door Geneviève Roy 4 jaren geleden
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Meer zoals dit
Les mots
«j’étais protégé, sauvé. parce que je savais, parce que j’avais les mots.» (p.139)
«j’avais ma passion à moi, ma passion des mots, une force peut-être, en tout cas une extravagance, une curiosité bien concrète, moi aussi.» (p.54)
«Mes yeux de ville, maintenant, longent les choses proches, ne sont plus capables de sonder le ciel» (p.23)
«Il faut qu’il sorte de la lune, de sa lune de ville et de fausse intelligence, ce fils déraciné, ce grand enfant dénaturé!» (p.31)
«Ce qui émane de lui en dit long. Tout ce qui émane de lui. Son aura de souveraineté et de silence, son port aisé, son souffle qui prend bien sa place, sa sueur, mêlée à l’eau de la rivière, riche, triomphante.» (p.14)
«De nous deux, c’est moi l’étranger, ici. Ailleurs, partout ailleurs, c’est lui.» (p.13)
«Je marche avec cette sensation que retrouve mon corps de n’être personne ici, et comme autrefois je me répète : ”Que je sois ici, moi, ou qu’il n’y ait personne, c’est pareil." (p.37)»
«sa rivière et ses arbres» (p.25)
«Son territoire à lui.» (p.17)
«il partait dans le bois aimer ce qu’il pouvait aimer, ses arbres, sa rivière, son vent» (p.28)
«ma mère, son regard qui ne pénètre jamais au cœur de la forêt» (p.33)
«On ne l’a pas encore trouvé, le chemin qui mène à cette clairière où les pères et les fils pourront enfin se toucher doucement, se toucher jusqu’au cœur et s’arrêter de vouloir tuer.» (p.112)
«Aucun fil d’Ariane à remonter, aucun mystère à fouiller, aucune loi à dépasser. [...] Il marche infiniment à l’aise dans ses pas absurdes mais faciles. Il n’est hanté par rien, il n’a rien oublié non plus.» (p.78)
«Depuis qu’il m’a fait venir ici, au monde et dans ce paysage qui m’a été tour à tour prison ou jungle, désert et oasis, depuis toujours, donc, je suis derrière lui, dessous lui, à tâcher de m’accrocher ou de me décrocher, à tenter d’ouvrir mes pauvres ailes » (p.14)
«C’est moi qui balaierai, déchirerai les toiles d’araignée, laverai la table. Lui, il ne s’occupe pas de ce travail “de femme”.» (p.15)
«la loi: un fils regarde pour apprendre, il dépend du moindre geste» (p.22)
«Il n’a pas peur de mon regard de fils. Il sait que ce regard- là admire, même s’il n’approuve pas nécessairement.» (p.22)
«Alors, je marche en me laissant suborner par son monde à lui, opaque, déloyal, trop suave.» (p.39)
«La saignée claire du sentier de sable, entre les pins, m’hypnotise et je suis, c’est vrai, tout chaud, mou, docile, apprivoisé. Amadoué.» (p.38)
Marc-Aurèle Fortin (p.96)
Van Gogh (p.100)
Cézanne (p.88)
Conte d’Andersen (p.89)
Jacques Brault (épigraphe et p.100)
Hemingway (p.57)
Fils marqué par la folie du père
L'amour fou du fils pour son père
La folie du père
«le mal est parfois même un moteur qui pousse à inventer une vie différente, une vie riche et complexe, à la fois sauvage et civilisée, mais avec ses oasis, sa liberté souvent exaltante, avec ses légendes et ses fictions qui rendent les passions vivables, peut-être même nécessaires.» (p.121)
«Le petit renard»
Art
«la ville et [...]ses horreurs quotidiennes [...] contre lesquelles je fais des phrases et toi des couleurs [...] ce que la peur fait faire à d’autres, parfois des chefs-d’œuvre.» (p.121)
Rêve
«Depuis toujours, en face de lui, je fuis, je m'échappe, je fabrique des rêves, je troque mon malheur contre le songe préféré, mon obsession, où je suis tout entier livré au désir qui me soulage tout de suite, en emportant sa réalité à lui et aussi le temps.» (p.112)
«j’avais rêvé de plumes ensanglantées, d’impossibles envols, les miens, et de grosses mains trop fortes qui m’étouffaient.» (p.53)
«Il n’y aurait pas de printemps dans mon automne si tu n’étais pas là.» (p.47)
«Je ne quitte pas. Je t'aime» (p.97)
«je fais tout pour toi, avec toi. Même si tu n'es pas là» (p.75)
«j’avance avec de la haine dont je ne veux pas, et puis cette haine floue, lancinante, devient savamment ce courage pour tout. Mais il y en a encore trop. Toujours trop. Elle me vient de lui, elle aussi, cette rage- là. » (p.19)
«L’amour, a-t-il l’air de dire, en secouant la tête, quelle dépossession!» (p.50)
Retour
Le père d'avant
«[...] la vie l’a changé, il est plus pareil [...] Il était si fort mais si doux, il n’aurait pas fait de mal à une mouche, dans ce temps-là.» (p.82)
Le village de l'enfance (déserté)
La scierie (fermée)
«Dans le rêve,[...] je regarde en direction du moulin où je sais qu’il rôde à la recherche de ses vieux trésors à lui.» (p.65)
La mère (décédée)
«Le fou du moulin, mon père» (p.102
«Ton grand projet est peut-être trop fou.» (p.45)
Autoportrait
«personne d’autre qu’elle et moi ne savait, ne sait encore cela. J’ai trente ans et je suis plein de silence, j’abrite des dizaines de complicités inavouables, je survis.» (p.49)
Emprisonnement
Idoles
Sirène
«à chaque fois, je pensais à une sirène. J’aimais cette mère-sirène, plus belle, plus vraie que toutes les images de mes livres» (p.28)
«prisonnier pour toujours de l'évocation magique de l'homme d'avant moi» (p.83)
«Ici, c’est l’éternité ou, mieux, toujours le même temps, le même instant étale où tout se retrouve, pêle-mêle et bouleversant, sans raison.» (p.16)
«La forêt qui diminue d’année en année, sans perdre pour autant sa tranquille torpeur de jungle, sa rumeur de piège. Son territoire à lui. » (p.17)
« Ici, ça lutte tout le temps, c’est tout sauf un paysage, c’est amer et violent et ça fait semblant d’être beau» (p.20)
«Je ne suis plus libre, ici, plus un homme» (p.20)
«tombeau de sa forêt» (p.26)
«dans ce paysage qui m’a été tour à tour prison ou jungle, désert et oasis» (p.14)
Trop-plein
«Tu vois, je crois qu’on en apprendrait trop si on pouvait fouiller, regarder dans les tripes des hommes.»(p.148)
«Quelques secondes de trop de ce silence-là et je le tiendrai, tout froid, contre moi.» (p.143)
«Je hantais la plage, le village, le monde avec mon trop-plein suffocant» (p.126)
«La fenêtre côté soleil, c’est toujours trop tard qu’on se décide à la percer.» (p.119)
«C’est cette crainte vertigineuse de les déranger avec mes désirs à moi, trop forts, de les effrayer et parfois même de les blesser.» (p.113)
«Comme chaque fois qu’il y en a trop en moi et que je suis seul à imaginer le tumulte, la suite du monde.» (p.110)»
«Le reste de ma nuit est sans histoires, un répit lancinant auquel je m’abandonne comme au reflux d’une vague trop forte pour moi.» (p.107)
« (“Tu en veux toujours trop!”)» (p.86)
«mon besoin de fraîcheur et d’oubli est trop grand.» (p.78)
«La nuit suivante, j’avais rêvé de [...] grosses mains trop fortes qui m’étouffaient.» (p.53)
«Essaie de ne pas trop te faire de mal. Ton grand projet est peut-être trop fou.» (p.45)
«Pendant longtemps, j’ai tiré à côté, trop tôt ou trop tard, je les ratais toutes, je ne voulais pas qu’il brandisse, sous ses yeux à elle, mes proies» (p.33)
«J’aimais cette mère-sirène [...] qui avait le grand défaut, toujours selon lui, de m’aimer trop. » (p.28)
«J’imagine qu’il comprend, à sa façon, que c’est trop par moments, que je n’en peux plus de lui, de nous deux, de notre mutisme entêté, de cette arène que devient à chaque fois sa cabane, sa forêt, son univers» (p.26)
«Ici, j’ai de ces désirs rapides et trop forts qui me font respirer comme un ogre.» (p.21)
«(C’est toujours trop!)» (p.21)
«Comment pourrais-tu comprendre? C’est trop. C’est toujours trop. pour toi, c’est autrement qu’il y en a trop. Tu en sais trop long. Mais tu n’es ni oppressante ni trop douce comme la vie ici, avec lui, chez lui. [...] Mais il y en a encore trop. Toujours trop.» (p.19)
« À respirer trop fort, ici, je finis par me laisser saouler.» (p.18)
«elle est trop mince, trop blanche, trop sensible, ta peau de ville!» (p.14)
«[le silence] est trop proche du rien final» (p.11)
Enchevêtrement identitaire
«son influence à lui, qui est encore subie, qui n’a pas passé, qui fait la moitié de ce que je suis aujourd’hui» (p.24)
La trace
«Je ne peux pas me tromper, je l’ai tant regardé depuis toujours, je suis quelquefois devenu lui, facilement. Lui dans sa tête, pas dans son corps.» (p.30)
«C’est facile, je suis lui, il est moi, je mène le bal.» (p.34)
Réconciliation
L'union charnelle est une forme de réconciliation différente de celle souhaitée par le fils au départ.
«Pour qu’on soit enfin égaux, tous les deux.» (p.34)
Exister pour/dans le regard de l'autre
«Il ne se dérange pas [...] Sans me regarder» (p.50)
«C'est bien simple, personne ne m'a vu.» (p.42)
«Mais il ne me regarde pas, il a autre chose à faire.» (p.22)
«il ne peut pas me regarder, me voir, moi: je ne suis que son grand fils distrait qu’il doit protéger malgré lui.» (p.31)
«Cependant, il ne me voit pas.» (p.30)
«Aujourd’hui, je vise juste, je tue. pour qu’il me voie enfin, pour qu’il me reconnaisse, pour qu’on finisse par parler de tout ça et du reste» (p.33)
L'identité masculine
Sexe
Virilité
Agressivité Violence Lutte Instinct Sauvage
«Que nul ne sache, surtout, que les forces nous quittent! restons fiers et droits, cassons sans plier, nous sommes chênes et non pas roseaux!» (p.109)
Honte
«Évidemment, ce sont les mâles qui se battent. Ils ont besoin de mesurer leur force, sans raison. Comme lui et moi.» (p.61)
«Je lui dois, à sa rivière, cette frénésie animale qui m’a toujours servi de révolte et qui m’a, finalement, empêché de vouloir le frapper, lui, l’attaquer.» (p.48)
«(Mon Dieu, ai-je parfois ces yeux-là pour toi?) » (p.29)
«Son visage exprimait parfois son désir pour ma mère avec ce même rictus dû aujourd’hui à l’appétit, au goût de manier le couteau de chasse.» (p.29)
Vulnérabilité
«C'était tout un homme, laisse-moi te le dire! C'était, oui. Tout un homme. Pour ça, tout le monde est d'accord : c'était tout un homme, le fou du moulin!» (p.103)
Figure paternelle grandiose mais déchue, voire folle.
«Moi, je doute, je me déchire : je suis un homme.» (p.19)
Incommunicabilité
Obstacles
Persistance d'un fantasme de fusion avec le père.
Le narrateur, écrivain, en vient à douter du pouvoir des mots.
«Les paroles ne servent jamais à rien, ne transmettent pas le savoir qui fait vivre. Les mots ne disent que ce qui fuit.» (p.12)
Le désir de parler contredit l'idéal viril incarné par le père.
«Je ne pourrai jamais lui dire ce qui me fait si mal, encore» (p.111)
«rager en silence dans un paysage qui me ferait mal, qui me le rappelait, lui avec sa rivière et ses arbres» (p.25)
Incompréhension
«ll ne comprendrait pas, lui, mon père. Il ne peut plus savoir et, d’ailleurs, par où commencerais-je?» (p.113)
«il me regarde sans comprendre» (p.85)
«Là, s’il me regarde, c’est qu’il ne comprend pas.» (p.31)
«J’imagine qu’il comprend, à sa façon» (p.26)
Des antagonistes
Idéal viril
Meneur d'homme (avant)
Fuit l'introspection
Travail manuel
Refuge : Silence
Nature
Forêt
Éternel quémandeur de tendresse
Confusion identitaire
S’ausculte longuement
Travail intellectuel
Refuge : Mots
Culture
Ville