus» (p.93)

«En raccrochant, je me suis tout de suite demandé ce que j’allais mettre. (...) Fallait être sexy, mais pas pute. » (p.41)

«Moi, j’avais gardé mes Doc, mais je mettais plein de linge léopard pis je me faisais des chignons bananes. Je m’imaginais que Christiane F. s’habillait comme ça, pis je voulais des bottes à talons comme celles de David Bowie.» (p.67)

«Je voulais des Doc huit trous avec des bas aux genoux rayés comme les filles dans les vidéoclips de NOFX. Je les porterais avec des petites jupes carreautées avec une épingle à couche géante pis un T-shirt de fille de No Use For A Name. Je voulais un coton ouaté de Face to Face, aussi.» (p.44)

Expériences sexuelles

«Marie-Ève, Jean-Simon pis Fred faisaient toutes sortes d'affaires à côté de nous. Marie-Ève était rendue toute nue pis Fred la lichait entre les jambes. Elle se tortillait pis Jean-Simon les regardait.» (p.72)

«Il pouvait me faire tout ce qu'il voulait (...) J'ai pas eu de misère à rentrer le pénis à Keven dans mon pantoute. Ça m'a rassurée, j'étais normale. Ça a même été le fun. Je veux die, pas malade mais le fun pareil.» (p.142)

«(Pascal) a essayé de rentrer son pénis, mais il a jamais été capable. Il a zigonné pendant dix minutes. Il avait une bite g.ante pis ça me faisait mal. Pascal s'est enlevé (...) Il m'a dit que c'était à cause du stress que ça marchait pas. Je devais pas être prête.» (p.83)

« (Marie-Ève) a commencé à me donner des petits becs dans le cou pis elle a glissé sa main dans mon chandail. Je savais plus comment agir. J’ai jamais été gênée de même de toute ma vie. (...) J’avais jamais rien essayé avec une fille. J’étais pas certaine que j’aimerais ça (...) C’était encore mieux qu’avec Pascal parce qu’elle rentrait ses doigts en plus. Je savais pas où elle avait pris sa technique, mais mes jambes tremblaient pis j’ai eu envie de crier» (p.115)

«(Ma mère) me disait que même les gars qui ont l’air ben corrects peuvent être des violeurs cachés. Fallait que je me rappelle de ce qui était arrivée à sa chum avec les gars de Supertramps si l’envie de cocucher avec un gars me pognait.» (p.57)

«J’étais tannée en plus de juste l’embrasser pis j’avais envie qu’on passe aux choses sérieuses.» (p.126)

«Après ce jour-là, j’avais comme un nouveau pouvoir sur Pascal.» (p.48)

Comme Christiane F., Catherine a aussi envie de découvrir le sexe.

Apparence

Les filles se toisent, s’évaluent, se comparent du point de vue de leur pouvoir de séduction, mais jamais de leur intelligence. La narratrice est préoccupée par l’apparence physique, les modes vestimentaires, le maquillage.

«Je me demandais comment elle avait pu maigrir vite de même. Sérieux, elle avait toujours été toutoune. Je comprenais pas. Elle devait prendre autre chose que de la mess. J’avais entendu dire que le speed faisait maigrir.» (p.133)

Contraception

«Ma mère a dit que, si je passais la porte du condo, elle dirait à mon père que je prenais la pilule. C’était certain qu’il cancellerait ses chèques postdatés s’il savait ça.» (p.157)

«Ma mère m’a répété que c’était juste les filles faciles qui prenaient la pilule à quatroze ans.» (p.60)

Rapport à l'argent

«J'étais mieux de gérer ça comme du monde (...) parce qu'à partir d'aujourd'hui je paierais mes livres d'école, mon linge, ma passe d'autobus, mes serviettes sanitaires, pis tous les autres cossins qu'elle passait son temps à me payer. Je lui ai dit que, tant qu'à y être, je pourrais lui donner une cut sur l'épicerie pis le loyer. Elle a répondu que c'était une bonne idée. Je la trouvais pas mal bitch.» (p.151)

«J’ai dit à mon père que j’étais d’accord avec sa nouvelle façon de faire. J’allais pouvoir m’acheter tout le linge pis la mess que je voulais.» (p.147)

«On donne pas autant d’argent à une petite fille. Ça a pas de bon sens. Mon père a marmonné que c’était ma mère qui était malade pis qu’elle était juste jalouse de moi parce que j’étais plus belle qu’elle pis qu’elle voulait garder le mille piastres» (p.18)

«Ma mère était virée folle au magasin à une piastre. C’était pas surprenant.» (p.11)

Rapport aux parents

Confiance

« J'avais reperdu sa confiance »

Catherine ne croit pas ses parents, parce qu’ils inventent toujours des histoires pour lui faire peur.

Refus du monde adulte

Mais parallèlement, les ados le copient souvent.

Relation père-fille

«Fallait qu’on ait une conversation. J’ai dit OK. C’est pas comme si j’avais le choix, avec mon père» (p.184)

«Je savais que les serveuses se demanderaient ce que mon père faisait avec une femme trois fois moins belle qu’elle. C’était insultant pour ma mère.» (p.144)

«Mon père était du genre à se penser meilleur que tous les autres gars de la terre.» (p.106)

«il m'a dit qu'il m'aimait. Il m'avait jamais dit une affaire de même avant. (...) Mon père a lâché sa truelle pis il a commencé à pleurer. Il m'a prise dans ses bras. Il m'a dit que j'étais son petit bébé pis qu'il m'aimait plus que la vie. Je me rappelle que ça me faisait weird d'être dans les bras de mon père pis que je voulais qu'il me lâche.» (p.40)

Figure qui instruit

«Films de cul»

Chasse

Crainte de la figure paternelle

«J’avais peur qu’elle change d’idée pis qu’elle le dise à mon père, qu’elle m’avait pognée avec de la drogue. Il m’aurait arraché la tête, c’est sûr» (p.112)

Détestation de la mère

«Elle a appelé mon père pour qu’il vienne me chercher tout de suite. (...) Moi j’aurais sacré mon camp n’importe où ailleurs. Il était pas question que mon père vienne me chercher. Fallait que ma mère s’arrange avec moi. C’était de sa faute si j’étais une ostie de folle comme elle. (p.39)

«Elle avait sa même face que quand elle essayait de manipuler mon père. Je trouvais qu’elle faisait un peu pitié, mais je l’ai traitée de noms pareil. Je lui ai dit qu’elle était juste une charrue. » (p.39)

«Je suis rentrée chez nous pis j’ai traité ma mère de cave. (...) Elle faisait toujours juste de la marde de toute façon. Ma mère m’a donné une claque dans face, pis je lui ai sauté dessus. On s’est battues.» (p.38)

«elle aimait ça quand le monde faisait des exceptions pour elle» (p.37)

«Ma mère aurait le jeep rouge normal pis elle s’en rendrait jamais compte parce qu’elle est plus stupide qu’un chien.» (p.11)

«Elle aimait ça, être spéciale, pis elle aimait surtout ça que mon père paye.» (p.10)

Superficialité Artficialité

«Mais moi j'avais pas peur de ma mère pis de son faux sang kawish. C'était juste de la marde, sa grand-mère innue. La madame au comptoir du gouvernement lui avait dit, la fois où elle était allée demander ses cartes d'Indien pour payer moins d'impôts.» (p.14)

«C’est grâce à eux autres (les gros clients) qu’on allait dans le Sud trois fois par année.» (p.12)

« Ma mère aimait pas le sport, mais elle aimait les chars de sport.» (p.11)

Maquillage

«Personne est belle de même naturelle.» (p.88)

«Ma mère m’avait déjà expliqué que les filles dans les magazines de mode se faisaient maquiller avec des produits spéciaux. C’était pas du maquillage qu’on pouvait acheter à la madame qui vend des cosmétiques chez Sears» (p.88)

«faut toujours son cache-cernes un ton plus pâle que la couleur de notre peau. Je savais ça depuis que j’avais quatre ans.» (p.90)

«Elle ressemblait un peu à la Brigitte Bardot des pauvres» (p.24)

«J’aimais ça, la regarder se maquiller. Elle me racontait ses histoires de mannequin en se peinturant une autre face.» (p.15)

Mannequin déchûe

Unité familiale problématique

«En partant, il a crié à ma mère de prendre sa fille pis ses guenilles pis de crisser son camp. Il a dit que, si on était encore dans sa maison quand il reviendrait du bois, il lui tirerait une balle dans tête.» (p.22)

«Je me rappelle que, quand j’avais quatre ans, elle le traitait déjà d’égoïste pis d’alcoolique» (p.19)

«Le médecin qui l’avait recousu lui avait donné un dépliant sur la violence conjugale. Mon père l’avait jeté aux vidanges en sortant de l’urgence.» (p.15)

«C’était toujours pareil : ma mère sautait sur mon père, il la laissait s’énerver pis fesser un peu, pis il l’accotait dans un mur pour l’arrêter.» (p.13)

«Quand il a fini par maîtriser ma mère mon père avait la chemise déchirée, un oeil au beurre noir pis l’avant-bras qui saignait, comme s’il s’était battu avec un carcajou. (p.13)»

Incommunicabilité

Les parents ne communiquent plus que par Fax

Perte totale

Comme le jeep. (p.18)

Divorce

«ma mère avait déjà commencé à chercher un appartement quand elle m’a dit qu’on divorçait, mais elle voulait que j’en cherche un avec elle. On a pas besoin des hommes pour vivre.» (p.20)

Goût pour l'interdit

Vol à l'étalage

«j’étais gênée de mes brassières (...) J’avais vu un modèle que j'aimais dans la vitrine de La Senza. Il était supposé te faire une craque comme dans les annonces de Chantelle. (...) J’en ai volé deux (...) Ça avait été facile (...) Je suis retournée voler des bobettes noires pis rouges pas longtemps après les brassières.» (p.46)

Action délétères.

«J’avais le goût d’aller veiller dans les campes pis dans les places où y a pas de capeux» (p.49)

Insoussiance

«On avait apporté 4 grammes de la mess à Fred. Ma mère s'en rendrait pas compte si on en faisait.Elle savait même pas c'était quoi, anyway. » (p.101)

«j’étais en punition à cause que j’étais rendue une droguée.» (p.124)

«Il a dit qu’il était immunisé contre l’hiver. J’ai rien répondu, je savais tellement que c’était pour garder son look de rockstar même dans le fin fond du bois (...) Keven avait les mains pis les pieds gelés, pis moi j’étais en hypothermie.» (p.78)

«Je dansais en brassière avec la chemise ouverte pis je m’en foutais que tout le monde me voie les boules» (p.97)

Voire si..

«Mais elle arrêtait pas de parler, je la laissais encore toute seule, j’aimais mieux mes amis qu’elle pi si je faisais pas attention je me ramasserais comme Christiane F. Franchement, comme si j’étais une petite pauvre que son père la battait. Pis voire si y avait de l’héroïne à Chicoutimi» (p.25)

«Mon père a toujours été un bon menteur, pis j’étais sûre que son histoire, il l’avait inventée pour me faire peur. Voire si quelqu’un tuerait sa mère après avoir fumé un joint.» (p.167)

Overdose

«En même temps, on trouvait ça cool de voir quelqu’un se péter une over. Je veux dire, elle ressemblait trop à Mia Wallace quand elle écume partout pis rase mourir.» (p.136)

Excès

«Il me trouvait heavy en prêtre de vouloir me geler la face à huit heures et demie du matin. Je comprenais pas ce que ça changeait, qu’il soit huit heures ou minuit le soir. En tout cas.» (p.141)

«Fred a sorti la mess de son sac à dos. Je lui ai donné cinq vingt piastres. Je voulais en acheter plein.» (p.133)

«Pour la mess, c’est Marie-Ève qui me l’amenait. Je me l’achetais avec l’argent que ma mère me donnait pour payer ma carte repas mensuelle à la café de la poly. J’en faisais en cachette au condo avant de partir pour l’école, le matin, ou avant que ma mère revienne de travailler à cinq heures et demie pile. Des fois, j’en faisais le soir quand j’entendais ma mère éteindre sa lampe de chevet. Je la cachais dans un toutou sur mon lit. » (p.126)

«On a allumé la lampe de poche, pis Marie-Ève m’a chuchoté que ça serait cool d’en faire avant de s’endormir. On en a sniffé pas loin d’un gramme chacune.» (p.113)

«Pascal trouvait que j’exagérais. On fait pas de la mess le mercredi soir à six heures» (p.84)

«Marie-Ève m'a dit de faire juste une ligne pour commencer pour pas être trop gelée. Je me pensais bonne, ça fait que j'ai sniffé deux grosses tracks insignifiantes» (p.53)

Manipulation

«elle m’a dit c’était hors de question que je couche avec Pascal. Je lui ai répondu que j’avais pas le goût de coucher avec tout de suite. Ça a eu l’air de marcher» (p.62)

«Marie-Ève a dit que c’était une fille plus vieille qu’elle qui lui avait donnée. Elle a dit qu’elle en avait jamais pris avant pis qu’on voulait juste essayer. J’ai dit à ma mère qu’on le regrettait. On savait pas que c’était fort à ce point-là.On avait fumé du pot, une fois, pis on avait même pas aimé ça. Elle pouvait la jeter dans la toilette, la mescaline. Nous autres, on voulait plus jamais toucher à cette affaire-là. On avait ben peur pis on était certaines que c’était dangereux pour les overdoses. (...) On a promis, pis elle a jeté le reste de la mess dans le poêle à bois. J’ai manqué de pleurer» (p.111)

«Ostie qu’il se pensait bon. J’ai expliqué à mon père que je prenais plus de drogue pantoute. Avec ce qui était arrivé à Keven, j’avais peur de ça, astheure. Il a eu l’air satisfait.» (p.185)

«Ils voulaient juste que je parle de mon problème de consommation avec un professionnel de la santé. J’en revenais pas. Je me disais que je pourrais lui raconter n’importe quoi, au travailleur social. Je savais exactement quoi faire pour qu’il me crisse la paix. Je lui parlerais du divorce» (p.167)

« Je lui ai dit de me faire confiance, que je lui promettais d’être là, qu’on se coucherait pas trop tard, pis je lui ai dit je t’aime avant de raccrocher. De même, elle appellerait pas » (p.138)

Fuite

Dans le bois

Nature

Toujours décrite comme étant sombre

«Il faisait noir comme chez le diable, y avait pas de lune.» (p.69)

«On avait pas peur de marcher dans la trail pour se rendre le jour, mais le soir avec une flashlight, c’était L’opéra de la terreur.» (p.67)

Pêche nocture : «un lac de soir» (p.194)

Pourrait être synonyme du fait que c'est un décor déroutant.

Qui ramène sur terre

«Elle savait quoi faire avec des petites crisses comme nous autres. Elle nous ventilerait, on crérait pas à ça. On manquait d’air à cause de la cochonnerie qu’on prenait? Elle nous ferait respirer jusqu’à temps qu’on redescende sur la terre (...) On ferait du skiddo toute la nuit, au pire, mais on allait respirer pis on allait déstoner en crisse.» (p.119)

Campe

Zone limitrophe réservée aux seuls initiés

Refuge

Isolé

Solitude recherchée

C'est toujours long s'y rendre

«Ça prenait une demi-heure pour monter au campe à aprtir de la route.» (p.66)

«Pour se rendre au chalet, fallait rouler en pick-up dans un chemin de bois pendant une heure.» (p.101)

Possession

«dans notre forêt» (p.66)

Où tout est permis À l'abri des lois, des règles et des normes

Lieu de perdition

«Les parents pis la police aimaient pas çca, ces histoires de campes là. Y avait rien de bon pour les jeunes dans ces places-là. C’était rien que de la boisson, de la drogue pis du sexe.» (p.65)

«Ça faisait chier tout le monde, cette histoire d’enregistrement là. C’est parce que dans le bois les gens veulent la paix. C’est la seule place où les lois de la ville ne se rendent pas.» (p.102)

Emprisonnement

Saguenay

Faire partie d’un milieu qui cherche à faire taire et qui ne veut pas vraiment entendre, qui a horreur de ce qui est différent et de ce qui détonne.

L’impression d’évoluer dans un royaume, d’être prisonnier d’un espace plus grand que soi et beaucoup plus fort.

L’Institut Saint-Georges

«Cet été-là, j’ai passé par mal toutes mes journées à essayer de délivrer la princesse du château de Bowser.» (p.10)

Recherche de liberté

Catherine n’est pas un exemple à suivre, mais sa liberté l’est.

Recherche constante d'engourdissement

«je lui ai dit que ce serait fou de faire de la mess drette là dans notre fort. Marie-Ève a sorti le petit sac de sa poche de bas de suit. Estie qu’elle l’avait, l’affaire. On a sniffé tout le sac comme si la fin du monde était proche.» (p.118)

DrogueS

«Avec Marie-Ève, on a fait les lignes avec ma carte d'assurance maladie»(p.53)

Ironie

D'abord néophyte

«Jean-Simon vendait, pis sa mess était coupée à .5. Je savais pas ce que ça voulait dire, mais ça avait l'air d'être une bonne chose. Je lui ai dit que je voulais en faire.» (p.52)

PC vert

«C’était du PC vert. (...) Je sais pas pourquoi, mais en tout cas le monde virait fou là-dessus. Le PC était tellement fort que le petit sac en plastique dans lequel Fred l’avait ramené de Québec avait commencé à fondre le temps qu’il traverse le parc.» (p.133)

Gaz

Nexus

Buvard

Youne

Hash

Mess

Consommer devient une habitude, un rituel, une cérémonie : une messe

«Son frère en avait vu au Mexique, de la vraie mescaline. Ils faisaient ça avec des cactus pis les hippies en prenaient pour voir leur animal totem.» (p.111)

Voir leur animal totem

«Elle couchait toute la semaine dans une cabane dans le bois pour voir son totem» (p.185)