av eric amiotte för 3 årar sedan
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Dans chacune des classes de l'ECM, en préparation du prochain masterclass qui se tiendra le 08 Novembre priochain :
1.Visionner les extraits des films "Demain & Après demain"
2. Parcourir le mapping ci-contre, puis par groupe de 2 à 3 étudiants, choisir un sujet parmi ceux abordés et :
- collecter de l'information et produire une courte synthèse enrichie de liens sur le sujet étudié
-faire un benchmark de solutions mise en oeuvre dans le monde
- rechercher une bonne pratique en rapport avec le sujet portée si possible par une initiative locale, et en faire une courte présentation, identifiant un contact
Depuis la sortie de Demain, nous recevons des centaines de messages, de posts ou de commentaires sur les réseaux sociaux à propos des actions que vous avez mis en oeuvre dans votre vie. Nous vous proposons de les partager brièvement ici pour que tous aient une idée de l'impact que le film a pu avoir et, surtout, pour que cela donne envie aux autres de s'y mettre ! Cela peut être un projet ou simplement des changements dans votre vie de tous les jours
A voir aussi le guide de l'ambassadeur, pour agir!
https://onedrive.live.com/?authkey=%21AEWj70Hsu29CYeI&cid=11933BA2805EE8A3&id=11933BA2805EE8A3%217834&parId=11933BA2805EE8A3%217835&o=OneUp
Note d’information: Le rôle essentiel des droits de l’homme pour un développement durable
NATIONS UNIES HAUT COMMISSARIAT DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L’HOMME
Quelle démocratie Demain ?
Le film se fait le reflet d'une certaine frustration par rapport à la démocratie représentative. Beaucoup de citoyens ne se sentent plus représentés par les politiciens élus au Parlement. Ils souhaiteraient avoir davantage voix au chapitre, participer directement. Les mécanismes de démocratie directe présents dans certains pays (comme la Suisse) permettent aux citoyens de retrouver une motivation civique.
...la démocratie directe, la démocratie participative, le principe de collégialité, le capitalisme, l’anticapitalisme, la mondialisation, l’altermondialisme, ...
Quelle éducation Demain ?
Le film nous immerge dans des écoles qui, dès la maternelle et le degré primaire, axent leurs apprentissages sur la coopération, la résolution de conflits, la diversification des techniques d’apprentissage. Plusieurs pays ont déjà choisi d’aller vers une éducation différente.
...l’Education nouvelle (Freinet), la pédagogie active, la pédagogie institutionnelle, la pédagogie traditionnelle, pédagogie Montessori, la pédagogie Steiner, le programme PISA,...
Quelle économie Demain ?
Nous constatons qu’il est possible de créer des monnaies complémentaires aux monnaies nationales montrant qu’un véritable écosystème monétaire permet de mieux faire face aux aléas économiques et financiers. Le film s'efforce de démontrer l’efficacité des réseaux d’économies locales et circulaires. Nous découvrons qu’il est possible de créer de la richesse et de l’emploi sans être obligé de croître sans fin. Les auteurs du film postulent que l’économie mondialisée, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, ne peut perdurer. Questionner les lois du marché nous amène donc à la politique et à la problématique de la démocratie, traitée dans le chapitre suivant.
...L’économie locale, l’écolonomie, l’économie mondiale, le capitalisme, le monopole monétaire, la monnaie locale, la délocalisation, la spéculation, l’évasion fiscale, l’écosystème économique, ...
Se chauffer Demain, la fin des énergies fossiles ?
Nous découvrons comment des villes et des pays s’organisent pour se passer peu à peu totalement du pétrole mais également d’énergies fossiles et fissiles (nucléaire). Nous voyons des endroits où cette transformation a déjà lieu et à quoi peut ressembler le futur de l’énergie. Toutefois, une transition énergétique coûte cher. Or les Etats comme les villes manquent d’argent. Cela nous amène, au chapitre suivant, à questionner notre système économique.
...l’énergie renouvelable, la géothermie, l’énergie cinétique, l’énergie solaire, les énergies fossiles, les énergies carbonées, l’énergie nucléaire, le recyclage, les ressources naturelles,
Se nourrir Demain ?
Nous découvrons comment il est possible de produire davantage de nourriture, sans engrais ni pesticide, avec peu de mécanisation et en respectant la nature. Nous voyons comment les villes peuvent réintégrer l’agriculture et les campagnes se repeupler. Mais un obstacle de taille empêche que cette mise en œuvre se généralise: l’industrie pétrochimique qui tient le secteur agro-alimentaire. Pour faire muter l’agriculture, il faut aussi opérer une transition énergétique. Elle est abordée dans le chapitre suivant.
....l’agriculture biologique, la permaculture, l’agroécologie, l’industrie agro-alimentaire, gaz à effet de serre (GES), le réchauffement climatique, la biodiversité, les écosystèmes naturels, ...
...A voir en cliquant sur le lien "Transition France", le mouvement de la transition en France
Le mouvement de Transition est né en Grande-Bretagne en 2006 dans la petite ville de Totnes. L’enseignant en permaculture Rob Hopkins avait créé le modèle de Transition avec ses étudiants dans la ville de Kinsale en Irlande un an auparavant. Il y a aujourd’hui plus de 2 000 initiatives de Transition dans le monde, en 50 pays, dont 150 en France, réunies dans le réseau International de la Transition.
Une démocratie plus participative et délibérative est nécessaire : l'écrivain David Van Reybrouck propose qu'aux élections classiques s'ajoute le tirage au sort de citoyens. Des citoyens islandais ont ainsi mené un projet de nouvelle Constitution, malheureusement bloqué en dernier recours par les institutions en place. En Inde, un maire appliquant les principes de la gouvernance des citoyens par eux-mêmes est parvenu à faire cohabiter Brahmanes et Intouchables dans un même village.
La proposition de tirage au sort faite par Didier Van Reybrouck (auteur de Contre les élections, Arles, Actes Sud, 2014) présente des aspects positifs indéniables dont le principal est sans doute d'élargir la participation démocratique à des citoyens qui ne sont pas des professionnels de la politique. Par ailleurs, le tirage au sort exclut toute possibilité de réélection et ne soumet donc pas ces citoyens à la pression de l'opinion publique en vue de conserver un éventuel pouvoir. On remarquera que la proposition vise le pouvoir législatif (« faire des lois ») et non pas exécutif qui implique des compétences spécifiques (si l'on pense par exemple au ministère de la Santé ou de la Recherche scientifique).
En Islande, des centaines de citoyens se sont mobilisés pendant plusieurs mois pour manifester leur mécontentement à l'égard des élites mais aussi pour doter l'Islande, à travers le travail du groupe des 25, d'une nouvelle Constitution qui prévoirait un meilleur contrôle des élites. Bien que ces démarches n'aient pas encore abouti, la reprise en main du politique par les citoyens a bel et bien eu lieu.
Les villageois de Kuthambakkam en Inde, étant invités à participer activement au programme de gestion de leur village, émettent des propositions, fixent eux-mêmes leurs priorités et s'impliquent concrètement. Pour que les principes d'auto-gouvernance soient appliqués dans d'autres villages, Elango Rangaswamy, le maire de Kuthambakkam, crée une Académie où il forme des centaines de maires aux principes de la gouvernance des citoyens par eux-mêmes.
Au constat que fait l'écrivain du sentiment de vol, de perte de leur mainmise sur le fonctionnement de la société qu'éprouveraient les citoyens, on peut se demander, d'une part, si ce sentiment est partagé de la même manière par tous les citoyens dans tous les pays européens, et, d'autre part, s'il en a jamais été autrement, c'est-à-dire si les citoyens ont eu une réelle mainmise sur le fonctionnement des sociétés modernes, même dites démocratiques. De la même manière, l'on peut estimer que les États-Unis ont toujours présenté certains caractères d'une oligarchie (avec un pouvoir exercé par les élites de la côte Est), et ce depuis leur création.
Par ailleurs, l'exemple donné du Texas, puissance pétrolière par excellence qui a vu s'installer le plus grand parc éolien de tous les États-Unis grâce à la constitution d'un groupe de citoyens tirés au sort qui ont pu concevoir les avantages que ce type d'énergie représentait pour leur région et en décider la mise en œuvre, est particulièrement favorable à la proposition de Van Reybrouck et aux thèses écologiques du film. Mais qu'en serait-il par exemple si des citoyens tirés au sort dans le même pays devaient statuer sur la peine de mort ou sur le libre commerce des armes ? Ces jurys prendraient-ils toujours la « bonne » décision, au regard des droits humains fondamentaux (comme le droit à la vie ou la sécurité publique) ? L'auteur répond à cette question par l'affirmative, car c'est selon lui par la discussion et le débat que des décisions éclairées peuvent se prendre, et non dans les situations d'élection dominées par les passions irréfléchies.
D'autre part, l'argument principal de David Van Reybrouck repris dans le film est que les citoyens tirés au sort ne seraient pas « pieds et poings liés avec les grosse entreprises ». Cet argument pose néanmoins question : pourquoi ces citoyens subiraient-ils moins la pression des grands lobbys, et pourquoi seraient-ils moins enclins à céder à leur influence et plus autonomes dans leur prise de décision que des politiciens élus ? On peut en revanche penser comme David Van Reybrouck que ces citoyens tirés au sort, étant amenés au prochain tour à céder leur place à d'autres et non à mener une campagne en vue d'être réélus, seraient moins sensibles à la corruption…
Par ailleurs, si les démocraties actuelles présentent sans aucun doute de nombreux défauts, il ne faut pas oublier que beaucoup de populations soumises à des régimes autoritaires ou dictatoriaux nous envient fortement ces régimes démocratiques, aussi imparfaits soient-ils. Mais ce serait certainement une erreur de ne pas explorer les pistes d'un approfondissement démocratique comme le propose le film : les élections en tant que procédé démocratique pourraient ainsi être avantageusement complétées par d'autres moyens qui ne demandent, pour être pensés et mis en place, que de la créativité.
Le montage du film reprend également dans ce chapitre une intervention de la physicienne Vandana Shiva s'exprimant sur l'existence de lois « supérieures » qu'il faudrait respecter avant toutes les autres : les lois de « Gaïa », la Terre, et les lois découlant des droits humains, comme la liberté à laquelle tout être humain peut prétendre et que tout système démocratique se doit de garantir. En invoquant le nom de Gaïa[3]
, figure mythologique personnifiant la Terre-mère, la physicienne semble donner une connotation religieuse au respect de l'environnement qui nous serait dicté par une entité supérieure. Or l'on peut considérer que la défense de l'écologie trouve sa justification en elle-même, sans devoir invoquer une quelconque autorité de nature religieuse. En revanche, le fait de considérer, comme le fait Vandana Shiva, les lois découlant des droits humains comme des lois supérieures semble en accord avec la « hiérarchie des normes » (notion formulée en 1934 par Hans Kelsen, théoricien du droit) qui prévaut dans la constitution du droit des États démocratiques. En effet, dans une telle hiérarchie (fondée en raison), la norme fondamentale à laquelle doivent se conformer les autres est la Constitution, texte fondateur qui énonce entre autres les droits humains dont chaque citoyen peut se prévaloir.
L'expérience islandaise est quant à elle peu expliquée : le spectateur ne voit en effet pas ce que la nouvelle Constitution élaborée par le groupe des 25 devait concrètement modifier. Par ailleurs, l'Islande a une population limitée (300000 habitants) : cette situation pourrait-elle expliquer en partie le succès de la mobilisation citoyenne qu'a connue le pays à partir de 2008 ? Dans d'autres pays, le tirage au sort supprimerait-il les conflits d'opinion, surtout dans des populations plus vastes et plus diversifiées qu'en Islande ? Et comment se régleraient alors les conflits sur des sujets « sensibles » ? Enfin n'y a-t-il pas une contradiction entre deux principes démocratiques, l'élection et le tirage au sort, qui expliquerait le blocage du projet de constitution ? Les élus ont-ils nécessairement « tort » face à des citoyens tirés au sort ?
Enfin, l'expérience de démocratie délibérative vécue par les habitants de Kuthambakkam peut sans doute être considérée comme exceptionnelle à l'échelle de l'Inde qui, bien qu'elle constitue la plus grande démocratie du monde (1 milliard d'habitants), est toujours travaillée par de profondes inégalités dues au système des castes (fondé sur l'opposition religieuse du pur et de l'impur qui sépare les Brahmanes des Intouchables).
Le dernier chapitre du film Demain porte essentiellement sur le système éducatif en Finlande. Une école est prise plus particulièrement comme exemple.
Le choix de la Finlande comme objet du documentaire s'explique par le classement favorable de ce pays aux enquêtes internationales Pisa. Les écoliers finlandais se distinguent par leurs bonnes performances aux épreuves en langue maternelle, mathématique et éveil scientifique. Le film montre par ailleurs l'importance donnée dans cette école à l'éducation à la démocratie, à la tolérance et aux différences entre individus. C'est un aspect essentiel dans la perspective générale du film.
Le film montre une seule école mais surtout elle ne montre que des activités de loisir (les repas pris en commun), pas d'apprentissage ni d'enseignement. Il est donc difficile de comprendre comment les jeunes Finlandais deviennent si performants aux tests Pisa, même si les intervenants avancent plusieurs explications : une formation de cinq ans pour les maîtres, le refus de tout dogmatisme pédagogique, la possibilité laissée aux élèves d'apprendre à leur rythme, l'investissement des pouvoirs publics dans le système éducatif qui permet d'avoir de petites classes et deux maîtres pour la même classe (dont l'un qui assiste plus particulièrement les élèves en difficulté)…
En matière d'éducation à la démocratie, le film est tout aussi sommaire : en dehors des bonnes paroles, on ne voit pas à quoi correspond exactement l'ouverture aux autres et à la différence, même si l'on voit maîtres et élèves manger à la même table… On remarquera immédiatement que dans les écoles de beaucoup d'autres pays européens, l'on prétend aussi éduquer aux mêmes valeurs… avec des résultats variables.
Le système économique actuel repose sur l'idée d'une croissance indéfinie, ce qui est écologiquement intenable. D'autres modèles sont proposés comme celui d'une entreprise de papier dans le nord de la France qui rompt avec la logique de la production extraction-transformation-déchets au profit d'une économie circulaire basée sur notamment la recherche de solutions innovantes de recyclage. Une autre solution proposée est celle des monnaies locales utilisées dans des « villes en transition » comme Totnes en Angleterre et qui favorisent les « circuits courts » et l'économie locale. Le franc Wir utilisé par des PME en Suisse depuis la grande crise des années 1930 en est un autre exemple. Les banques créent de la monnaie sous forme de prêts, mais rien n'interdit à des particuliers de créer une monnaie locale (et des billets de 21£!). D'autres initiatives comme le mouvement Balle aux États-Unis visent également à favoriser les économies locales.
Les aspects positifs sont clairement évoqués dans le film, même s'ils relèvent de deux ordres différents.
L'entreprise Pocheco à Lille envisage différemment le processus de production (matérielle) en privilégiant le recyclage, la minimisation des déchets et les économies d'énergie. Les autres solutions évoquées concernant les monnaies locales visent essentiellement à favoriser le développement des économies locales : l'impact est écologique (car l'on privilégie les circuits courts), mais surtout social puisqu'il s'agit de favoriser les petites entreprises de la région. C'est également l'objectif poursuivi par le mouvement Balle aux États-Unis qui estime que ce sont les petites entreprises, et non les grandes multinationales, qui créent le plus d'emplois.
Il s'agit certainement du chapitre le plus complexe du film, notamment lorsqu'il évoque la création de monnaie. C'est également dans ce chapitre qu'on trouve beaucoup d'arguments par analogie qui sont peu convaincants.
Ainsi, Pierre Rabhi (qui intervient en fait à la fin du chapitre précédent mais dont l'intervention porte sur l'économie) s'insurge contre l'idéologie de la croissance indéfinie en recourant à une comparaison : le lion ne mange plus d'antilope une fois qu'il est rassasié, et il n'a pas d'entrepôts… La comparaison est évidemment discutable dans la mesure où toute l'humanité s'est développée en détournant une partie des ressources consommables pour éviter précisément les aléas de l'existence : sans entrepôts, par exemple de céréales, les hommes n'auraient jamais pu s'installer dans des régions aux hivers rigoureux comme l'Europe. Tout notre habitat, toute notre civilisation, toute notre culture matérielle nous éloignent depuis plusieurs millénaires de cette vision idyllique où l'on se contenterait de manger les fruits de la nature au jour le jour : aujourd'hui une telle attitude est tout simplement impossible avec l'accroissement de la population mondiale qui implique une augmentation des ressources disponibles. Bien entendu, il faut s'interroger sur cette croissance à la fois démographique et économique, mais le mode de vie du lion n'est certainement pas un modèle imitable[2]
.
De la même façon, la comparaison entre la monnaie unique et les monocultures qui seraient contraires à la nature qui repose sur la diversité végétale (avec de superbes images de la forêt vierge à la Réunion…) revient littéralement à comparer des pommes et des boules de billard… Bernard Lietaer affirme qu'une monnaie unique comme l'euro est très fragile, mais la crise de 2008 n'est pas une crise de la monnaie mais une crise bancaire (liée à des prêts risqués appelés subprimes). Si l'on compare d'ailleurs l'euro au dollar américain, on peut se demander si l'existence d'une monnaie unique et d'un marché largement unifié comme celui des États-Unis n'est pas un des facteurs essentiels du dynamisme de l'économie américaine depuis la fin du XIXe siècle, alors que l'Europe était et est toujours confrontée à un marché « intérieur » très fragmenté. Les règles prudentielles des autorités monétaires européennes ont d'ailleurs évité des inflations spectaculaires comme celles qu'ont connues l'Allemagne en 1923 ou l'Argentine en 2001. Cela ne signifie pas évidemment que les monnaies locales ne soient pas intéressantes, mais elles apparaissent bien comme une monnaie de complément, sans doute plus utiles dans certaines circonstances ou dans certains pays (comme la Grèce) que dans d'autres.
On remarquera également le manque d'explication sur la création de monnaie : si les banques peuvent effectivement créer de la monnaie par l'octroi de prêts, ce « mécanisme » semble tout à fait magique et ne résulter que d'un simple jeu d'écritures comptables alors qu'il est soumis en fait à des réglementations importantes : les banques doivent notamment détenir suffisamment de fonds propres pour faire face aux défauts de remboursement de certains emprunteurs, et la banque centrale (chargée par un État ou par une union d'États comme l'Union Européenne) empêche les banques de prêter trop largement pour éviter une dévalorisation de la monnaie et l'inflation.
Semblablement, les explications concernant le mouvement Balle semblent très sommaires : comment définit-on les entreprises locales alors que chaque entreprise fait appel à des fournisseurs plus ou moins lointains qui eux-mêmes font appel à d'autres fournisseurs encore plus lointains dans une chaîne internationalisée ? Et comment renoncer aux produits des multinationales qui fournissent une grande partie de nos biens de consommation ? Beaucoup de questions restent ici en suspens…
Au niveau économique, il est sans doute intéressant de prendre en considération les différentes formes d'entreprises, car toutes n'ont pas les mêmes objectifs financiers : il existe tout un secteur qu'on appelle l'économie sociale qui ne vise pas à enrichir des actionnaires, ni des patrons (même « petits »), ni des dirigeants nommés par un Conseil d'Administration. Il s'agit notamment de coopératives ou de sociétés sans but lucratif (asbl en Belgique, Associations loi de 1901 en France) qui ont différents objectifs comme la promotion du commerce équitable, l'insertion des demandeurs d'emploi par l'activité économique, la défense de productions alternatives, la mise sur pied de politiques culturelles originales, etc. Ce type de sociétés se caractérise en particulier par le fait que les bénéfices éventuellement dégagés sont réinvestis dans l'entreprise pour son développement (par exemple écologique), l'amélioration des conditions de travail ou encore des activités déficitaires mais socialement ou culturellement importantes pour l'entreprise.
Il faut également citer toutes les activités qui relèvent du commerce équitable et qui visent en particulier à payer un juste prix aux petits producteurs agricoles (confrontés à de grandes firmes de distribution qui achètent leur production au plus bas prix), notamment dans les pays du Tiers-Monde. Même si toutes ces initiatives ne sont pas d'égale valeur il y a des querelles sur la « labellisation »de ces produits : quels sont les critères pour déterminer que le prix d'achat est équitable ? , il est important pour les consommateurs européens de prendre en considération dans leurs achats le déséquilibre des échanges Nord-Sud.
Enfin, il est certainement important de s'informer sur l'impact environnemental des produits que nous achetons, que ce soit pour leur fabrication ou pour leur usage. Il y a régulièrement des campagnes menées par différentes ONG pour mettre en cause de grandes multinationales peu respectueuses de l'environnement (ou des conditions de travail de leurs employés). Ces campagnes, surtout si elles sont bien menées, ont un impact et constituent un outil de pression indispensable auquel tout le monde peut facilement contribuer.
Ce chapitre consacré à l'énergie commence par un constat négatif : les ressources en pétrole et en carburants fossiles, qui sont au cœur de toutes nos activités industrielles, sont limitées et sont en outre responsables de l'effet de serre qui va entraîner en particulier des problèmes d'approvisionnement en eau potable. Des solutions existent pourtant : ce sont les énergies renouvelables.
Les éoliennes, la bio-masse, l'énergie solaire, celle des mers, la géothermie sont déjà largement utilisées dans des pays ou des régions comme le Danemark, l'Islande , la Suède, l'île de la Réunion.
Ces nouvelles énergies doivent s'accompagner de nouvelles manières de consommer notamment dans les transports : à Copenhague, on privilégie de manière systématique les déplacements à vélo et en transports en commun. L'exemple de publicités lumineuses extrêmement gourmandes en électricité est le contre-exemple à ne pas suivre.
Par ailleurs, l'expérience de recyclage des déchets à San Francisco, où les habitants sont invités à trier tout ce qu'ils jettent dans trois poubelles différentes, montre comment la production de biens divers (notamment de nourriture) doit prendre place dans un circuit de récupération qui permet ici de produire un compost extrêmement utile aux cultures : « ça rend des nutriments aux fermes ».
Les aspects positifs sont évidents. Les énergies renouvelables permettent de diminuer largement l'émission de gaz à effets de serre et constituent une ressource indéfinie. Elles sont synonymes de développement durable. Les effets bénéfiques du recyclage des déchets sont tout aussi évidents lorsqu'on observe les décharges et les pollutions que génèrent les déchets non traités qui se retrouvent notamment dans la nature et dans les océans.
Les images prises à Copenhague sont particulièrement enjolivées : il ne pleut pas (ce qui est tout de même un frein à l'utilisation du vélo…), les transports en commun sont particulièrement propres et efficaces, l'ensemble de la ville est agréable et conviviale, ce à quoi contribuerait notamment l'usage des transports en commun. On voit pourtant que, dans de nombreux autres pays européens, les villes et les transports en commun souffrent de beaucoup de maux (dégradations diverses, surpeuplement aux heures de pointe, incivilités diverses…) qui ne sont pas dûs uniquement à la concurrence des automobiles. Dans ce chapitre, à Copenhague et ailleurs, tout semble fonctionner harmonieusement sans aucun problème ni technique ni humain : il est par exemple difficile de comprendre qu'en Suède, les éoliennes aient un rendement financier de 6 à 7%, sans que les financiers ne soient alors tentés d'y investir massivement (on remarquera d'ailleurs que cette idée d'un rendement financier important est contradictoire avec l'idée d'une décroissance économique développée au chapitre suivant).
De façon plus fondamentale, la question des énergies peut donner l'impression d'être traitée de façon sommaire. Ainsi, l'éolien et le solaire sont dépendants du vent et du soleil qui, on le sait bien, ne sont pas constants : en Allemagne par exemple, les variations de l'éolien qui y est largement implanté sont compensées par des centrales thermiques au charbon, très polluantes. Cela ne signifie pas que les énergies renouvelables ne sont pas une bonne solution, au contraire, mais qu'elles posent des problèmes techniques qui devront être progressivement résolus. Mais de telles solutions par exemple une meilleure interconnexion des réseaux électriques qui permet de compenser l'absence de vent à un endroit par l'énergie éolienne produite à un autre endroit ont des coûts relativement importants.
La question des coûts semble effectivement traitée sommairement : tous les exemples cités sauf celui de la Réunion sont choisis dans des régions ou des pays très développés où le recours aux énergies renouvelables apparaît comme un « luxe » possible. Dans les pays en développement, en particulier en Chine, le recours aux énergies fossiles comme le charbon est massif à cause de leur faible prix. Et, même dans les pays européens, les travaux d'isolation absolument nécessaires si l'on veut faire des économies d'énergie nécessitent des investissements qu'il n'est pas facile de rentabiliser, du moins à court terme.
La question des transports ne se résume pas non plus à la seule utilisation des transports en commun : même si le rail doit être privilégié, il est difficile aujourd'hui de faire disparaître l'ensemble des camions, camionnettes et autres véhicules utilitaires qui circulent sur nos routes et dans nos villes, alors que les batteries des camions électriques ne leur donnent qu'une faible autonomie. En outre, leur coût dépasse actuellement celui des camions propulsés au diesel.
Tout le monde ne sait pas nécessairement ce qu'est la biomasse, la géothermie ou même l'énergie marine, ni ne connaît la manière précise dont ces énergies sont produites.
Certaines affirmations entendues dans le film méritent également explication : ainsi, le responsable du recyclage à San Francisco explique que le compost fertilise le sol tout en absorbant le CO2 présent dans l'atmosphère, ce qui peut étonner dans la mesure où le compost est « produit » par des bactéries qui, comme tous les êtres vivants, émettent du gaz carbonique. L'explication, qu'on trouve facilement sur Internet, est que l'utilisation de ce compost favorise l'humidité du sol et une augmentation de la biomasse, ce qui entraîne un développement plus rapide des plantes et dès lors une augmentation du processus bien connu de la photosynthèse et de « l'absorption » du CO2 par les végétaux. Des études sur le bilan carbone du compostage dégagement de gaz à effets de serre et absorption du CO2 par les cultures semblent favorables à cette technique contrairement aux amendements par engrais issus du pétrole. Il faut cependant que ce compostage soit fait dans de bonnes conditions (avec notamment une aération suffisante), ce qui n'est pas nécessairement le cas des composts artisanaux.
Cette question circonscrite permet de poser plus largement celle des bilans énergétiques globaux : une éolienne produit de l'électricité grâce au vent qui bien sûr ne s'arrête jamais (du moins sur de longues périodes), mais il faut de l'énergie pour construire ces machines, pour les entretenir, pour éventuellement compenser leurs faiblesses (par exemple quand le vent faiblit et que la demande électrique est forte). Il faut donc s'informer autant que possible sur les différentes solutions qui sont proposées et dont le bilan énergétique est très variable : ainsi, à partir des années 2000, certains ont proposé d'utiliser des biocarburants, issus donc de l'agriculture et de ce fait « renouvelables », mais il est apparu rapidement que le bilan écologique est négatif puisque, comme c'est d'ailleurs signalé dans le film, cela implique de consacrer de grandes surfaces de culture à des plantes comme la betterave, la canne à sucre, le blé, le soja ou le colza, ce qui a pour effet dans de nombreux pays de pousser à la déforestation. Dans d'autres régions, la production de bio-carburants entre en concurrence avec les cultures destinées à l'alimentation humaine, entraînant un renchérissement des denrées alimentaires!
On peut poser le même type de question à l'endroit des voitures électriques que certains voudraient voir se répandre largement dans nos villes car elles évitent la pollution aux gaz de combustion de moteurs à essence ou diesel mais qui impliquent l'utilisation de batteries qui contiennent des métaux lourds qui sont des sources importantes de pollution. Toutes les solutions « vertes » (surtout quand elles sont proposées par des firmes commerciales) n'ont pas la même empreinte écologique, et il est important de rechercher un maximum d'informations à ce propos, même si les réponses sont souvent complexes, incertaines, sinon contradictoires.
Le film évoque les fermes urbaines à Detroit et les « incroyables comestibles » à Todmorden en Grande-Bretagne.
Ce sont les petits agriculteurs qui produisent entre 70 et 75% de la nourriture que nous consommons.
En Normandie, une micro-ferme pratique la permaculture dont les rendements sont deux à trois fois supérieurs à ceux de l'agriculture industrielle.
Ceux-ci sont largement évoqués dans le film : il s'agit notamment des rendements supérieurs de ce type de culture qui devrait être capable de nourrir 9 milliards d'individus, sans recourir aux engrais ni aux pesticides. Les fermes urbaines et les « incroyables comestibles » permettent en outre de créer du lien social.
L'expérience de Detroit est très particulière puisqu'elle s'est développée dans une région qui a subi une crise industrielle et démographique sans précédent et où les personnes se sont retrouvées sans emploi et sans ressources, les contraignant à mettre en œuvre leurs propres moyens de subsistance. En Europe, les systèmes de protection sociale évitent aux individus de se retrouver dans de telles situations désespérées. On remarque d'ailleurs que la production à Todmorden d'« incroyables comestibles » est beaucoup plus limitée et que la population locale a manifestement d'autres sources d'approvisionnement. On comprend dès lors que sous le nom de petits agriculteurs, le rapporteur Olivier de Schütter rassemble des situations extrêmement diverses de par le monde. Tous ces petits agriculteurs, qui travaillent dans des conditions très différentes (pensons par exemple aux paysans du Sahel ou aux rizicultures traditionnelles en Asie), peuvent-ils pratiquer la permaculture vue en Normandie ? Ne faudra-t-il pas de nombreuses recherches et expérimentations avant de pouvoir généraliser ces expérimentations à l'ensemble du monde ?
Il faut par ailleurs remarquer que l'affirmation selon laquelle entre 70 et 75% des produits consommés viennent des petits agriculteurs néglige le fait (à peine signalé) que l'agriculture industrielle sert en grande partie à nourrir du bétail et de la volaille mangés ensuite par les humains. Bien que ce ne soit pas explicitement dit, le modèle proposé implique que notre alimentation devienne beaucoup plus ou totalement végétarienne.
Le film propose une vision assez manichéenne de l'histoire agricole en ne soulignant que les aspects négatifs de l'agriculture industrielle : sans nier que ceux-ci existent et sont de plus en plus problématiques (notamment l'usage d'engrais et de pesticides), la « révolution verte » a incontestablement augmenté la productivité agricole et permis indirectement une augmentation spectaculaire de la population mondiale au cours du XXe siècle. Parler de plantes malades, de sols malades et finalement de gens malades est également exagérément négatif alors que l'espérance de vie n'a jamais été aussi grande de par le monde.
L'histoire est souvent plus complexe que le schéma manichéen qui oppose des petits fermiers respectant des principes « naturels » à une agriculture « industrielle » : l'agriculteur en Normandie dit par exemple que la consommation de céréales (blé, riz, maïs) est récente, et que, dans la nature, l'homme préhistorique mangeait essentiellement des baies, des fruits, des racines, ce qui serait meilleur pour la santé. Mais l'introduction des céréales est bien antérieure à l'agriculture industrielle et s'explique par un avantage évident : contrairement aux légumes et aux fruits qui ne sont disponibles qu'à certaines saisons et qui se dégradent plus ou moins rapidement, les céréales se conservent longtemps (sans frigo ni conserves…) et permettent de nourrir les populations pendant la « mauvaise » saison.
On voit d'ailleurs que cette ferme en Normandie est expérimentale et travaille avec des organismes de recherche comme l'INRA : il ne s'agit pas de revenir à une agriculture ancienne (qui était peu productive) mais de trouver de nouvelles manières de cultiver, comme il est dit, en soignant « amoureusement » le sol, en densifiant et en associant les cultures. Les résultats sont spectaculaires, mais le problème de leur généralisation à d'autres régions, à d'autres climats et à d'autres écosystèmes reste posé.
Existe-t-il d’autres modèles commerciaux auxquels les petits agriculteurs et investisseurs peuvent avoir recours avec des conséquences positives sur la réalisation du droit à l’alimentation?
...voir le rapport spécial sur la chaine de valeur et l'agr-alimentation
Comment le commerce peut-il contribuer au droit à l’alimentation?
"le commerce doit œuvrer au développement et contribuer à la réalisation du droit à une alimentation adéquate, il convient d’adopter progressivement un large éventail de mesures. La Mission du Rapporteur Spécial auprès de l’OMC en 2009 a donné lieu à un rapport largement débattu sur la fragmentation entre le droit commercial international et la législation internationale des droits de l’homme, et sur les mesures nécessaires à la réconciliation du commerce et du droit à l’alimentation"
Le droit à l’alimentation et les défis d’une “Révolution Verte” africaine :
http://www.srfood.org/images/stories/pdf/otherdocuments/13-srrtfstatementgreenrevolution-130309-fr.pdf
" l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (Alliance for a Green Revolution in Africa - AGRA), qui est actuellement l’initiative privée de la plus grande envergure lancée dans ce domaine sur le continent, tant en termes de ressources mobilisées que d’acteurs impliqués"
Le mouvement Colibris crée par Pierre Rabhi
Inspirer, relier et soutenir les citoyens qui font le choix d’un autre mode de vie !
Créé en 2007 sous l’impulsion de Pierre Rabhi, Colibris se mobilise pour la construction d’une société écologique et humaine. L’association place le changement personnel au cœur de sa raison d’être, convaincue que la transformation de la société est totalement subordonnée au changement humain. Colibris s’est donné pour mission d’inspirer, relier et soutenir les citoyens engagés dans une démarche de transition individuelle et collective.
Colibris dessine la société de demain et explore les dernières initiatives écologiques et citoyennes qui participent à construire la société de demain
Pour relayer le mouvement au plus proche des citoyens et des territoires, l'association Colibris s'appuie sur un réseau de Groupes Locaux
Le mouvement Colibris soutient la création de lieux de vie et de ressources au sein d’un immeuble, une rue, un quartier, un village… partout où cela sera possible ! Le mouvement appelle tous les citoyens et les élus à "faire ensemble" et à se mobiliser pour l’émergence de nouvelles oasis d’entraide et de solidarité et accompagne les porteurs de projet dans la construction de leurs oasis.
osez la transition!
"Inquiets pour l’avenir ? Fatigués de la vie que vous menez ?Besoin de retrouver du sens et de l’énergie pour (continuer à) participer activement à la Transition ? Pour évoluer vers des modes de vie fondamentalement différents nous aurons besoin d’une manière différente de voir le monde. Passer de la compétitivité à la collaboration"
Rapport du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter
" Le présent rapport étudie la manière dont les États peuvent et doivent réorienter leurs systèmes agricoles vers des modes de production hautement productifs, hautement durables et qui contribuent à la réalisation progressive du droit fondamental à une alimentation suffisante"
l'Exemple de la ferme de Chenèvre
Chenèvre est une ancienne ferme traditionnelle située dans le Jura dans le "triangle d'or" Poligny-Arbois-Salins, composée de 25 ha de terres (bio, pâturages et bois) et de 3 bâtiments massifs (1000 m²), ensommeillée sur son coteau au-dessus de la Furieuse depuis les années 70.
Le projet réunit 10 personnes, qui se sont mises en route fin 2015 pour acquérir la ferme mise en vente via la SAFER et redonner vie au site sous la forme d’un éco-lieu convivial ouvert à l'expérimentation. Nous avons abouti à la signature de l’acquisition le 16 février 2017, avec le soutien bancaire de la NEF, en choisissant un mode de propriété collective.
De là, tout à commencé ! Le démarrage d'une exploitation en maraichage bio, la réhabilitation en écoconstruction des bâtiments pour accueillir des logements individuels, des communs, un fournil, un pressoir, un atelier de céramique et d'ébénisterie, un lieu de vente et, au-delà, de nouvelles activités autour de l'accueil et du partage de savoirs...
" il est nécessaire d’adopter des modes de production agroécologiques si nous voulons à la fois nourrir le monde, lutter contre la pauvreté rurale et combattre le changement climatique. Tel était le sujet d’un rapport officiel du Rapporteur Spécial au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en mars 2011 (cf. infra)"
Une Masterclass qui s'inspire du film "Demain"
Préparation du prochain Master-class ECM, du 08 NOV 2019
...Dans le prolongement du grand débat, parce que la vie n'est pas une fatalité, ensemble préparons la société de "Demain"
Une Master-class qui s'inspire du film "Demain"
Demain réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent est un documentaire qui part d'un constat alarmant publié dans la célèbre revue Nature par un groupe de vingt-et-un scientifique
sur la fin possible de notre humanité, à cause du réchauffement climatique, de la destruction des ressources et de la surpopulation. Face à cette annonce inquiétante, les auteurs n'ont pas voulu cependant se résigner et sont partis à la recherche à travers le monde de solutions innovantes pour répondre au défi du réchauffement climatique et de ses conséquences destructrices
Déroulement et programme (envisagé) pour la master-class :
9H-10H : Présentation de l'ECM et ses partenaires
10H-11H : table ronde préparatoire (donnant la parole à de grands témoins présents sur les ateliers)
11H-17H : "Salon-Atelier" intégrant le Buffet du midi, associant le BDE et les alumni
18-20 : conférence de clôture
20H-23H : Buffet dinatoire
Avant-projet d'organisation, entre septembre et octobre 2019 :
Chaque classe ECM mettra au point à partir de la prochaine rentrée de septembre 2019, un atelier présentant un des sujets abordés directement ou indirectement dans le film, rassemblant et présentant de manière efficace un recueil d’informations, mettant en valeur une bonne pratique et un partenaire associé au sujet, prototypera une réflexion argumentée…
Ainsi, en associant les 25 classes présentent à l’ECM, vous animerez le jour J un véritable salon-Atelier des bonnes pratiques, nourri de réflexions et projets les plus prometteurs les uns que les autres.
Travaux préparatoire, au printemps 2019 :
Dans chacune des classes de l'ECM, en préparation du prochain master-class :
1.Visionner les extraits des films "Demain & Après demain"
2. Parcourir le mapping ci-contre, puis par groupe de 2 à 3 étudiants, choisir un sujet parmi ceux abordés et :
- collecter de l'information et produire une courte synthèse enrichie de liens sur le sujet étudié
-faire un benchmark de solutions mise en oeuvre dans le monde
- rechercher une bonne pratique en rapport avec le sujet, portée si possible par une initiative locale, et en faire une courte présentation, identifiant un contact
…ce travail préparatoire permettra en particulier de « défricher » les sujets, d’identifier les structures et personnes partenaires, mais également de recruter des étudiants volontaire pour faire partie de l’équipe d’organisation
la démocratie
Le film se fait le reflet d'une certaine frustration par rapport à la démocratie représentative. Beaucoup de citoyens ne se sentent plus représentés par les politiciens élus au Parlement. Ils souhaiteraient avoir davantage voix au chapitre, participer directement. Les mécanismes de démocratie directe présents dans certains pays (comme la Suisse) permettent aux citoyens de retrouver une motivation civique.
La Finlande est en tête du classement Pisa***
depuis 10 ans. L'école Kirkojarvi est située dans un quartier pauvre / La richesse de la Finlande, c'est la qualité de l'éducation (pas de pétrole, etc...) / Peu de bureaucratie / Pas d'inspecteurs /Pas de classement national où l'on compare les écoles / Les enseignants font un cursus de 5 ans à l'université / 2 enseignants pour 15 élèves / Nombreux modèles de pédagogie/ Professeurs assistants pour les élèves en difficulté / Les petits Finlandais ont 1h30 de cours de moins par semaine que les Français / On leur apprend à apprendre/ Le maître mot est la confiance / Les profs, proviseur et élèves mangent ensemble à la cantine / Rassurer, raisonner pour régler les problèmes de discipline, plus simples à régler lorsque l'on a construit une relation basée sur la bienveillance / Scolarité gratuite entre 7 et 16 ans (livres, soins, cantine) / Les élèves se familiarisent avec des domaines d'activité variés / Le système éducatif finlandais ne dépend pas des élections / Tolérance, refus des idées raciales, acceptation de la différence, éveil à l'empathie.***
Pisa : Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves, programme établi par l'OCDE, l'Organisation de Coopération et de Développement Economique.
Les matières sont importantes mais également les domaines d'habileté sociale / Il n'y a pas une seule bonne méthode pour apprendre à lire et les élèves finissent toujours par apprendre.
Maija Rintola, enseignante à Kirkojarvi
Kari Louhivuori, proviseur de l'école Kirkojarvi
cliquer sur le lien,le mouvement colibris, voir la vidéo, "réinventer l'école"
Il faut obéir aux lois supérieures; celles de la Terre et celles qui découlent des droits humains et refuser de coopérer aux lois, aux règles qui interfèrent avec ces lois supérieures.
Vandana Shiva, physicienne et philosophe, spécialiste mondiale de la question des semences (seconde intervention), Inde
...le mouvement colibris nous propose de vivre une douce utopie avec le projet Oasis
Une oasis peut se trouver en milieu rural ou urbain et prendre des formes différentes : écohabitat partagé, écoquartier, écohameau, commune en transition, tiers-lieu tourné vers l'écologie… Autant d'oasis qui se fondent autour de cinq intentions essentielles
et sont à l’origine de l’émergence d’une société fondée sur l'autonomie, le partage et la convivialité.
Dans sa forme la plus aboutie, une oasis se construit autour de cinq principes fondamentaux, cinq leviers de changement individuel et collectif.
L'agriculture vivrière de proximité permet de tendre vers l'autonomie alimentaire de manière écologique par l'intégration harmonieuse de l'activité agricole à l’environnement. Elle peut offrir un support d'activités conviviales de transmission et de partage de savoir-faire et de savoir-être. Il est nécessaire qu’une oasis développe des actions spécifiques pour produire une partie de sa nourriture de façon écologique : potager biologique partagé au sein de l’oasis, installation d’un producteur sur ses terres, relation directe et soutenue avec un producteur local pour l’approvisionnement de la majeure partie des aliments…
Nos habitats et le confort de nos modes de vie ont un coût important en énergie et en eau. Les matériaux de construction sont bien souvent toxiques et nécessitent une énergie grise considérable. Une oasis cherche à diminuer l’empreinte de son habitatpar la création de lieux de vie en harmonie avec le paysage, pensés pour réduire la consommation en énergie non renouvelable et en eau (phytoépuration, énergies solaires ou éoliennes, collecte des eaux de pluie, conception bioclimatique, toilettes sèches…) et utiliser des matériaux naturels.
L’une des causes des problèmes de la société occidentale (surconsommation, exclusion, misère…) est l’individualisme qui s’est installé au fil des décennies dans nos modes de vie. Une oasis reconnait qu’un nouvel équilibre est à inventer qui intègre le besoin individuel d’intimité et de souveraineté mais aussi la coopération, la cohésion et la solidarité que permettent des espaces et services collectifs. Les oasis intègrent des moyens de "faire et vivre ensemble", notamment la mise en commun de moyens, d’infrastructures d’accueil ou de partage, des jardins partagés…
La gouvernance d’une oasis traduit l’accord que nous nous donnons pour cheminer ensemble et faire évoluer notre lieu de vie. Elle doit être claire et faciliter des relations humaines bienveillantes. Elle doit respecter les besoins du collectif comme la souveraineté de chacun.
La recherche d’autonomie d’une oasis ne doit en aucun cas être vue comme un repli sur soi. L’oasis doit au contraire être ouverte à celui qui cherche un lieu de ressourcement, dans une volonté de partage, de convivialité et de transmission. Une oasis propose des formes d’accueil et d’éducation (permanentes ou temporaires, visites, ateliers, participation à des réseaux…) pour faire bénéficier le reste de la société de son expérience
Il est nécessaire de changer de système de représentation : le tirage au sort (comme pour constituer un jury d'assises) plutôt que les élections, procédure aristocratique.
David Van Reybrouck, historien, archéologue et écrivain, Belgique
Mouvement citoyen suite à la crise financière de 2008/ Élaboration en 2009 d'une nouvelle Constitution par 25 citoyens islandais travaillant les questions suivantes : comment rendre les élus responsables de leurs actes ? Comment introduire de la transparence afin de voir ce que font les élus ? Comment répartir les pouvoirs pour éviter que les élus soient autant corrompus ? Mais blocage final par les institutions en place
Katrin Oddsdottir, avocate, membre du Groupe des 25, Islande
A mis en place une gestion participative de son village qui implique activement les habitants qui sont inclus dans les prises de décisions, interviennent dans l'élaboration du programme de gestion, font valoir les priorités à respecter /Après deux mandats, forme 900 maires aux principes de la gouvernance des citoyens par eux-mêmes (démarche s'inspirant de la République des Villages souhaitée par Gandhi) / Expérience inédite de village où cohabitent Intouchables et autres castes comme les Brahmanes /Subvention par l'État de 300 villages similaires
Kuthambakkam, IndeElango Rangaswamy, Intouchable, chimiste, maire de Kuthambakkam, fondateur d'une Académie des maires
l’économie
Nous constatons qu’il est possible de créer des monnaies complémentaires aux monnaies nationales montrant qu’un véritable écosystème monétaire permet de mieux faire face aux aléas économiques et financiers. Le film s'efforce de démontrer l’efficacité des réseaux d’économies locales et circulaires. Nous découvrons qu’il est possible de créer de la richesse et de l’emploi sans être obligé de croître sans fin. Les auteurs du film postulent que l’économie mondialisée, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, ne peut perdurer. Questionner les lois du marché nous amène donc à la politique et à la problématique de la démocratie, traitée dans le chapitre suivant.
Mettre en place une monnaie locale
But des monnaies locales : rendre l'économie résiliente, faire en sorte qu'elle bénéficie davantage au marché local plutôt qu'international, favoriser localement la création d'emplois /Monnaie qui n'a aucune valeur en dehors de la ville où elle est acceptée comme convention.
La monnaie locale crée une réserve d'argent pour la communauté, limite l'évasion fiscale et favorise le développement des entreprises, réduit les circuits de transport et donc les émissions de CO2. Lancement d'une monnaie locale à Totnes : émission d'un billet de 21 livres : « Puisqu'on peut le faire, pourquoi s'en priver ?! »/ Billet à l'effigie de David Bowie à Brixton/
Qu'est-ce que la monnaie et qui a le droit de la créer ? La plus grande partie de la monnaie est créée par les banques sous la forme d'un crédit octroyé en réponse à une demande de prêt, elle n'existe pas en soi avant que la demande de prêt n'ait été formulée et acceptée. Cet « argent » n'existe donc que sous la forme d'une dette. Sans emprunt, pas de monnaie. Et lorsque cette dette est remboursée, la monnaie disparaît, elle sort du système. Donc pour que l'économie fonctionne, les banques doivent prêter sans cesse sinon la monnaie disparaît et c'est la récession. Au Royaume-Uni, 97% de l'argent est créé par les banques privées via le crédit. Dans la zone euro, c'est environ 85%. Le reste, les pièces et les billets, est créé par les banques centrales.
Nécessité d'un écosystème monétaire : trois monnaies devraient cohabiter à l'échelle mondiale selon lui : une monnaie locale, une monnaie nationale et une monnaie mondiale. On reproduirait ainsi la saine diversité des écosystèmes naturels qui voient cohabiter sur un même territoire des milliers d'espèces, végétales et animales, interdépendantes les unes des autres. La « monoculture monétaire » que nous connaissons actuellement est malsaine et instable : imaginez une « cigarette qui tombe dans une sapinière »..
exemple en Suisse:
Le franc Wir a été créé pour les entrepreneurs des PME suisses. Cette monnaie locale leur permet d'échanger entre eux et donc de faire vivre et prospérer l'économie locale / Seconde monnaie officielle de la Suisse (avec le franc suisse) / Pas d'intérêts sur le franc Wir
Hervé Dubois, directeur de la communication de la Banque Wir
Marck Burton, chercheur à l'université de Bristol
Ben Brangwyn, co-fondateur « Mouvement des villes en transition », répare les vélos, membre de l'équipe de l'économie locale
Rob Hopkins (seconde intervention), fondateur du « Mouvement des villes en transition » (Transition Network)
Ciaran Mundy, Directeur du Bristol Pound
Exemple de l'entreprise Pocheco
Entreprise de fabrique d'enveloppes où chaque matériau est recyclé et où les énergies qui permettent à l'usine de fonctionner et les matériaux qui la composent sont « verts » : panneaux solaires, toits végétaux, bois, récupération de la chaleur émise par la salle des machines pour chauffer les locaux,... Une entreprise peut être productive sans pratiquer d'écarts de salaires importants entre les responsables et les employés (de 1 à 4 chez Pocheco, contre 1 à 100 en moyenne pour la France), tout en cultivant une ambiance conviviale et en ne reversant pas de dividendes à des actionnaires mais en réinjectant les bénéfices dans le capital de l'entreprise
Emmanuel Druon, PDG de Pocheco, 114 salariés, à Lille
l’énergie
Nous découvrons comment des villes et des pays s’organisent pour se passer peu à peu totalement du pétrole mais également d’énergies fossiles et fissiles (nucléaire). Nous voyons des endroits où cette transformation a déjà lieu et à quoi peut ressembler le futur de l’énergie. Toutefois, une transition énergétique coûte cher. Or les Etats comme les villes manquent d’argent. Cela nous amène, au chapitre suivant, à questionner notre système économique.
San Francisco
Le programme Zero Waste (Zéro Déchets) gère le recyclage des déchets de la ville de San Francisco. « Rien ne doit plus être incinéré. » Ce système aurait fait économiser 3 millions de dollars à l'État de Californie. À San Francisco, actuellement 80% des déchets sont recyclés (système de tri et de récupération des déchets à domicile semblable à celui qu'on l'on connaît dans beaucoup de villes européennes comme Liège ou Bruxelles)
Julie Bryant, coordinatrice du Zero Waste pour la ville
Centrale de transformation des déchets : récupération et transformation du compost en matière fertile pour les sols; matière revendue ensuite aux fermes environnantes. L'épandage de cette matière permet en outre d'absorber le CO2 présent dans l'atmosphère
Robert Reed, coopérative Recology
Ville de Reykjavik en Islande
300 mégawatts d'électricité et d'eau chaude alimentent toute la ville = source d'énergie biothermique qui provient des montagnes / Diversification des sources d'énergie en Islande depuis la crise pétrolière des années 1970 dans le but de se passer des énergies fossiles / 40 ans plus tard, l'île est autonome grâce à l'hydroélectricité et à la géothermie qui récupère la chaleur de la terre.
Gudni Johannesson, Directeur Général de la Compagnie nationale d'énergie en Islande
Par l'installation de anneaux solaires et éoliennes sur l'île de la Réunion, cette ile est désormais autonome en énergie à 35% : le but de cette entreprise est de rendre l'île totalement indépendante en matière énergétique d'ici 2030 / L'on apprend aux détenus d'une prison les principes de l'agroécologie mais aussi la fabrication de panneaux solaires et autres matériaux énergétiquement « propres » dans un objectif de réinsertion sociale après leur détention dans un secteur qui est en développement.
Eric Scotto, Président d'Akuo Energy, entreprise indépendante qui développe les énergies renouvelables
L'exemple de Copenhague au Danemark
"L'objectif des administrateurs de Copenhague est d'en faire la première capitale à l'empreinte carbone neutre en 11 ans"
"Morten Kabell, maire en charge de la planification et de l'environnement
"Le système de transport de la ville : Pour le moment à Copenhague, selon la mairie, 67% des citoyens n'utilisent pas la voiture. Leur objectif est de faire grimper ce chiffre à 75% pour 2025. Quelques chiffres encore : 4 personnes sur 5 à Copenhague possèdent un vélo; 20% sont piétons; 26% roulent en vélo et 21% circulent en transports en commun"
Else, employée à la mairie de Copenhague et Mikkel, son compagnon
« On a constaté ces dernières années que plus on construisait de routes dans une ville, plus le nombre de voitures augmentait. L'urbanisme a créé des conditions malsaines. À l'inverse, il faut maintenant construire plus de pistes cyclables et de meilleures infrastructures pour les piétons. »
Jan Gehl, architecte urbaniste
l’agriculture
Nous découvrons comment il est possible de produire davantage de nourriture, sans engrais ni pesticide, avec peu de mécanisation et en respectant la nature. Nous voyons comment les villes peuvent réintégrer l’agriculture et les campagnes se repeupler. Mais un obstacle de taille empêche que cette mise en œuvre se généralise: l’industrie pétrochimique qui tient le secteur agro-alimentaire. Pour faire muter l’agriculture, il faut aussi opérer une transition énergétique. Elle est abordée dans le chapitre suivant.
La permaculture
Exploitation agricole en permaculture, une manière de cultiver la terre qui se veut respectueuse de l'environnement en n'utilisant pas de pétrole (tout le travail se fait manuellement) reproduisant notamment les associations de végétaux qui peuvent se former spontanément dans la nature. Optimisation de la surface de rendement grâce aux caractéristiques intrinsèques des plantes elles-mêmes, sans recours aux pesticides / 1,5 milliard d'agriculteurs dans le monde cultiveraient la terre sans tracteur et sans pétrole
Perrine et Charles Hervé-Gruyer, maraîchers bio
...1 exemple près de Chalon sur Saone, permaculture et transmission!!
L'îlot des Combes a pour ambition de développer un lieu de production, de ressourcement et d’initiation autour de l’agroécologie. Nous souhaitons que l'immersion dans ce lieu, ne serait-ce que quelques jours, puisse aider l'individu à prendre conscience de l'importance de ce lien à la terre et de l'impact qu'il peut avoir sur nous, mais aussi de nous montrer qu'il existe des alternatives à nos modes de consommations actuels bénéfiques à nous-même et à la nature. Ce centre agroécologique combine une microferme en permaculture, avec une structure d’accueil et de transmission
« Les Incroyables Comestibles : nourriture à partager » :
les habitants de la ville plantent de la nourriture dans divers endroits de la voie publique : coins de rues, places, trottoir du commissariat… Tout le monde a le droit de se servir gratuitement dans ces plantations
Malik Yakini, co-gérant de D-Town Farm
Keep Growing Detroit*
: 20 000 volontaires qui travaillent dans 1400 fermes et jardins bio à Detroit. Ces initiatives ont vu le jour au moment de la grande récession économique qui a touché cette ville abandonnée par l'industrie automobile qui la faisait vivre autrefois. Petit à petit, Detroit a vu sa population baisser de 2 millions d'habitants à seulement 700 000…*
« Keep Growing Detroit », le nom de l'association, a pour sens global « Continuer à faire croître, grandir Detroit » (comme on peut faire croître un végétal dont on prend soin par exemple)
Ashley Atkinson, co-directrice de Keep Growing Detroi