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por Amine Rhanem hace 6 años

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Littérature

Colonisation, Identité, Altérité, Littérature, Culture, Évolution 2: La littérature marocaine d'expression française a évolué à travers plusieurs périodes distinctes. La première période, de 1945 à 1965, est marquée par une forte introspection sur les questions d'

Littérature

L'identité

L'Amazighité

La Colonisation

Périodisation de la littérature marocaine d'expression française : 


A part ce qu'on pourrait lire un peu partout, soit dans les livres de critique ou dans la presse littéraire en général, notre intérêt est plutôt porté, sur ce qui caractérise cette période qu'on peut qualifier de moderne et qui débute en 1990. Mais avant d'aborder cette étape d'évolution, disons un mot sur les deux premières périodes qui la précédent. 


a) 1945 - 1965 : identité et altérité


A cette époque les écrivains maghrébins d'expression française sont les premiers à s'être posé des questions sur leur identité. Ignorés du peuple analphabète, condamnés par l'intelligentsia traditionnelle, marginalisés, en tant que colonisés, par les Français dont ils utilisent la langue, ces écrivains étaient, plus que quelqu'un d'autre, les plus sensibles à la question de l'altérité et de l'identité. La nécessité de se faire connaître culturellement et de s’affirmer en tant qu'identité constituent un fond thématique sur lequel se dessinait la vision du monde génératrice des oeuvres tels "Le fils du pauvre" de Mouloud Feraouen en Algérie ou de "La boîte à merveilles” de Ahmed Sefrioui au Maroc et de "La statue de sel” d'Albert Memmi en Tunisie. C'était la raison pour laquelle les premières oeuvres de ces écrivains étaient du genre autobiographique : écrire en français était une manière de valoriser la culture autochtone et de la défendre contre les préjugés qui l'assaillaient. Il n’y a qu'à contempler les titres "Boîte à merveilles


” ou "Chapelet d'ambre

” pour comprendre que les récits proposés sont des merveilles à découvrir, au même titre que l'est la culture traditionnelle marocaine. Et pourtant cette métaphore n'a pas dispensé la littérature maghrébine, en général, d'être considérée comme une littérature ethnographique, une littérature carte postale à valeur folklorique et à dessein touristique.


Au Maroc, et c'était déjà en 1945, Driss Charaibi a aussi bâti la fiction autobiographique de son roman intitulé “Le passé simple” sur la réalité socio-culturelle de son pays mais dans un style virulent, car il y montre les failles d’une société marocaine aux traditions figées et mentalités sclérosées. Il s'y attaque au père symbole de la dictature et du pouvoir absolu. "Mon père c'est quelqu'un qui parle à Dieu d'égal à égal" a-t-il fait dire à son personnage principal Driss Ferdi. Pour lui, la colonisation n'est pas une cause mais une conséquence. Cette attitude, cette manière de voir les choses, une année juste après la présentation du manifeste de l'indépendance par le mouvement nationaliste à Feu Sa Majesté Mohamed V a attiré sur lui les foudres de la classe politique et intellectuelle marocaine de l'époque, car un seul sujet était à l'ordre du jour : l'indépendance du pays. En conséquence Driss Chraibi

 quitte le Maroc et n'y revient qu'en 1986 pour découvrir l'importance de ce qu'il avait condamné jusque là et pour qu'on découvre en lui le fils fidèle à ses racines et à sa culture dont rien ne lui avait échappé malgré l'exil. Quelques titres en témoignent : "Une Enquête au pays", "La mer du printemps", "l'Inspecteur Ali", "l'Homme du soleil"... etc.


b) 1965- 1990 : littérature de la mise en cause


Pendant cette période le Maroc n'a pas été loin des courants d'idées qui traversaient le monde. En effet, on est en pleine guerre froide. Les idéologies marxistes léninismes promettaient de réaliser les promesses que l'indépendance n'avait pas tenues. Les jeunes sous l'influence de Mai 68 en France aspiraient aux changements que leurs parents n'avaient pu réaliser totalement, La défaite des armées arabes contre Israël en juin 1967 n'avait fait qu'attiser les colères. Ainsi, une nouvelle vague d'écrivains et poètes est née, constituée généralement d'universitaires et d'enseignants. Dans leurs écrits, ils protestent contre tout, même contre la langue française, jugée comme étant incapable d'exprimer leurs sentiments et leurs idées. Les autobiographies se multiplient et les romans inspirés du patrimoine populaire prospèrent. La question de la modernité et de l'authenticité s'intensifie et sert de prétexte à pas mal de romans et de nouvelles : "La civilisation ma mère !" de Driss Chraibi traite ce sujet dans un style humoristique poignant. Parmi les auteurs les plus connus, on cite le nom d'Abdelkabir Khatibi, à qui on doit l'un des premières oeuvres de critique littéraire(le roman maghrébin) avec “La mémoire tatouée” à facture autobiographique, Mohamed Khir-Eddine, l'enfant terrible de la littérature marocaine en particulier et maghrébine en général, pour qui la poésie est évasion et colère, et dont les oeuvres sont interdites au Maroc de son vivant mais rééditées en 2002 et programmées ensuite au lycée. Avec "Agadir" inspiré du tremblement de terre qui avait frappé sa ville, Mohamed Khir-Eddine met en évidence les tares dont souffre la société marocaine de l'époque. En exil, Le souvenir du pays d’origine habite presque toute son oeuvre. L’éloignement a renforcé ses liens avec le pays, ses maux, ses problèmes et a tissé de solides liens d’amitié avec des amis poètes et écrivains qui sont restés sur place pour mener le combat, son propre combat. Tahar Ben Jalloun avec "Harrouda" dresse une critique acerbe à la bourgeoisie marocaine et se rallie du coté de la classe ouvrière sur le dos de qui se construit l'avenir du pays qui profite aux autres riches. Tous s'accordent à mettre en cause un système culturel et même politique qui étouffe au lieu d'épanouir, qui opprime au lieu de libérer. A la même époque Drisse Chraibi publie " Les boucs" qui traite de la condition des émigrés marocains en France qui vivent et travaillent dans des conditions sociales hostiles et souffrent de la rupture entre la culture d'origine et celle où ils évoluent. 


c) 1990- à nos jours : élargissement des thèmes et des genres


La littérature marocaine d'expression française depuis 1990 a évolué sur deux voix différentes. D'un coté, elle a élargi son champs d'investigation pour embrasser des problèmes différents de ceux qu'elle avait déjà traités depuis ses débuts, des problèmes qui s'ouvrent sur le devenir de la société, sur l'exploration du patrimoine culturel soit amazigh arabe ou juif. De l'autre, la catégorie sociale des écrivains s'est élargie, la femme y fait son entrée pendant les années 80. 

Pendant les années 90 les témoignages d'anciens détenus politiques sur leur vie carcérale attire beaucoup plus de lecteurs et de critiques, le but étant de promouvoir une culture qui a su durant l'histoire garder l'équilibre entre l'identité et l'altérité, entre l'authenticité et la modernité mais en même temps témoigner d'un passé dit " les années de plomb".


Littérature maghrébine

Algérie

Kamel Daoud
Rachid Boudjedra
Kateb Yassine

Tunisie

Taher Bekri
Albert Mimi
Mouloud Faraon

Maroc

Troisième génération
Mahi Bin Bin
Deuxième génération
Abdelatif Laabi
Première génération
Driss Chraibi