jonka Xavier BARI 4 vuotta sitten
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2. D’autre part, la focalisation sur la qualité métrologique d’une étude accentue le caractère instrumental et objectivant des sciences humaines qui perdent ainsi leur dimension proprement humaine, c’est-à-dire culturelle et historique. Les débats entre la recherche dite quantitative et la recherche dite qualitative ont permis de remettre en cause le monopole de la qualité instrumentale comme critère de scientificité.
1. D’une part, l’accent mis sur l’outil tend à minimiser l’importance de l’examen de la scientificité des autres points-charnières de la recherche. Or, les critères de validité, fidélité et fiabilité s’exercent autant sur l’instrument et les données qu’il engendre que sur la problématique de la recherche, son paradigme, ses hypothèses ou son référent, ses concepts opératoires et autres points-charnières. Chaque étape de la construction de la réalisation de l’étude est susceptible d’être examinée sous l’angle des critères de scientificité. Cet examen constitue un préalable nécessaire à l’application du critère de validité de reliance qui permet une structuration coordonnée de l’espace de recherche.
la validité externe d’un instrument rend compte de sa qualité à pouvoir refléter des critères externes. Les validités concourante, discriminante, empirique et prédictive permettent d’assurer la validité externe de l’outil.
la validité interne examine la qualité de l’instrument à cerner l’objet qu’il doit mesurer. Cette forme de validité est mise en œuvre par les validités de contenu, de construct, rationnelle et conceptuelle ;
Les prétentions à la validité au sein des points-charnières de la recherche
L’introduction de la validité de signifiance au sein de la démarche scientifique donne nettement une impulsion politique à l’éthique de la recherche. La validité de signifiance identifie le chercheur et le sujet comme des partenaires impliqués dans une dynamique de recherche : sous le mode d’une interaction communicationnelle, le chercheur et l’acteur construisent en commun un savoir qui s’éduque, c’est-à-dire un savoir élaboré et partagé avec les acteurs, susceptible de transformation au cours du partenariat de recherche.
Cette conception de la recherche introduit une dimension politique qui vise un partage du pouvoir sur le savoir : la recherche devient un champ libre d’argumentations rationnellement réglées entre chercheur et acteur. Cette dimension politique est aussi liée à une éthique de la recherche.
Enfin, l’intérêt émancipatoire de connaissance vise le développement d’un savoir qui engendre un mécanisme de transformation, de développement de la personne. Ce mode d’intérêt de connaissance définit précisément les fondements épistémologiques de la recherche-action à visée émancipatoire. Il s’agit d’un type de recherche que réalise en partenariat un groupe de chercheurs et d’acteurs confrontés à une problématique concernant directement les personnes impliquées. Le but est d’aboutir à une émancipation des personnes. Cette phase émancipatoire doit faciliter la résolution du problème auquel le groupe doit faire face. Ainsi, la recherche-action peut être définie comme la production d’un savoir agissant sur les personnes qui le produisent. Le type de relation mise en oeuvre dans l’intérêt émancipatoire est l’interaction « je – je ». L’individu élabore un partenariat de savoir dont il est le principal bénéficiaire car ce savoir le transforme,l’émancipe
L’éthique de recherche fondée sur l’interaction communicationnelle des partenaires est centrée sur les intérêts pratique et émancipatoire de connaissance. L’intérêt pratique de connaissance introduit la notion d’intercompréhension entre les partenaires de la recherche. Il s’agit, pour les chercheurs et pour les acteurs de se comprendre mutuellement. Les uns et les autres s’engagent dans la recherche en élaborant une construction de sens communément partagée et validée par chaque participant. La relation entre les partenaires de la recherche est de type « je – tu ». Ce mode de relation exprime un intérêt centré sur la compréhension de l’autre.
On abandonne ici l’intérêt technique de connaissance (Habermas, 1976) dans lequel le chercheur est considéré comme étant totalement indépendant des acteurs qui constituent l’objet de recherche. La relation entre le chercheur et l’acteur est la plus distante, elle est appelée relation « je - il» : l’observateur-chercheur objective et instrumentalise le sujet.
L’ensemble des critères définissant le champ de l’agir communicationnel joue également un rôle dans la validité de la structuration de l’espace de recherche. Nous précisons ci-après dans quelle mesure ces critères prennent place au coeur de la dynamique de la recherche.
Deux autres étapes peuvent également faire place à l’usage de la validité de signifiance imposant une interaction et une concertation entre chercheur et acteur. Il s’agit des étapes qui permettent de confronter les indices avec d’une part, l’analyse des données et, d’autre part, l’interprétation des résultats. Dans ces deux dernières phases, le chercheur est amené à s’interroger en compagnie des sujets sur la validité des analyses et des interprétations face aux indices qui constituent le monde réel des sujets. Chercheur et acteur argumentent afin de valider ou invalider l’adéquation entre les analyses et les interprétations en fonction des indices qui fondent la recherche.
L’exercice de la validité de signifiance peut également examiner le passage des indices aux indicateurs. Le choix de ces indicateurs par le chercheur peut être réalisé en concertation avec les sujets afin que ce choix corresponde plus précisément à l’univers de réalités et de représentations des acteurs. Ici encore, chercheur et acteur sont amenés à argumenter leur position afin de guider le choix des indicateurs sur base des indices. Pour être valide, cette argumentation devra suivre les règles qui définissent l’acte communicationnel permettant de garantir le respect des multiples partenaires.
Le même mécanisme d’échange est possible au niveau de l’instrumentation. Dans ce cas, il s’agit d’examiner dans quelle mesure le chercheur et l’acteur s’entendent sur la compréhension et l’impact des items qui composent un outil par exemple. Un processus d’argumentation entre le chercheur et l’acteur peut avoir lieu afin que les deux parties puissent avoir une compréhension et une maîtrise identique de l’instrumentation.
Plusieurs points-charnières de la recherche sont concernés par la validité de signifiance. Elle peut être mise en oeuvre lors de la constitution du champ des indices : le chercheur interpelle le sujet pour vérifier s’il comprend le sens et l’impact des propos de l’acteur. Ce dernier précise sa pensée par des arguments liés aux prétentions à la validité et renforçant l’intelligibilité de son discours.
Les quatre concepts qui gèrent l’acte communicationnel renvoient à la notion de validité de signifiance. Celle-ci considère le chercheur et l’acteur comme étant de véritables partenaires qui collaborent à l’édification d’une recherche. Au cours de cette recherche, les participants (chercheur et acteur) sont amenés à s’interpeller afin que chacun puisse comprendre (en termes d’intelligibilité) et évaluer (en termes de prétentions à la validité) le discours de l’autre.
Des critères issus de la théorie de l’agir ocmmunicationnel (Habermas, 1987) ont été intégrés dans le champ de la recherche en sciences humaines (Pourtois et Desmet, 1997).
Quatre critères permettent de définir un échange de type communicationnel. Nous les explicitons ci-après
Au sein d’une interaction communicationnelle, tout énoncé a force de validité mais peut également être réfuté sous le mode d’une des trois prétentions définies. Ainsi, ce que dit un interlocuteur peut être critiqué comme étant faux, illégitime ou inauthentique. À ce stade, un débat argumenté peut être mis en œuvre entre les interlocuteurs afin d’aboutir soit à un accord, soit à un désaccord sur les éléments contestés
Si l’intelligibilité est acquise, chaque interlocuteur doit avoir l’opportunité d’exprimer différentes prétentions à la validité susceptibles d’être critiquées par d’autres. Trois formes de prétentions à la validité sont possibles :
- la prétention à la validité subjective se situe au niveau des opinions des sentiments et des souhaits. L’énoncé est ici supposé véridique. La personne défend l’authenticité, la sincérité de ses propos.
- la prétention à la validité normative détermine un énoncé supposé juste. Dans ce cas, la personne s’exprime au sujet d’un événement dont elle juge la légitimité au regard d’un contexte normatif ;
- la prétention à la validité objective définit un énoncé supposé vrai. L’individu s’exprime à propos d’un état de faits qu’il prétend être vrai ;
- l’intelligibilité détermine le degré de compréhension qui existe entre deux ou plusieurs interlocuteurs. Chacun doit pouvoir comprendre le sens du message de l’autre. Il s’agit d’un préalable à toute interaction communicationnelle.
Ces critères permettent de considérer le chercheur et l’acteur comme des personnes placées dans une relation de communication dont les finalités sont connues des interlocuteurs. Dans cette relation, il n’y a aucune place pour des stratégies implicites ou des enjeux de pouvoir qui seraient dissimulés. Chacun peut remettre l’autre en question sur la teneur de ses paroles afin de pouvoir prendre position. Une telle démarche au sein de la recherche impose le respect des personnes qui restent libres d’échanger et d’adhérer ou non aux propos de l’autre.
Un tel cloisonnement du chercheur et de l’acteur a été l’objet d’une remise en question radicale faisant place à une nouvelle éthique politique de la recherche. Le chercheur est ainsi considéré comme étant impliqué dans la recherche : on n’observe pas un système, un comportement, un échange de relation en toute extériorité. Observer une situation est déjà y être associé. L’acteur est lui aussi impliqué dans la démarche du chercheur : il interagit avec lui au cours d’une prise de renseignement, d’une enquête ou d’une interview. Il n’est pas un simple objet passif totalement indépendant du chercheur et de ses questions. Il participe non seulement à la construction des données mais aussi à l’élaboration des interprétations. A cet endroit, l’acteur joue un rôle déterminant car il peut confirmer ou infirmer les interprétations émises par le chercheur.
Les débats épistémologiques qui ont traversé les sciences humaines ont engendré d’importantes interrogations éthiques liées aux statuts du chercheur et de l’acteur. Ces questions remettent essentiellement en cause l’indépendance entre le chercheur et l’acteur qui est une exigence requise dans la démarche classique de recherche. Le premier a longtemps été considéré comme le seul détenteur des connaissances imposant aux sujets observés sa propre démarche de recherche : au savoir le chercheur allie le pouvoir et constitue un personnage omnipotent. De l’autre côté, l’acteur serait un objet de recherche qui se soumet au questionnement du chercheur. Le sujet n’accède pas à la connaissance de la recherche, il n’en est pas le producteur et il n’exerce aucun pouvoir sur ce savoir.
Cette pratique est celle de la triangulation. Elle constitue aujourd’hui un critère de scientificité qui permet de prendre en considération la complexité de l’homme et la relativité des points de vue.
La triangulation au sein des points-charnières de la recherche
Les triangulations temporelle et spatiale ont également des champs d’application bien spécifiques dans l’espace de recherche.
La triangulation temporelle concerne les données, l’interprétation et la discussion des résultats ainsi que la synthèse et les conclusions. Dans ce cas, le chercheur est amené à observer la stabilité ou l’instabilité au sein de ces différents points-charnières en fonction du temps. Au-delà de l’application stricte de ces deux triangulations, force est de constater que tous les points-charnières sont susceptibles d’être réexaminés à l’issue de chacune de ces deux démarches, car il s’agit bien dans ces deux exemples de triangulation de mettre à l’épreuve toute la structuration de l’espace de recherche confrontée aux mouvances qu’impose le cadre spatio-temporel.
La triangulation spatiale touche essentiellement les points-charnières suivants : la population, les concepts théoriques, l’instrumentation, la discussion des résultats, la synthèse et les conclusions. Il s’agit essentiellement d’examiner les répercussions de la modification d’une population sur d’autres points-charnières.
Les triangulations méthodologique et théorique prises au sens strict concernent respectivement des points-charnières différents
Très proche de la triangulation théorique, la triangulation par combinaison de niveaux concerne plus spécifiquement les concepts systémiques. Elle permet également de renforcer la validité de l’interprétation et de la discussion des résultats. Toutefois, les implications de cette démarche sont identiques aux conséquences qui peuvent être engendrées par la triangulation théorique.
Dès lors, une triangulation méthodologique aboutit inévitablement à transposer cette même démarche au niveau de plusieurs points-charnières. Cet effet de contamination se produit également dans le cas de la triangulation théorique. Elargir le champ théorique implique l’apparition de nouveaux concepts opératoires. La revue de la littérature sera étoffée et les hypothèses (ou les référents) pourront être reconsidérées. La triangulation théorique apportera aussi de nouvelles interprétations relatives aux résultats.
L’application de ces deux méthodes permet de développer un éclairage multiple au cours d’une même étude. Ces triangulations exercent toutefois un impact sur la plupart des autres étapes dans la structuration de l’espace de recherche. Par exemple, la triangulation méthodologique peut engendrer l’apparition de nouveaux indicateurs et de nouveaux concepts théoriques qui sont sous-jacents aux divers instruments auxquels il est fait appel. Ces multiples instruments viendront également enrichir les données et leur traitement. L’interprétation des résultats sera également élargie.
La seconde implique le croisement de diverses théories permettant de renforcer l’interprétation et la discussion des résultats
La première est relative à l’instrumentation et à l’interprétation des résultats .
La triangulation des observateurs concerne la qualité des données. Cette démarche qui vise à croiser la production de plusieurs observateurs ou correcteurs peut être assimilée à la conception classique de la fidélité inter-juges.
La triangulation interne poursuit des objectifs similaires à la critique d’identité. La triangulation interne et la critique d’identité impliquent donc les mêmes points charnières pour les mêmes raisons.
La qualité et la diversité des indices sont mises en examen par la triangulation des sources en multipliant les informateurs et les matériaux d’information.
Le concept de triangulation prend en considération la relativité des points de vue, nécessaire à l’examen de la complexité humaine : croiser et diversifier les approches permet de mieux cerner le comportement humain. La relativité des points de vue amène le chercheur à l’application de la triangulation sur plusieurs points-charnières.
Plusieurs types de triangulation peuvent apparaître. Nous en préciserons ci-après les caractéristiques. Nous examinerons également les points-charnières de la recherche qui sont concernés par les différents modes de triangulation.
- la triangulation spatiale met à l’épreuve une théorie ou un instrument auprès de cultures différentes. Ce type de triangulation permet d’examiner la validité cross-culturelle de concepts théoriques ou d’instruments. Il s’agit surtout de prendre en considération les divergences qui apparaissent en fonction des lieux et des conditions du recueil de données.
- la triangulation temporelle consiste à prendre en considération l’évolution ou la stabilité des résultats d’une étude mise à l’épreuve dans le temps. Il s’agit d’examiner les facteurs de changement ou de permanence dans une étude en adoptant une démarche longitudinale ;
- la triangulation par combinaison de niveaux, vise l’utilisation de plusieurs niveaux d’analyse au cours de l’examen des données et/ou de l’interprétation des résultats. On peut, par exemple, distinguer les niveaux de l’individu, du groupe, de l’institution, de la culture, etc. Les étapes de l’écosystème constitue un exemple classique de mode d’analyse selon la triangulation par combinaison de niveaux ;
- la triangulation théorique permet de décrypter les informations recueillies et d’interpréter les résultats du traitement des données à l’aide de théories complémentaires ou concurrentes. Cette procédure permet au chercheur d’être attentif à la richesse et à la complexité des comportements humains en variant les points de vue lors de la lecture des phénomènes et au cours de la phase d’interprétation des résultats ;
- la triangulation méthodologique (ou instrumentale) consiste soit à utiliser le même instrument à différents moments (ce qui correspond à la fidélité), soit à appliquer différents instruments pour le même événement étudié. Cette démarche permet d’examiner la convergence et/ou la diversité des résultats obtenus aux différents modes d’investigation ;
- la triangulation des observateurs est associée à la présence de plus d’un observateur et/ou correcteur dans le processus de la recherche. Cette démarche permet de contrôler les sources de biais lors de la production de résultats au cours de la mise en œuvre d’instruments (enquêtes, tests, décodage de séquences filmées,…), ce qui renforce la validité des données ;
la triangulation interne examine le rapport qui existe entre l’information (ou les interprétations dans la recherche) avec les caractéristiques de l’informateur (ou du chercheur). A travers l’anamnèse, l’origine sociale et culturelle, l’état psychologique des sujets (acteurs ou chercheurs), il s’agit de comprendre les motivations des personnes à donner telle information ou telle interprétation. Ce type de triangulation peut être identifié à la critique d’identité ;
la triangulation des sources implique de récolter les informations auprès d’informateurs multiples. Il s’agit également de rechercher les informations par la consultation de divers documents objectifs (des documents d’archives manuscrits, sonores ou vidéoscopés par exemple). Selon cette définition, la triangulation des sources peut être identifiée à la critique de confrontation
Rendre compte de la richesse et de la diversité de l’homme impose de multiplier et de conjuguer les modalités de la recherche.
La dimension plurielle du comportement de l’homme oblige les sciences humaines à adopter une démarche relativiste : la multiplicité des points de vue permet de mieux cerner la complexité face à laquelle l’approche unique serait une voie plus stérile
La plupart des critiques mettent en examen les indices. C’est le cas des critiques d’autorité, de restitution, d’originalité, de confrontation et d’interprétation. Quant à la critique d’identité, elle porte aussi sur le point-charnière qui concerne l’interprétation des résultats.
il s’agit de déterminer au mieux les circonstances dans lesquelles apparaissent les indices.
Or, les indices subissent de multiples influences et sont nécessairement connotés par l’homme.
- la critique d’interprétation examine le degré de compréhension entre le chercheur et l’informateur. Ici, le chercheur se demandera s’il a bien compris ce que voulait dire l’informateur ou s’il n’excède pas le sens des propos de l’observateur.
- la critique de confrontation consiste à dégager une relation conforme à la réalité au départ de deux ou plusieurs versions des faits. Certes, dans ce cas, on retiendra la version de l’observateur le meilleur, le plus exact et le plus sincère. Toutefois, l’analyse des contradictions apparentes peut s’avérer riche d’informations ;
- la critique d’originalité a trait au lien qui existe entre l’informateur et l’information. Dans ce cas, le chercheur doit tenir compte de la distance qui sépare l’informateur de l’événement : l’informateur peut avoir assisté directement au déroulement des faits ; mais il peut en être aussi un témoin indirect à qui les faits ont déjà été relatés ;
- la critique de restitution est relative à l’état de l’information. Il s’agit de déterminer la distance qui existe entre l’information dont on dispose et l’événement original. Le document dont dispose le chercheur peut être un original, une copie, un dossier imprécis ou altéré,…
- la critique d’autorité consiste à déterminer quel crédit on peut accorder à l’informateur. Il s’agit de trouver les preuves qui valident les informations données. Cet examen doit également permettre de découvrir les altérations qui se produisent dans les témoignages ;
- la critique d’identité porte sur les caractéristiques de l’informateur et du chercheur (leur personnalité, leur origine, leur histoire,…). Il s’agit de mieux comprendre ce qui motive l’individu à livrer l’information traitée. De même, cette critique permet de mieux cerner la démarche du chercheur ;
Le jugement critique examine ces liens qui existent entre l’informateur, l’information et le chercheur.
Lorsque l’exercice de confrontation de reliance est réalisé dans sa totalité, la structuration de l’espace de recherche apparaît comme une structure de sens : les points forts mais aussi les limites de la recherche sont clairement présentés ; l’articulation des points-charnières est explicite ; les rôles du chercheur et de l’acteur sont définis ; les enjeux de la recherche tant au sein de la communauté des chercheurs que dans la société sont mis en évidence. Ainsi, c’est l’historicité de la recherche et les étapes de son questionnement qui sont mises en exergue par l’intermédiaire de la validité de reliance.
Enfin, la validité orientée par une démarche de reliance vise à re-lier ce qui est dé-lié. Deux exigences caractérisent la validité de reliance.
2. La seconde exigence associée à la validité de reliance impose au chercheur de re-lier l’ensemble des points-charnières de la recherche. Chacun d’eux doit pouvoir être confronté et relié aux autres : tous les liens possibles doivent être examinés sans accorder de prépondérance à certains liens qui seraient privilégiés. Car ce type de privilège engendre l’apparition du phénomène d’école épistémologique et produit de la déliance en sous-estimant les enjeux de certains points charnières secondaires.
1. Chacun des points-charnières remplit un rôle fondamental dans la structuration de la recherche : aucun d’eux ne peut être considéré comme étant plus important que les autres. Accorder plus d’attention et de valeur à certains points-charnières, c’est risquer de surinvestir une partie du champ épistémologique tout en adhérant à une école de pensée (positivisme instrumental, recherche qualitative, recherche quantitative, herméneutique, phénoménologie,…).
Ces caractéristiques propres à la reliance peuvent être transposées dans le contexte des critères de scientificité de la recherche. Ils donnent ainsi naissance au concept de validité de reliance. Soucieuse d’une dynamique de reliance, cette validité s’inscrit dans une logique rétroactive : l’examen d’un point-charnière peut engendrer non seulement sa propre restructuration mais également un réaménagement en cascade de l’ensemble des autres étapes de la structure de recherche. La validité de reliance met également en oeuvre une causalité circulaire : la réorganisation d’un point-charnière produit une réadaptation des autres étapes de la structuration de la recherche dont l’aboutissement peut exiger de reconsidérer le point-charnière qui fut à l’origine du changement en cascade.
Par exemple, reconsidérer la problématique d’une recherche implique une remise en cause de la revue de la littérature (ainsi que des autres points-charnières de la recherche) qui à son tour, une fois réaménagée, peut engendrer de nouvelles modifications au sein de la problématique.
La reliance présente en recherche-action implique un phénomène de rétroaction : l’action produite par les personnes les transforme ; elle implique également une causalité circulaire : l’action réalisée est à la fois la cause et l’effet du changement ; enfin, dans la reliance, il s’agit avant tout de re-lier ce qui est dé-lié : l’action vise à réunir des personnes dont les liens sont déconstruits.
A ce titre, la recherche-action constitue une réelle mise en oeuvre du concept de reliance car elle est attachée au développement des interactions entre le chercheur et l’acteur. La reliance « consiste à se lier pour relier » (Bolle de Bal, 1987, p. 585). Dans le domaine de la recherche-action, il s’agit de favoriser les liens entre les personnes afin qu’elles puissent se relier, se rassembler autour d’un but commun.
Dans le domaine scientifique, le rationalisme s’est accompagné d’une démarche logico-expérimentale et quantitative dont nous avons déjà explicité les fondements (supra : « la scientificité de l’instrumentation » et « vers un élargissement des critères de scientificité »). L’articulation de la raison avec l’expérimentation a permis un développement scientifique fulgurant du 17ème au 20ème siècles. Toutefois, la raison triomphante produit un savoir essentiellement techniciste et cloisonnant qui aboutit à un phénomène de déliance.
Cette dynamique de déliaison se traduit par une accumulation de savoirs particuliers, technicistes et isolés ainsi que par un ensemble de clivages entre notamment le chercheur et l’acteur, le savoir et l’action, la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Selon Bolle de Bal (1987), la déliance est aussi perceptible dans le système social du monde moderne au sein duquel germe une rupture des liens humains fondamentaux. A l’image de la raison scientifique, les hommes modernes sont déliés, déconnectés, disjoints : ils ne sont reliés aux autres que par des machines ; d’autre part, le carriérisme, l’esprit de consommation et la surabondance d’informations ne laissent plus aux individus la possibilité de s’interroger sur le sens de leur vie.
La fiabilité détermine la qualité objective des données. Des observations sont dites fiables lorsque celles-ci peuvent être reproduites. D’autres personnes peuvent alors vérifier les constats d’un observateur. Cette pratique permet d’attester l’indépendance entre les données et le chercheur.
La fidélité juge l’indépendance des observations et des interprétations par rapport à des variations soit accidentelles soit systématiques. Ces variations peuvent être dues par exemple aux circonstances de temporalité, au cadre expérimental, aux instruments ou aux conditions de recueil des données. Les questions soulevées par le critère de fidélité visent essentiellement à renforcer la stabilité des conclusions d’une recherche.
La validité. Dans quelle mesure les réponses apportées par la recherche sont-elles valides ? A ce niveau, deux types de validité sont distingués
La validité externe examine le degré de précision avec lequel il est possible d’étendre les conclusions d’une étude à d’autres contextes (de populations, de temps et de lieux). Les questions liées à ce type de validité externe concernent essentiellement les possibilités et les limites de l’application du dispositif de recherche à d’autres populations, à d’autres moments et à d’autres lieux.
La validité interne vise à fournir les garanties nécessaires liées aux hypothèses (aux référents) et à leur vérification. Les observations sont-elles présentes en qualité et en quantité suffisantes ? Les relations établies par le chercheur entre les observations sont-elles exactes ? Ces questions ont pour finalité de rendre la recherche crédible.
Il s’agit d’examiner dans quelle mesure les conclusions de la recherche découlent des observations effectuées et non pas d’autres éléments qui interviendraient à l’insu du chercheur.
2. La deuxième phase consiste en des propositions et perspectives nouvelles. C’est une démarche centrifuge qui oriente les recherches à venir. Elle résulte de toutes les pistes alternatives qu’aurait pu prendre la recherche menée et suggère des propositions de prolongement au départ des résultats obtenus. Elle envisage aussi les retombées pratiques et éthiques des conclusions auxquelles l’étude a abouti. Des recommandations à l’égard du politique peuvent également être formulées
La multiplicité des données et la diversité des relations mises à jour ne doivent pas masquer, comme le signale G. Bachelard, le caractère régional de toute découverte. Les limites de la généralisation (ou de la transférabilité) sont-elles bien tracées ? En d’autres termes, le chercheur contrôlera la prudence dont il a fait preuve dans ses conclusions.
1. La première phase de cette dernière étape de la recherche consiste généralement à faire une synthèse des résultats saillants mis en évidence. C’est une démarche centripète qui doit répondre aux questions posées au départ.
Par ailleurs, il convient aussi que le chercheur fasse part de ses fausses pistes, de ses expériences avortées qui jalonnent tout parcours scientifique.
Notons tout l’intérêt qu’il y a à soumettre les résultats de recherche à la critique des acteurs concernés. Les divergences observées méritent toujours d’être analysées
Il est intéressant à cet endroit de consulter des spécialistes qui n’ont pas participé à la recherche afin de discuter des interprétations proposées.
Afin d’accomplir cette phase de discussion, le chercheur prend soin de confronter ses résultats à ceux d’autres recherches ainsi qu’à des théories reconnues et bien définies.
C’est donc une véritable analyse critique de sa recherche que le chercheur sera amené à réaliser.
Il vérifie si cette discussion est bien située dans le contexte théorique présenté au début de l’étude et s’interroge sur la pertinence épistémologique de ses choix en matière de concepts, indicateurs, etc..
Il s’interroge sur les corollaires ou les implications des résultats de la recherche.
Cette étape consiste à éprouver par l’exercice de la confrontation, la portée et les limites des résultats obtenus. Le chercheur dégage ici les enseignements de son étude.
La discussion est une véritable mise en débat des résultats de recherche.
Dans l’approche exploratoire, l’intentionnalité du chercheur mentionnée au départ doit faire émerger des faisceaux de relations qui ont du sens et qui sont susceptibles de donner naissance à des hypothèses à éprouver ultérieurement par une démarche de procès.
Dans l’approche expérimentale, le chercheur a à confirmer, infirmer ou nuancer par les preuves recueillies, les affirmations provisoires concernant la relation entre deux ou plusieurs variables (c’est-à-dire les hypothèses) qu’il avait émises initialement.
Lorsque les résultats ont été commentés et interprétés, le retour aux hypothèses ou aux référents initiaux s’impose.
L’analyse des données donnera lieu à une lecture des résultats obtenus. Cette phase nécessite l’introduction d’une démarche interprétative.
L’interprétation peut être enrichie de différentes manières : une interprétation en aveugle peut être réalisée par une personne extérieure qui apportera d’autres éclairages. Les résultats de l’analyse peuvent également être soumis à l’interprétation des acteurs.
L’interprétation comprend deux étapes
Au niveau d’une lecture seconde, le chercheur élargit le cadre de ses commentaires : l’interprétation vise alors à corroborer, nuancer, voire préciser la singularité et l’originalité des résultats obtenus
La première consiste en une lecture à basse inférence, c’est-à-dire une approche qui « colle » au plus près des résultats. Cette phase de proximité vise à mettre les résultats en langage. Cette mise en forme s’accompagne de commentaires qui sont directement issus de l’observation des résultats : ces derniers peuvent faire surgir des tendances manifestes, des regroupements, des oppositions, des paradoxes, des cas singuliers. Les concepts théoriques et la revue de la littérature intégrée à la recherche viendront étoffer les commentaires réalisés. Dans ce cas, l’interprétation devient une lecture à haute inférence.
Soulignons ici que huit types de recherche peuvent être envisagés en partant des méthodologie, analyse et données. Le schéma suivant permet de visualiser ces huit possibilités (p. 36)
Ainsi, il est tout à fait possible qu’une analyse quantitative provienne soit d’une méthodologie a priori, soit d’une méthodologie a posteriori et traite des données soit qualitatives soit quantitatives. De la même façon, une analyse qualitative peut émaner de l’une ou l’autre méthodologie et traiter un type ou l’autre de données. Dans la pratique, au cours d’une même recherche, on peut combiner plusieurs cheminements. L’analyse des données donnera lieu à une lecture des résultats obtenus. Cette phase nécessite l’introduction d’une démarche interprétative.
Les données recueillies au moyen d’un ou de plusieurs instruments auprès de l’échantillon retenu doivent alors être traitées en vue de décrire (paradigme descriptif), expliquer (paradigme explicatif) ou comprendre (paradigme compréhensif) le phénomène étudié. Les analyses peuvent être quantitatives (statistiques) ou qualitatives (analyse de contenu).
Dans tous les cas, la description du contexte (expérimental, social, situationnel,…) est indispensable afin que les conditions qui sous-tendent la recherche soient parfaitement connues.
Quoi qu’il en soit, la qualité de l’échantillonnage est étroitement liée à la validité des résultats et à la généralisation des inférences à la population parente (approche expérimentale) ou à la transférabilité des conclusions à d’autres contextes (approche qualitative).
Dans une approche qualitative, on peut estimer à quel moment arrêter l’échantillonnage des groupes pertinents par la saturation théorique. Ce concept est atteint lorsqu’aucune donnée suffisamment nouvelle ne ressort des derniers entretiens ou observations pour justifier une augmentation du matériel empirique.
Cette opération peut se réaliser selon diverses modalités : échantillon stratifié, aléatoire, apparié, raisonné, événementiel, par grappes, etc.. Il peut être à un ou plusieurs degrés (étapes), représentatif ou occasionnel, etc.
Il est toujours difficile, voire matériellement impossible, de travailler sur une population entière. Il faut donc échantillonner, c’est-à-dire choisir un nombre limité d’individus, d’objets ou d’événements permettant de tirer des conclusions (inférences) applicables à la population entière (univers) à l’intérieur de laquelle le choix a été fait (De Landsheere, 1979, p. 83).
Nous entendons par méthodologie les façons de faire requises par l’approche scientifique. Elle implique un plan d’action établi selon les exigences de toute démarche scientifique. V. Despret (1996) oppose la méthodologie a priori à la méthodologie a posteriori.
Reprenant une terminologie judiciaire, V. Despret (ibidem, p. 144) souligne qu’à la méthodologie a prioriste correspond une démarche de procès et qu’à la méthodologie a posterioriste correspond une démarche d’enquête.
La méthodologie a posterioriste s’oppose à la méthodologie précédente. Aucune hypothèse explicite n’est formulée avant d’aller sur le terrain. La seule intention du chercheur est, dans un premier temps, de voir ce qui va s’y dérouler et, dans un deuxième temps, d’émettre a posteriori des hypothèses et des interprétations au sujet de ce qui a été observé. Il va de soi, néanmoins, que les hypothèses ne sont pas absentes mais sont généralement implicites. L’aposterioriste recueille les faits observés et tente de leur donner un sens en créant des liens entre eux. Il s’attache à la variété des événements qui se produisent plutôt qu’à la variation des éléments. Les frontières ne sont donc pas fixées a priori.
Elle met néanmoins en présence des faits «qui ne collent pas» avec certains témoignages ou des faits qui « ne collent » pas entre eux. Son but est une récolte minutieuse d’indices singuliers et anecdotiques qui contredisent certaines apparences, comme dans une enquête judiciaire. Elle constitue donc elle-même une construction fictionnelle qui a pour seul objectif de convaincre car elle n’a pas le pouvoir d’éviction des fictions alternatives. Lorsque l’enquête est terminée, les hypothèses qui en découlent peuvent être soumises au procès, c’est-à-dire à l’épreuve des fictions.
La posterioriste, quant à lui, doit réaliser une enquête minutieuse : il doit chercher, au-delà des apparences, le sens des faits observés ainsi que mettre en relation des éléments apparemment non reliés entre eux. L’enquête est la recherche d’une variété d’indices. Il en résulte une hypothèse qui constitue une mise en relation d’observations qui fait sens.
La méthodologie a posteriori laisse ainsi un espace pour la nouveauté et l’étonnement. Cela n’exclut toutefois pas l’analyse des biais inhérents à cette démarche telles que notamment la recherche de prétentions à la validité (Habermas, 1987), la validité écologique (analyse des conditions créées par l’environnement), la validité théorique, etc.
Le méthodologue a prioriste va sur le terrain avec une hypothèse à laquelle il entend soumettre les faits. Son but est de répondre à la question du « comment » et de rechercher la régularité du réel (la loi). Il utilisera la démarche de l’expérimentation, à savoir la manipulation de variables. Pour cela, il optera pour un dispositif expérimental qui impose des limites, des frontières au réel qu’il veut expliquer. Il construit des variables indépendantes et dépendantes pour examiner les relations qui les lient et élimine les variables parasites qui pourraient interférer sur les résultats. Toutes les procédures doivent ici répondre aux critères d’objectivité : elles exigent du chercheur une position extérieure à la réalité étudiée. Par ailleurs, celui-ci mettra en place des mesures pour lutter contre les biais qui pourraient réduire la validité interne du dispositif.
Comme dans un procès judiciaire, on met à l’épreuve une fiction (manipulation d’une variable) et on examine le résultat ; on fait de même avec une autre fiction alternative et ainsi de suite. On confronte donc entre elles chacune des fictions et on élimine les fictions qui n’aboutissent pas pour montrer, le cas échéant, que l’hypothèse posée a priori était la bonne.
L’a prioriste fixe donc au réel les cadres stricts de sa réponse et a pour visée de tester le réel : il vérifiera la constance, la fidélité, la validité de ses données. Il s’agit ici de manipuler les variables, c’est-à-dire de modifier le réel, pour le mettre à l’épreuve afin de confirmer ou d’infirmer les hypothèses préalables.
Soulignons tout l’intérêt qu’il y a à utiliser la triangulation des méthodes (utilisation de deux ou plusieurs méthodes dans la collecte des données), la triangulation temporelle (utilisation de modèles répétés dans le temps) et la triangulation des observateurs (engagement de plusieurs observateurs ou correcteurs) ainsi que les démarches de la critique historique (contrôle des sources d’information).
Dans une approche plus instrumentale, qui tente de recueillir des connaissances sur le monde objectif de l’autre (tests, questionnaires,…), la vigilance est aussi de rigueur à travers la recherche des validités de construct, de contenu,… Cette vigilance a très fortement retenu l’attention des experts dans les années 60-70 et la littérature de cette époque est riche en la matière
Dans une approche communicationnelle, c’est-à-dire basée sur l’intersubjectivité (entretien, récits de vie,…) où l’on tente de saisir le monde vécu interprété de l’acteur, le chercheur recueille des énoncés, des actes de langage. Ceux-ci, qui constituent le « donné », ne sont pas nécessairement valides. Les actes de langage sont en effet des foyers d’incertitude. Aucune recherche ne peut faire abstraction de la phase de mise à l’épreuve des énoncés. Le passage du « donné » à la « donnée » est une opération qui nécessite une vigilance particulière. Tout acte de parole, au sein d’une intercompréhension, doit pouvoir être contesté selon un certain nombre de prétentions à la validité bien décrites par J. Habermas (l’énoncé est-il vrai, juste et sincère ?). Par ailleurs, cet énoncé doit aussi être intelligible pour l’autre (validité de signifiance)
Dans un dispositif expérimental, les données sont des variables qui peuvent prendre des statuts différents : variables dépendantes ou variables indépendantes. Elles entrent alors dans un dispositif expérimental dont il faut éprouver le bien-fondé.
Les données pourront être quantitatives ou qualitatives
Les données qualitatives, quant à elles, renvoient à la notion de qualité. Elles mettent en évidence le sens singulier, unique, spécifique des phénomènes vécus. Elles se recueillent le plus souvent dans un contexte d’intersubjectivité et sont traitées par l’argumentation
Les données quantitatives renvoient à la notion d’unité. On comptabilise alors les unités (qui peuvent être des comportements, des erreurs, des opinions, des mots,…) pour les soumettre à un traitement statistique.
Les données sont les éléments fondamentaux servant de base à la réalisation de la recherche. Elles découlent directement des indicateurs retenus mais leur recueil nécessite toujours de l’ingéniosité. Celui-ci se fait par l’intermédiaire d’instruments dont on doit être certain qu’ils fourniront des informations valides.
Sans les indicateurs, la recherche ne serait que pure spéculation.
Les indicateurs désignent un champ de réalité qui est extrait d’un ensemble plus vaste composé d’indices issus du monde réel. Les indicateurs forment donc la réalité maîtrisable d’un espace de recherche.
Les indices reconnus pertinents pour la recherche sont retenus et constituent l’ensemble des indicateurs.
Les indices font partie du monde réel qui est multiple et complexe. Nous avons souligné précédemment que le concept opératoire recouvrait de multiples dimensions qui ne sont pas toujours observables directement.
Sachons néanmoins qu’une théorie ne reflète jamais le réel dans sa totalité. C’est pourquoi, il est souvent opportun de faire référence à plusieurs éclairages théoriques pour mieux cerner l’objet d’étude dans ses différentes facettes. Une telle démarche est appelée triangulation théorique.
il convient aussi de les intégrer dans un cadre de référence afin de rompre au mieux avec les fausses évidences et les préjugés
Les concepts opératoires retenus doivent alors être placés dans un système de raisonnement qui relie entre eux des concepts ou des propositions.
Le chercheur doit donc opérer une sélection des dimensions et significations du concept en fonction des aspects de la réalité qu’il veut saisir.
Le travail du chercheur sera alors de clôturer l’espace conceptuel qu’il va retenir dans sa recherche car un concept est le plus souvent polysémique.
Les hypothèses impliquent la mise en jeu de concepts. Que recouvrent-ils comme signification ? Leur simple définition ne suffit pas.
Toutefois, la vigilance épistémologique impose à toute entreprise scientifique de présenter un référent, c’est-à-dire une description précise de la situation dans laquelle se déroulera la recherche ainsi que le développement des intentionnalités du chercheur
La démarche scientifique repose sur les hypothèses qui doivent être explicites. Elles peuvent prendre deux formes.
l’autre met en relation deux concepts ou deux phénomènes.
Dans ce dernier cas, le plus fréquent, on peut trouver des hypothèses non orientées (qui portent sur l’ensemble de la population, comme, par exemple : le milieu social influence l’apprentissage de la lecture) ou des hypothèses orientées (qui portent sur une partie de la population, comme, par exemple : les enfants de milieu social favorisé apprennent plus facilement la lecture).
L’une se présente comme une simple présomption de la nature du réel (élaboration d’un concept, sa composition)
Une hypothèse est une proposition admise provisoirement avant d’être soumise à l’épreuve des faits.
La lecture de recherches proches du thème à étudier s’impose dès le départ. Cette démarche va permettre de préciser les questions de recherche. Bref, le bilan des connaissances dans le domaine concerné ne peut jamais être négligé.
L’articulation de deux ou trois paradigmes peut être illustrée par la pratique de la recherche-action. Nous soulignons ici la multiplicité des formes de cette approche qui, à des moments divers, peut faire appel aux différents paradigmes. Selon P. Paillé (1996) 2, elle présente quatre caractéristiques
elle est engagée : la recherche et l’action, non étrangères l’une à l’autre, s’engagent à changer une situation- problème.
elle est imbriquée : il existe des liens étroits entre chercheur, acteur et contexte
elle est impliquée : le chercheur influe toujours sur le cours des événements
elle est appliquée : c’est une recherche pour / dans / de l’action ;
La recherche destinée à répondre à la (aux) question( s) émise(s) va s’inscrire dans un paradigme qui peut être descriptif, explicatif ou compréhensif. Certains chercheurs opteront pour l’utilisation de deux ou même de trois paradigmes.
Le paradigme compréhensif recherche le sens des phénomènes et non l’explication car celle-ci en cacherait le sens. Il utilise l’attitude phénoménologique qui s’efforce d’expliciter le sens que le monde objectif des réalités a pour les hommes dans leur expérience quotidienne.Il cherche donc à appréhender les phénomènes de conscience vécus qui sont chaque fois des constructions humaines.
Le paradigme explicatif privilégie exclusivement l’explication causale, c’est-à-dire qu’il a pour seul but de mettre en évidence les causes qui expliquent le phénomène. Il implique l’utilisation de la méthode expérimentale où on met en place des plans expérimentaux afin d’examiner le changement d’une variable à expliquer (variable dépendante) lorsqu’on soumet une (des) autre(s) variable(s) à des variations (variable(s) indépendante(s)).
Dans ce paradigme, c’est la cohérence du dispositif qui est privilégiée en ce sens que les chercheurs sont amenés à opérer un découpage de la réalité en variables isolées en vue d’examiner les relations qui les lient dans un contexte de causalité.
Le paradigme descriptif vise à décrire des phénomènes ou une situation.
Les taxonomies, les typologies sont des exemples de recherches descriptives.
L’objectivité et la subjectivité s’affronteront donc inévitablement.
Dès le départ, tout texte scientifique doit obéir à des règles de composition : style logique, dépouillé, formel et clair. La transparence, l’impartialité, l’objectivité et l’absence d’approximations doivent être les principales caractéristiques. C’est dire que le chercheur doit toujours s’imposer une réflexion sur ses motivations, son histoire, ses croyances (c’est ce qu’on appelle une triangulation interne) afin d’assurer la fiabilité de sa recherche.
C’est à la suite de l’énoncé de la problématique et des questions de recherche que se formuleront les buts et les objectifs. Le chercheur devra dès cette première étape s’interroger sur la faisabilité de son projet.
Cette étape implique de l’audace, de la créativité, de l’ingéniosité. Elle nécessite parfois de prendre des risques qui peuvent mener à découvrir des résultats insoupçonnés et producteurs d’un sens nouveau. L’intuition du chercheur est indispensable.
La problématique est à la base de la construction de l’objet de recherche. Elle repose sur les conceptions théoriques du chercheur, conception née de ses expériences, observations, lectures, confrontations de résultats de recherche. Elle va donner naissance à des questions de recherche qui nécessiteront d’autres lectures, d’autres prises d’information afin d’accroître leur précision et leur pertinence.
L’éthique, lors des discussions, fait toujours appel aux convictions morales, aux valeurs, des participants (qui ne peuvent oublier leur éducation)
La Morale fait toujours l'objet d'une rediscussion, d'une négociation, car les principes sont adaptés au contexte de celui qui les applique
Éthique est plus lié à des contextes politiques, à un cadre de discussion raisonnée
Ethique est un raisonnement sur ce qu'il faut faire ou pas faire, dans un cadre concret et rationnel qui dépend très souvent d'une discussion
Exemple : euthanasie
Morale présuppose des convictions qui distinguent le bien et le mal
MORALE : règle d'inspiration religieuse qui impose des normes du bien et du mal, et qui incite à AGIR en fonction d'elles
C'est en fonction de ces convictions qu'on en déduit un COMPORTEMENT, à savoir CE QU IL FAUT FAIRE
Éthique est plutôt liée au raisonnement, à la discussion
Éthique a une connotation plutôt scientifique
Morale est liée à l'Histoire, aux traditions
Morale a une connotation plutôt religieuse
Ne pas leur nuire
respect de leur confidentialité
respect de leur dignité
Manipulation frauduleuse et intentionnelle des informations
Modification de l'information
Falsification par omission (éliminer des informations)
lors de la transcription, et de la soutenance, nous devons rendre transparent...
l'information recueillie, son traitement et son interprétation
exigence de citations des auteurs et des sources
pas de plagiat
les outils
les méthodes
les savoirs
Les pré-supposés
Les postulats
Le cadre théorique
transparence de la démarche scientifique
Se situer hors des croyances, hors des convictions, hors des évidences
Il faut y substituer la spéculation intellectuelle
Capacité à remettre en question
"tout se passe comme si..."
et non "voici la réalité"
Prudence dans les affirmations et confirmations proposées
Faire preuve d'esprit critique
Savoir cultiver le doute
Utiliser le raisonnement et une démarche scientifique pour rendre nos résultats
Acceptables
Généralisables
Valides
Etre conscient de s'engager dans une aventure intellectuelle
Curiosité et audace intellectuelle
pari pour l'homme d'utiliser ses capacités pour comprendre le monde
Le savoir scientifique a du mal à dire ce qui est réel
plusieurs postures
constructivisme : le réel supposé est une reconstruction mentale par l'être humain d'une réalité qui est peut-être non connaissable, dont la science n'a pas à se soucier
réalisme : considérant toute chose appréhendable comme réel et in fine
réalité en soi ? réalité construite ?
Existant pour la perception, les sens de l'Homme
Ce qui est réel est ce qui existe en soi (objet physique)
Notion très complexe
savoir scientifique s'attache, se donne comme objectif de découvrir le Vrai
S'intéresse moins à ce qui est réel
Loi : relation entre deux faits -> loi vraie
Ce qui est vrai : est ce qui se répète
Un fait se produit tjs de la même manière (exemple : lever de soleil)
très décriée dès qu'il s'agit de connaissance scientifique
opinion, sentiment, jugement
appréhension personnelle
perception individuelle
permet une communication de connaissances entre individus, commune, partagée, et donc valable pour un ensemble d'individus
Permet que la connaissance soit...
prouvable
Explicable
Acceptable
reconnaissable
Est primordiale pour exercer la raison, pour produire un savoir scientifique
Perception de x individus
Vise la neutralité : l'approche des faits au-delà de l'opinion, de l'appréciation personnelle.
Différente de la raison
utile mais insuffisante
évidence instantanée
mode de connaissance immédiat
Le savoir scientifique
Le pari est de comprendre le monde par la seule capacité de réflexion et d'entendement de l'être humain
...est basée sur la raison
outil indispensable à la construction de savoirs scientifiques
faculté de l'être humain à penser par lui-même
faculté de réflexion de l'être humain
instrument du savoir scientifique
Issue d'une démarche rigoureuse
Connaissance élaborée par des méthodes reconnues par la communauté scientifique
Connaissance rationnelle et démontrable
La connaissance empirique
Permet de s'adapter à la réalité du monde
Savoir pratique, savoir-faire
Connaissance immédiate, découverte par l'expérience
Acquise par nos propres expériences directes, par nos sens, nos perceptions
La croyance : connaissance transmise par Autrui (éducation, génération précédente, etc;) ; peut être autogénérée par l'expérience de l'individu
Transmission (si par Autrui)
Savoir immédiat (autogénéré)
Connaissance non-démontrée et acceptée comme telle, sans preuve
Le savoir est inhérent au développement de l'espèce humaine
Rendre l'existence humaine intelligible et acceptable
Étonnement : se remettre en question
Intelligence : comprendre
Curisioté : s'interroger
3. La science a opéré plusieurs "ruptures d'échelle" vers les échelles s'étendant la chimie moléculaire à la physique des particules élémentaires.
2. La technique n'est pas seulement constituée d'instruments de mesure de phénomènes préexistants, mais l'instrument de production de nouveaux phénomènes. Il ne s'agit plus d'observer mais d'expérimenter.
1. Les mathématiques ne sont plus un langage de description mais la structure virtuelle dont on peut induire la possibilité de nouveaux phénomènes
Prise de conscience que les normes scientifiques sont transformées au nom des valeurs qui avaient instituées ces mêmes normes
base théorique contestée : grandes ruptures
Révision permanente des connaissances : petites ruptures
L'esprit quitte les évidences et tente de trouver de nouvelles bases
nouvel modèle qui dépasse le positivisme qui change les règles du jeu, arrivée d'un nouvel élément
Expulsion des obstacles épistémologiques
La science pense contre le sens commun
Progrès : correction de nos erreurs
Ce qui nous empêche de penser
Évidence, réponses toutes faites, certitudes
La science alterne entre ...
2. Phases de rupture, révolutionnaires
1. Des phases stables, normale
Le progrès a tjs lieu au sein d'un paradigme
La science permet une application (action) u monde
La science est devenue une démarche collective
Le progrès procède par grandes étapes - 3 états
3. État positif / rationnaliser les phénomènes : observation, mesure, et construction d'une loi
2. Étape Métaphysique (on cherche une explication à travers une cause)
1. Étape religieuse
Selon Gaston Bachelard, les sciences progressent surtout par des « ruptures épistémologiques »
mais les deux disposent de grandes différences
Dans les deux on retrouve du doute
Transformation de la syntaxe inversion des phrases
Elle est dotée d'un esprit critique
Rhétorique du sentiment Elle utilise un lexique qui suscite de l'émotion
Identité de groupe La théorie du complot comprend des personnes qui se sentent victimes
Rhétorique de l'évidence L'évidence impose la conviction
La polémique : Elle peut prendre plusieurs formes (attaque perso, recrutement de lobbyiste), le but étant d'obscurcir d'avantage des résultats mauvais.
La controverse : Dans une même discipline on peut trouver des hypothèses argumentées qui s'affrontent.
Le langage courant est qualifié de polysémique
Mais c'est aussi un système de connaissance, tous ces "bavardages" méritent attention. C'est un discours positif, accès sur la communication, il se construit dans lors d'un échange et il est marqué par la controverse.
A la fois perçu comme des bavardages sans intérêts, une épistémologie populaire (mythe, rumeurs). Durkeim dans les années 90 mettait le sociologue en garde et lui conseiller d'écarter toute pensée de sens commun car cette pensée se satisfait à elle même.