personnification de la douleur; double
l'animalisation au service du sexisme
s'oppose
"Claire, comme la mer" - David p. 161
s'alimentent
antipode et double
C lui tire dessus et le blesse
dualité, theme du double
antipode

CLAIRE

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Elle a du mal à se rappeler ses souvenirs, le temps se mélange (exemplifié par le fait qu'elle ne porte pas de montre --la lie avec David-- et qu'elle collectionne des montres d'hommes, surtout avec qui elle a couché/qu'elle aurait "conquis" (ne comptant pas celles de ses violeurs) MAIS les montres ne battent plus (retour à l'idée de la vie/mort) parce qu'elle ne les a pas aimé (sauf celle de Bruce, qui bat encore - amour pour son père) les montres servent presque d'ancre dans le temps: des mementos pour pouvoir se souvenir de certains événements David ne porte pas de montre: elle l'aime réellement, elle ne le conquit pas L'eau est son refuge (voir "L'eau")/elle personnifie l'eau Sa mère, Rose, pense qu'elle tue tout ce qu'elle touche, une idée qui l'obsèdera (voir "la mort")"She was not a bad woman. She was a child. A very sad white child" - L'Indien p. 243 --> double de Sandra, enfant grave et triste qui deviendra orpheline, elle-aussi Claire est une sorte de Madame Bovary des années 70s: elle cherche à être aimer mais n'est sans cesse quittée ou abandonnée, il y a l'idée de la pureté ainsi que de son rejet, elles sont toutes les deux consommées par leur honte, sont mélancoliques ( l'eau grise avalée par Claire en tuant le canari/regardant Antoine qui est inconscient / Madame Bovary qui vomit une substance noire (de l'arsenic) en mourant) et se suicident toutes les deux.

David

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Porte un col roulé trempé lors de sa première rencontre avec Claire: représente l'importance qu'il porte à la pureté/virginité/modestie Ne porte pas de montre: est aussi déprimé, semble un peu perdu dans le temps (comme Claire)Claire ne le voit pas comme une conquête - rien à ajouté au coffre MAIS sexiste de manière discrète: boulversé que Claire a eu d'autres relations et se suicidehypocrite: il était marié et a un enfant et n'est donc pas vierge, non pluselle n'a aussi jamais prétendue être vierge

Maria

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Mélange d'un personnage de telenovela et de Claire Tué par son mari, le comte - donc morte d'amour comme dit Claire Lie Claire et Antoine à cause d'un malentendu: il croit qu'elle est Maria, elle croit qu'en disant Maria, il parle du personnage Champ lexical de la télévision et de l'écran + les parties de Maria (telenovela) sont en italiques: indices que ce n'est pas la même/qu'elle n'est pas une vraie personne"Y a-t-il deux Maria?" p. 54 renforce le doute du lecteur Miroir de David: mort d'amour parce que Claire n'est pas ce qu'il pensait

la ville

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Claire représente la ville selon Antoine: "femelle de la ville" p. 64

L'EAU

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L'eau sert de refuge pour Claire alors que la forêt est un lieu dangereux: "Il lui faut quitter la cabine de la douche, le refuge de brouillard où elle a pu respirer librement enfin, indemne, vacante, pour retomber sur le continent fantôme, peuplé de loups éventrés par le vent et hurlant leur agonie sans mort possible." p. 28"Elle s'est précipitée sous la douche pour tout rompre, tout abolir, se laisser rouler dans l'éternité de l'eau." p. 16-17 --> lien au temps, elle ne veut pas sentir, ce qui lui est possible lorsqu'elle na pas conscience du temps Vocabulaire de l'eau/de la mer récurrent, surtout lié à Claire/à la femme: "Claire, comme la mer" - David en parlant de Claire, p. 161"La mer a des roulements doux de femme" p. 161"comme si elle avait toujours été là et qu'il n'y a pas à s'en étonner, inévitable et agréable, comme la mer, le sable, le soleil." p. 168 - point de vue de David faisant référence à Claire "C'est la mer de tes cheveux." - David à Claire, p. 171"Je me suis tout de suite perdu dans la mer de tes yeux." - David à Claire, p. 173Personnification de l'eau en utilisant des mots qui peuvent avoir plusieurs sens et qui serve d'indices quant aux événements du livre: p. 159: "Le lendemain se noie", "écoulement du temps, sans horizon possible"

Thèmes sociaux

Animalisation

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L'Indien = "le buck" p. 65; "ours" p. 66Claire = "chienne" p. 66, "sentant la femelle de la ville" p. 64, "Quelle reste dans son maudit monde de femelles" p 66A = "chevreuil" p.122, "toro" p. 122, "un grand condor noir... et bleu comme la mer" p. 192, "orignal" p. 210 Maria du Pérou = "bel oiseau de feu" p. 85, "oiseau-soleil, serpent à plumes, créature" p. 85Les femmes sont traitées de "femelles" (p.66) par Antoine et son père à plusieurs reprises.

Conflit générationnel

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Le progrès et la modernisation mène à une meilleure éducation pour la nouvelle génération, créant de nouveaux emplois pour ceux-ci, et anéantissant ceux de l'ancienne génération ainsi que leur chance de trouver une nouvelle profession. Par exemple, le fils d'Antoine étudie la philosophie à l'université et commence à utiliser un vocabulaire qu'Antoine ne connait pas, ce qui créé encore plus de distances entre eux.Hercule, le frère d'Antoine, souffre aussi. Il se considère mort parce qu'il ne peut pas travailler à cause de son âge et son manque d'éducation: Hercule à Antoine:"À cinquante ans t'es un homme mort et si t'es encore vivant, c'est la faute de personne. Pas de travail pour les morts, nulle part. Surtout si t'as rien que quatre ou cinq années d'école dans ta pauvre tête de colon. Ceux-la, on les engagerait même pas pour creuser les fosses au cimetière." p.137 "Tu pourris vivant" p. 137 "Mais où elle est ma place, maintenant?" p. 138 Champs lexicaux: du temps de la mort"[...] il y a plus de travail pour les femmes que pour les hommes, plus pour les étrangers que pour les hommes, plus pour les gars du pays, plus pour les jeunes qui sortent de l'école que pour un homme fait, avec une femme et enfants, plus pour les machines que pour les hommes" p. 137"-D'où vient l'argent, je te demande un peu, Antoine. Pas de nous autres, leurs parents, ça c'est certain. Il n'y a que des étrangers qui peuvent payer un pareil bateau. Ces jeunes-là, Antoine, ils vendent leur âme, puis ils vendent le pays avec. Ils chantent même en étranger." p. 129 (Hercule à Antoine--distance monetaire, generationelle--> on vend le territoire

Crise d'Octobre

Exode rural

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L'exode rural fait qu'il y a de moins en moins de travail en forêt. Cet exode rural signifie aussi de nouvelles constructions et donc une destruction de la nature et, ici, de la forêt. L'exode rural mène donc à la fin de l'existence des hommes comme Antoine, qui dépendent de et vénèrent la forêt. "-L'année dernière, il a fallu dix hommes et trois jours, à une douzaine d'heures par jour, pour retrouver le cadavre de Patrice Dumouchel. En plein mois de juillet. Tu te rends compte?" - monsieur Potter à Antoine p. 78 "-Cinquante-trois ans, Patrice Dumouchel. S'était toujours arrangé pour ne pas se soumettre à l'examen médical. Fort comme un boeuf. Vous êtes tous pareils, les vieux. Vous voulez mourir debout, comme un arbre, en plein bois." - monsieur Potter à Antoine p. 78Champ lexical du temps souligne la fin et la mort "comme un arbre, en plein bois" - monsieur Potter compare Antoine à un arbre pour mettre de l'emphase sur le fait que les hommes de la même profession qu'Antoine se voient comme une extension de la forêt. "T'es en exil. Toi aussi, Antoine, c'est fini. [...] ils vont te chasser du bois. C'est pas à toi la forêt, c'est à la Compagnie" p. 134 Hercule à Antoine

Sexisme

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Les femmes sont animalisées/on leur fait perdre leur humanité: le père d'Antoine et Antoine lui-même parlent surtout de "femelles" (p. 66) que de femmes. Ex: "sentant la femelle de la ville" p. 64, "Quelle reste dans son maudit monde de femelles" p. 66, "Une sacrée femelle" p. 118Des femmes, comme Marie, l'épouse d'Hercule, se trouvent bien en ville, ont des travails/amis/choses à faire alors que certains hommes, comme Hercule sont perdus. Renversement des rôles: femmes gagnent de l'indépendance, les hommes semblent en perdre/devenir plus dépendant. "Mais où elle est ma place, maintenant?" p. 138 (Hercule)Hercule parle d'un "monde de femmes" p. 80 Sexisme qui se montre à travers la violence: Claire est violée par Alan et son amiAntoine gifle Claire Antoine coupe la tête de l'orignal pour Claire pour lui faire la leçon Claire se suicide en se noyantDavid se noie/se suicide parce qu'il réalise que Claire n'est pas vierge (alors que lui-même est divorcé et a un enfant) La mère de Claire lui "[tord] le bras encore une fois et lui [hurle] en plein magasin les choses les plus obscènes." p. 170 Une hypocrisie quant à la sexualité des femmes: -la réaction de David -Bruce, le père putatif de Claire, lui dit, "Il y a un homme sur cent mille, peut-être, qui cherche dans la femme autre chose que la bête. Celui-là fait très mal, Claire, quand on ne s'appartient plus. [...] Il faut savoir attendre." p. 170 -> la femme n'est qu'un animal pour l'homme, elle doit rester vierge ou elle ne vaut rien

pluralité/dualité

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Antoine et l'orignal: tous les deux blessés par une femme (Antoine: Maria l'a quitté; l'orignal s'est fait tiré dessus par Claire); tous les deux proche de la mort (Antoine: apoplexie; l'orignal: sa blessure)les deux Marias: celle du telenovela de Claire et la danseuse du Pérou, amante d'AntoineMaria du Pérou est l'inverse de Blanche: sensuelle, vivante, pleine de joie, chaleureuse, lien avec la nature (pieds nus), aime Antoine / prude, froide, dégoûtée par Antoine et la nature, peur de la maladieClaire a plusieurs identités: Claire, Claire Peabody, Claire SmithOpposition entre la vision de Claire qu'ont les autres personnages et qui elles est vraiment: l'Indien et Antoine croient qu'elle n'est qu'une femme de riche stupide qui n'est pas consciente des conséquences de ses actions, mais l'Indien réalisera après son suicide qu'elle n'était qu'une enfant triste; David l'a cru vierge et quand elle ne l'est pas, il est tellement choqué et boulversé qu'il l'utilise comme élément déclencheur de son suicide (on pourrait dire que David aimait une version de Claire "pure" qu'il s'était imaginé et réalise qu'elle est une vraie personne) Sandra est une double plus jeune de Claire: elle sera bientôt orpheline, très triste/graveAu moins 2 personnages (Claire et l'Indien) parlent 3 langues (perçu comme un atout mais aussi comme un défaut: "Speak white!" p. 86 est crié à Maria quand elle est sur scène et qu'Antoine la voit pour la première fois; "ils chantent même en étranger" p. 129)Un vocabulaire double: des mots avec de multiples significations: p. 159: "Le lendemain se noie", "écoulement du temps, sans horizon possible"Le titre représente plusieurs choses aussi: l'élan comme l'animal/l'orignal, et l'élan comme pour courir/s'apprêter d'aller vers quelque chose (le progrès, le retour à la nature, la mort) "a allongé son élan vers le sud" p. 183

ANTOINE

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Homme de la forêt, s'y identifie beaucoup: son refuge (après avoir été chassé de sa maison) et son identité--> Donc lié à la nature, souligné par son animalisation (voir "Animalisation")Double de l'orignal, surtout à travers la douleur (voir "l'orignal/l'élan d'Amérique")Père absent malgré lui (sa femme l'empêche d'avoir une relation avec ses enfants)Après avoir ramené la tête de l'orignal, Antoine a une crise d'apoplexie et se perd dans ses souvenirs alors qu'il essaye de regagner le présent, d'où la temporalité mélangeante du récit d'Antoine Sexiste, semble être lié au rejet/dégoût de Blanche (sa femme) (voire "Sexisme" et "Animalisation")Souffrance: maladie génétique comme son père (maux de tête, nausée, vertige), peine de coeur (rejet de sa femme, manque de lien avec ses enfants, quitté par Maria), mentale (du fait d'être chassé de la forêt/de la fin de l'ère de l'homme des bois) Opposition avec Claire (lui=nature/forêt mais a les yeux bleus; elle=mer/eau mais a les yeux verts; comme si leur rencontre était dû au destin)

Blanche

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Représente la pudeur, la femme de la ville A peur de la saleté/de maladies provenant de la forêtSemble dégoûtée par Antoine: ne voulait que de lui pour avoir des enfants puis le chasse de la maisonEmpêche Antoine d'avoir une relation avec ses enfants Semble déclencher/amplifier le sexisme d'Antoine Voir "dualité" pour la comparer à Maria du Pérou

Maria du Pérou

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Danseuse du Pérou Danse les "pieds nus" p.85 (répété à plusieurs reprises: souligne l'importance qu'Antoine portait à ce lien avec la Terre, en opposition avec Blanche, et sert d'indice/d'ancre pour la différencier de la Maria de Claire)Porte un costume de danse qui ne couvre pas beaucoup son corps: n'est pas prude, n'a pas peur de sa sexualitéRelation amoureuse avec Antoine mais le quitte pour voyager le monde et danser (pas parce qu'elle ne l'aime pas) "Bel oiseau de feu" p. 85 selon AntoineAttache des animaux aux gens, mais de manière méliorative (Antoine est un taureau puis un condor) alors qu'Antoine le fait surtout de manière péjorative (Claire est une "chienne") Voire "Dualité" pour sa comparaison à Blanche

LA FORÊT

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Refuge d'AntoineSymbole de la mort et de la vie qui coexiste: "le cycle de la vie" p. 69Symbole de la masculinité - selon Antoine, un "vrai" homme viril peut survivre en forêt Symbole de renaissance, par exemple avec Antoine -- il "meurt" en quelque sorte quand il perd conscience/a sa crise puis renait quand l'Indien l'amène avec lui pour qu'il vive avec lui.Vocabulaire de la forêt et de la nature récurrentForêt vierge donc opposition à Claire aussi, qui ne l'est pas

L'orignal/élan d'Amérique

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Personnification: de la douleur intérieur d'Antoine (Maria l'a quitté),de la maladie d'Antoine (apoplexie; il a des maux de tête, de la nausée, etc)de la "mort" de la forêt et donc du "vrai" homme qui va en forêt (construction/développement de la Compagnie),du mal causé par les femmes (Claire a tiré sur/blessé l'orignal, Maria a quitté Antoine, Claire croit que le suicide de David est de sa faute) Antoine le suit pour le "libérer" de sa douleur mais il ne peut pas le tuer/ne veut pas avouer que c'est la fin L'Indien dit à Antoine que voir l'orignal est "un signe" p. 189 Représente la mort selon d'autres hommes avec qui Antoine et l'Indien ont travaillé Antoine croit que ceci signifie plutôt la survie/continuation de la forêtQuand l'orignal se fait tiré dessus puis tué, Antoine réalise que c'était en effet un signe de la mort/de la finSelon Antoine, l'orignal devrait mourir de manière discrete et seul dans la forêt, comme Antoine aimerait faire plus tard et comme d'autres l'ont fait avant (voir: Exode rural->Patrice Dumouchel). Mr. Peabody chasse l'élan et le tue -> ce dernier comme parallèle/double d'Antoine, qui se fait chasser de sa propre maison par sa femme, Blanche, puis de la forêt par la modernisation

LA NARRATION ET L'ÉNONCIATION

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L'énonciation s'adapte au point de vue du personnage et reste vague pour garder une ambiguïté et souligner la pluralité des choses (ex on passe du passé et de la troisième personne du singulier "il" au présent et à "on": p. 109: "Il avait marché [...] On s'en va à la fête")--> Discours indirect libre qui sautille entre point de vue omniscient et ceux des personnages, au service des personnages) Sert à mélanger le lecteur: on travaille pour comprendre la temporalité de l'histoire et les liens entre les personnages/événements/lieux, comme Antoine travaille pour suivre l'elan et le "libérer," comme Claire qui essaye à la fois de comprendre/de se souvenir de son passé et de l'oublierTexte très poétique et lyrique Structure des phrases similaires à James Baldwin (longues, amorcées, on retrouve la fin du début de la phrase à la fin, un peu comme un monologue interne ) et Virginia Woolfe (discours indirect libre qui chance sans cesse de point de vue sans distinction claire/overte) Par exemple, dans le chapitre 8, on passe entre un narrateur externe pour les descriptions de l'orignal aux pensées d'Antoine.Beaucoup de descriptions de la mer et de la forêt: plus détaillées et lyriques que celles des personnages Langage plus soutenu, lyrique sauf quand on a le point de vue d'Antoine: plus familier, plus de joual, plus vulgaire (ex: voir "animalisation" et "sexisme")Texte est travaillé comme Flaubert le faisait, notamment pour Madame Bovary (plusieurs brouillons, phrases longues et détaillés)

LE TEMPS/LA MÉMOIRE

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Les événements du roman ne sont pas linéaires: les chapitres semblent suivre les essais de Claire et d'Antoine de se souvenir de leur vie/passé, d'où ils sont et comment ils sont arrivés là (dans ce lieu et dans ce temps). Pas chronologique -> exemplifié et empiré par le champ lexical du temps et la répétition d'adverbes: p. 60: "en octobre", "jamais", "ses saisons", "jamais" "jamais"p. 61: "maintenant", "pendant des heures", "lentement", "déjà", "encore", "soleil de midi", "puis", "enfin", "lentement"p. 68: "encore", "aujourd'hui", "jusqu'au soir", "sans fin, toujours", "encore", "depuis que la mort du bouleau gris", "le soleil se couche"p. 69: "lumière blafarde de fin du monde, un pays d'avant l'homme", "le cycle de vie est bref", "ne cesse pourtant d'alimenter la vie depuis", "au moins une heure", "plus souvent", "la nuit", "le soir", "existe", "n'être déjà plus de ce monde", "demain", "la dernière coulée d'octobre", "comme aux premiers jours chauds du printemps", "un flux et reflux réguliers", "été des sauvages", "qui n'en finit pas", "une dernière caresse de la vie avant de sombrer dans une éternité blanche et glacée", "traversé sa vie comme un soleil flamboyant"p. 146: "les derniers lambeaux de nuit"p. 147: "l'aube", "peu à peu", "dans l'infinie", "enfin", "l'éclat dur de midi", "des heures trop tard", "à marée basse", "si longtemps après l'arrachement", "après avoir longtemps hésité", "depuis si longtemps"----> Octobre/automne/hiver: la fin de l'année; la mort (souligné par la mort des parents de Claire et de David en octobre)----> printemps/été: début/milieu de l'année; la vieNarration et l'énonciation n'aide pas: on passe du passé et de la troisième personne du singulier "il" au présent et à "on":p. 109: "Il avait marché [...] On s'en va à la fête" --> Discours indirect libre qui sautille entre point de vue omniscient et ceux des personnages

La mort/la fin

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Champ lexical de la mort:p. 78: "une dernière balle", "dernière", "cadavre", "fin", "crâne", "mourir debout"p. 79: "cancer généralisé", "la pourriture le ranger", "crever", "creux", "mort", "traîner des cadavres", "petites croix de bois", "se noyaient", "meure ainsi, comme un chien"p. 90: "strangle", "la nuit", "inerte", "morts", "le petit corps qui refroidit, se raidit", "le noir", "qui a cessé de tourner", "étreindre un peu de vie"p. 91: "tues", "la chaleur absente", "éteint", "creux", "s'endort", "creusé", lèvres bleuâtres", "glaçante et spectrale" p. 137: "un homme mort", "les morts", "les fosses au cimetière", "pourris vivant", "vieux", "qui s'attend de recevoir une balle", "cessent", p. 152: "fracassés", "orpheline", "héritière", "terminer", "adieu"Le mot "mort" est aussi répété sans cesse au cours du roman, soulignant son importance Mort = la fin de quelque chose, de la vie (mot aussi répété, sert de double et d'opposition):Symbolique - fin de quelque chose: -l'époque rurale/de la forêt vierge et donc de l'homme du bois et de l'agriculteur (développement, personnifié par le meurtre de l'élan; Hercule se considère mort parce qu'il ne peut plus travailler) -la tradition Québecoise (Américanisation-les jeunes vendent leur héritage; crise d'Octobre; encore personnifié par le meurtre de l'élan par Mr. Peabody, un américain)-de l'innocence (rappel à la virginité): le viol de Claire, l'acte de "meurtre" accidentel du canari par Claire, le suicide de David lorsqu'il découvre que Claire n'est pas vierge -d'une perception (l'Indien réalise que Claire n'était pas une mauvaise personne/si différente de lui que lorsqu'elle se suicide) Dualité de la mort: péjorative et méliorative métaphore du repos/de s'endormir pour la mort en opposition avec la vie qu'on représente par le réveilopposition du repos avec la douleurChamp lexical du sommeil/réveil/de la mort aux pages 68-69:"se couche", "soir", "fatiguer, de se dissoudre", "la mort", "le soleil se couche", "fin du monde", "le cycle de la vie est bref et la mort est silencieuse et secrète", "cesse", "songe", "se couche", "la mort", "la nuit", "le soir", "sombre", "n'être déjà plus de ce monde", "demain", "libérerait de cette mauvaise mort", "dernière coulée d'octobre", "premiers jours chauds du printemps", "finit", "dernière caresse de la vie avant de sombrer dans une éternité blanche et glacée"

Claire

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Claire semble vouloir re-plonger dans sa propre brume atemporelle pour échapper le monde réel et donc sa dépression et son deuil (de ses parents, mais surtout de David) La répétition représente les retour au passé de Claire: ex: "Tu tues tout ce que tu touches" p. 91 prononcé par sa mère pour la première fois lors de la scène de mort du canari. L'allitération des "t" et donc la repetition du son/le staccato nous force d'arrêter un peu entre syllables et cette sonorité donne l'impression d'un disque qui bug et joue et rejoue la même chose: elle repense souvent à cette phrase --> lui fait croire qu'elle engendre/cause la mort comme David, l'élan, Antoine (même s'il ne meurt pas)

Antoine

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Antoine essaye de sortir de sa brume mentale dû à sa crise d'apoplexie et repense aux événements de sa vieLa mort de l'orignal semble déclencher la mort d'une partie d'Antoine: il se perd dans le temps, deviendra immobile/incapable de communiquer (comme un bébé), mais renaîtra grâce à l'Indien-aura un nouveau début dans ce qu'il imagine sera un retour à la nature

Les feuilles mortes d'Yves Montand

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Les descriptions de la forêt et de la mer, ainsi que les malheurs amoureux de Claire et d'Antoine m'ont fait penser à cette chanson. Certaines phrases semblent même y faire référence: "Les pas dans le sable que la vague doucement lave" p. 12 "La mer efface sur le sable les pas des amants désunis" - paroles de la chanson, Les feuilles mortes

L'ISOLATION/LA SOLITUDE

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Claire est orpheline: perd ses parents dans un accident de voiture violent, lié à la mer Claire est heureuse pour la première fois avec David (chapitre 9) puis il meurt "agitée par une sensation de joie qui la rend si légère" p. 153Claire perd le foetus de David Sandra est une double plus jeune de Claire: elle sera bientôt orpheline, très triste/grave Mr Peabody est veuf de ClaireLa veuve de David La femme d'Antoine, Blanche, ne veut que de lui pour avoir des enfants puis le chasse de la maison et l'empêche d'avoir une relation avec ses enfants Lieu de solitude: "la chambre du phare" p. 154 de Claire ("Claire Island" p. 154), la douche (Claire), la forêt (Antoine)