Petite Poucette
Titre(s) : Petite Poucette / Michel Serres,...
Publication : Paris : Éd. le Pommier, impr. 2012

"(...) nous appartenions à des régions, des équipes, des communes (...)" [p15]

"De jadis jusqu'à naguère, nous vivions d'appartenances : français, catholiques, juifs (...)" [p15]

[P16]
http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0904161209.html
Michel Serres propose le mot hominescence pour désigner ce que vit l'humanité depuis la seconde moitié du 20ème siècle : un changement majeur dans notre rapport au temps et à la mort.

Les points de repère des plus anciens ont disparus

" (...) voici des jeunes gens auxquels nous prétendons dispenser de l'enseignement, au sein de cadres datant d'un âge qu'ils ne connaissent plus : (...) salles de classe, ..." [P17]

"(...) le savoir avait pour support le corps du savant [le corps enseignant du savant] (...). Peu à peu, le savoir s'objectiva : (...) dans des rouleaux, (...) les livres de papier (...)" [P18]

" (...) par le GPS, l'accès au savoir est désormais ouvert. D'une certaine manière, il est toujours et partout déjà transmis." [P19]

L'ordinateur placé face à Petite Poucette, est la forme externalisée de la connaissance qu'il fallait jadis internaliser. Avec des avantages supplémentaires : des logiciels nombreux et performants, des moteurs de recherche. [p28]

Le livre n'est pas mort : l'ordinateur et son logiciel miment les intéractions avec le livre (son et animation du retournement de page). Le livre-électronique est une métaphore : rien de neuf vis à vis de son ancêtre [p32]

"Ce savoir, ces références, ces textes (...) les voilà distribués partout et, en particulier, chez vous (...)" [p19]

Les anciens espaces des concentrations (salle de classe, amphi, salle de bal) se diluent, se répandent. On peut via les outils modernes interagir sans se retrouver : bras robotique médical pour de la chirurgie à distance.

L'école fournit 20% des connaissances contre 80% jadis

"Jadis et naguère, enseigner consistait en une offre" [p36]
L'enseignant n'est plus le porte-voix exclusif de la connaissance. L'offre ponctuelle ne deviendrait-elle pas dérisoire ?

L'enseignant DEVRAIT :
- Identifier les BESOINS réels des apprenants
- Proposer une réponse INDIVIDUALISEE

La diffusion du savoir n'a plus de lieu : oralité diffuse, mouvements libres, fin des classes classifiées, distribution disparate, ... [p47]

Pour inventer, il faut se distancier du savoir et de la connaissance [p34]

Un désordre apparent est susceptibe de favoriser l'inventivité : le labyrinthe des connaissances est comme un jeu qui serait fécond à la naissance d'idées nouvelles.

L'ordinateur est notre connaissance MAIS ce qui constitue notre intelligence inventive, notre pensée, n'en sont ni dépendant ni captif! [p35] Nous sommes et restons aussi autonome qu'à l'invention de l'écriture, l'imprimerie.

"Nul n'a plus besoin des porte-voix d'antan, sauf si l'un, original et rare, invente." [p36] L'accessibilité, la contribution communautaire, la variété des outils a décloisonné la connaissance et fait s'effondrer les salles de classe.

"(...) Petits transis." [p38]. Cette génération soumise aux MAÎTRES. Pas de démocratie du savoir à cette époque ancienne. "(...) le centre orcherstral de gravité se trouvait sur l'estrade, au point focal de la chaire, à la lettre un power point" [p39].

La présomption de compétence [p64] : l'anonyme de la place publique peut en savoir autant qu'un spécialiste du domaine (médecins, journaliste, ...) ! La compétence n'est plus du ressort du spécialiste grâce aux partage et à la diffusion du savoir !

Nous devenons TOUS des épistémologues ("(...) j'étudiais les méthodes et les résultats de la science, en essayant parfois d'en juger" [p65]

"Il ya présomption de compétence" [p66]