L'Hippias Majeur de Platon

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L'Hippias Majeur de Platon

Le problème de la connaissance

L'exemple du Beau a permis que l'on demande pourquoi et comment une chose quelconque possède des qualités qui sont les siennes. Cette question est celle de la connaissance et de la définition: connaître une chose c'est la définir , c'est à dire lui attribuer des qualités qui permettent qu'on la classe dans une espèce. Une chose sera dite belle si elle possède le caractère dont on estime qu'il est commun à l'ensemble des choses belles. La définition et la connaissance ne sont envisageables qu'à la condition que les objets possèdent de semblables qualités et qu'on puisse les percevoir. Ceci n'est pas possible pour Platon car : - la qualité reste distincte de la chose qu'elle qualifie - des réalités distinctes peuvent posséder une même qualité mais ne la possèdent pas de la même manière - les choses ne possèdent que relativement et provisoirement les qualités qui sonr les leurs . Si chacune des belles choses est belle du fait exclusif de l'acion du beau, le dialogue n'impute la beauté des belles choses à aucune autre cause qu'au beau lui-même que Platon n'a pas réussi à clairement définir. Néanmoins, nous savons que le beau n'est ni un objet, ni un jugement de valeur prononcé par telle ou telle personne.

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La question du beau

Les 1ères difficultées que l'on rencontre face à ce dialogue sur le Beau résident: - dans le fait que nous avons tendance à réduire le Beau à l'esthétique - dans le fait que le Beau est la notion platonicienne dont le champ d'extension est la plus vaste: il existe de beaux discours, de beaux objets, de beaux discours, de belles pensées, de belles actions... Nos concepts français de Beau et de Beauté n'expriment pas ce que le grec ancien entendait par kalon: notre langue restreint considérablement le grec et lui confère une connotation visuelle, voire esthétique alors que sa signification dans la langue de Platon est d'abord éthique. La beauté désigne également, en règle générale, toutes les réalités dont on estime la valeur et l'excellence. L'Hippias Majeur se prononce sur la "bonté" tout autant que sur la "beauté": "sont-ils beaux dans le sens de bons ?". Dans cette pièce de nombreuses définition sont données aux Beau par les différents personnages: pour Hippias le beau cest une belle vierge, c'est de l'or.. selon l'interlocuteur anonyme le beau c'est le convenable tandis que pour Socrate le beau c'est l'utile, l'avantageux, c'est ce qui donne lieu aux plaisirs de la vue et de l'ouïe. Platon nous enseigne une manière de bien penser: 1/ il ne faut pas confondre "ce qui est beau" avec "ce qu'est le beau":un exemple n'a pas la vertu d'une définition. 2/ le Beau n'est pas un élément matériel ou corporel à partir duquel naîtraient ou seraient produites les belles choses. Le Beau ne peut pas être le fruit d'un jugement: ce qui est honorable pour certains ne l'est pas pour d'autres. Le Beau doit être une qualité universelle. 3/ il faut prendre garde aux confusions conceptuelles: être et paraître sont 2 réalités différentes. De plus le convenable fait simplement apparaître belles les choses auxquelles il s'ajoute tandis que le Beau les fait être réellement belles.

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La figure de Socrate

L'Hippias Majeur est un discours de jeunesse de Platon. Socrate a une influence importante sur son élève Platon. Le discours évoque donc à plusieurs reprises des particularités touchant la personne de Socrate: il fait référence à son Daimôn: pour Socrate il n'y a de savoir que dans une découverte personnelle qui vient de l'intérieur. Le Daimôn est une voix divine qui parle en lui et le retient de faire certaines choses.

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Le dialgue Socratique

L'Hippias Majeur appartient aux dialogues appelés "anatreptiques", c'est à dire aux dialogues qui ont pour but de renverser des opinions erronées. Mais l'intérêt ici est surtout de mettre en lumière la méthode socratique de recherche de la vérité: la fameuse dialectique. Le type de débat que Socrate avait le plus souvent avec ses disciples était le paradoxe. Dans celui-ci, ce qui est rationnel et logique est opposé à ce qui se passe dans la réalité. Surmonter les contradictions par le dialogue redonnera alors une vision non contradictoire des choses du monde. Ainsi, Socrate et Platon nous donnent une leçon intellectuelle : - la philosophie est essentiellement un questionnement qui vise à définir correctement les choses. - il est essentiel de passer par une phase d'autocritique: la connaissance passe par la remise en question, qui débute elle-même par soi: "connais-toi toi-même". - il faut se méfier des apparences du savoir: la prise de conscience de son ignorance est la première étape de l'apprentissage car en laissant le doute s'installer, on s'ouvre aux idées des autres " Je sais seulement que je ne sais rien".

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L'opposition aux sophistes

Définition: les sophistes étaient dans l'antiquité des professeurs de rhétorique qui, de cité en cité, avaient pour prétention d'apprendre aux grecs à bien parler, car dans ce système politique, celui qui savait persuader tenait les rênes du pouvoir. Ici, le sophiste Hippias s'interroge sur son activité et sur ses compétences, sur ce qu'il apporte aux grecs devant lesquels il se produit et à qui il fait payer ses leçons. Platon adresse une critique à ces sophistes, il dit qu'ils ne savent rien, n'ont qu'une apparence de savoir qui n'a que l'ambition de tromper. Il éprouve une haine contre eux qui rabaissent le savoir au stade de préoccupations économiques. Pour lutter contre cela, il rappelle qu'une excellente éducation préserve de la manipulation sophistique. En plaçant ce rappel dans la bouche de Socrate, Platon tue le dialoque : Hippias ne sait pas ce qu'est le beau, c'est à dire ce qu'est le principe du jugement éthique.

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