L'expressionnisme
Artistes de référence
GEORGE GROSZ (1887-1959)
Le langage du corps chez Egon Schiele est hypersensible. L’artiste déploie, au sens d’un langage corporel spécifique, son art du dessin avant tout dans les figures humaines en pleine page, qu’il précise par un trait de dissection, mettant à nu les fibres nerveuses de l’individu.
Egon Schiele est fasciné par le corps humain sa fragilité et par les pulsions dont il est l’objet. Au cours des années, les modèles prennent des positions de plus en plus provocantes, exhibant les organes génitaux.
Les corps ne sont pour ainsi dire jamais détendus. En règle générale, ils sont tordus d’une façon quasi acrobatique, ils sont exhibés, c’est à dire livrés au regard. Ces corps paraissent pris de convulsions nerveuses donnant jusqu’à l’impression de torture physique.
Georg Gross, qui deviendra en 1916 George Grosz, est né en 1893 à Berlin (Allemagne). Il passe son enfance en Poméranie. Il fait ses études à l’Académie royale des Beaux-arts de Dresde de 1909 à 1911, puis à l’Ecole des arts et métiers de Berlin de 1912 à 1916. Au début des années 10, George Grosz publie des caricatures dans des journaux et revues.
En 1913, il voyage à Paris où il rencontre le peintre Jules Pascin. Il s’engage comme volontaire dans l’armée en 1914 ; réformé pour blessures en 1915, il est de nouveau mobilisé en 1917 et réformé définitivement l’année suivante suite à une dépression. Dès 1915, Grosz traduit son expérience de la guerre dans des dessins violents et expressionnistes où il montre l’horreur et la cruauté du conflit. Il est farouchement anti-nationaliste allemand. Il parle anglais par provocation et caricature le peuple allemand, les bourgeois, les militaires, les ecclésiastiques, portant une violente attaque contre l'ordre établi.
George Grosz participe à la formation du groupe Dada de Berlin en 1918 et s’engage auprès du parti communiste la même année. Il collabore à la revue « der Dada ». L’artiste s’exprime par le dessin réaliste ou satirique, la peinture, l’aquarelle, il réalise des photocollages, des photomontages. En 1920, se tient sa première exposition personnelle, année où il expose également à la Première Foire internationale Dada à Berlin, événement dont il est un des cofondateurs (avec John Heartfield et Raoul Hausmann) ; on y remarque la présence d'oeuvres de Max Ernst et d'Otto Dix. Grosz devient président du « Rote Gruppe » (Groupe Rouge), une association d’artistes communistes. Grosz pratique l'exagération caricaturale et montre avec vérisme, l'état du monde de l'après-guerre.
Invité pour enseigner à l’Art Students League de New York, George Grosz émigre aux Etats-Unis en 1933 (quelques jours avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir) et acquiert la nationalité américaine en 1938. Il dessine essentiellement des paysages qui traduisent une nouvelle « paix intérieure ».
Le poete maudit de l'Allemagne?
Grosz partageait la fascination romantique de Baudelaire pour les personnages clandestins souterrains - criminels, gangsters, soldats, victimes de suicide, le prolétariat et les putes. En ce sens, il était le poète maudit de l’Allemagne. Son tableau Suicide 1916 en est un bon exemple. Une prostituée se tient près de la fenêtre, une bouteille à la main. D'un côté, un corps est suspendu à un lampadaire, tandis qu'une autre personne, bien habillée, est allongée dans la rue. (Dans son travail, le thème du sexe est toujours étroitement lié à la violence.) Il contient tous les éléments classiques de Grosz - personnes décédées, prostituées, millionnaires pervers. Tous les personnages ont échappé à la vie respectable conformiste. Je pense que c’est la lecture que nous devrions donner à ses gangsters, ses assassins - des personnes qui ne font pas partie du monde social conventionnel. Il pensa, un peu comme les Black Panthers 50 ans plus tard, que les criminels étaient les combattants sociaux.
Oeuvres de réference
La fosse, 1946
Deux actes féminins, 1941
L'agitateur, 1928
L'éclipse du soleil, 1926
Edvard Munch(1863-1944)
Figure de proue de l'expressionnisme au cœur de la peinture moderne, Edvard Munch est un peintre norvégien du XIXe siècle. Ses œuvres les plus connues, "Le Cri" et "La Madone", marquent l'apogée de son talent, dans les années 1890. Ses peintures reconnues font de lui un artiste célèbre en Europe et dans le monde entier. Les thématiques de la mort, de la tristesse et de la maladie qui ont ponctué sa vie et celle de sa famille imprègnent ses tableaux.
Edvard Munch poursuit des études techniques avant d'intégrer l'école royale de dessin, où il étudie les anciens maîtres. Aux côtés du naturaliste Christian Krohg, il développe son talent pour le réalisme français. Grâce à des bourses d'études, le visionnaire peut voyager. L'artiste s'installe à Paris, où il désire peindre les affres de son existence, puis à Berlin. Il côtoie de nombreux artistes et se fait réellement connaître grâce à une exposition en 1892. L'artiste développe les sujets et multiplie les techniques. Il entretient par ailleurs une relation amoureuse difficile avec Tulla Larsen.
Les nazis qualifient son art de "dégénéré" et brûlent près de 80 de ses œuvres. Dépressif, il sombre dans l'alcoolisme et séjourne six mois en clinique à Copenhague. Il continue à peindre jusqu'à la fin de sa vie, qu'il termine de façon solitaire. Décédé à 80 ans, l'artiste laisse derrière lui plus d'un millier de tableaux, dessins et sculptures. Son visage apparaît sur les billets de 1000 krones, dans la monnaie norvégienne.
Jalousie, 1895
L'angoisse, 1894
Le cri, 1893
Tableau que l'on peut trouver à Oslo, en Norvège au musée Munch
L'enfant malade, 1886
Tête-à-tête, 1885
Egon Schiele(1890-1918)
En 1907, Egon Schiele rencontre Gustav Klimt, l’idole de la scène artistique viennoise. L’importance de cette rencontre éclipse largement celle de ses études académiques. L’amitié et l’admiration réciproque des deux artistes durera jusqu’à la fin de leur vie.
En 1909, des oeuvres de Klimt et de Schiele sont exposées à l’Internationale Kunstschau 1909. Cette exposition permet à Schiele de faire la connaissance d’Hoffmann et de se lier ainsi à la Wiener Werkstätte. Il quitte l’Académie des Beaux-arts, et fonde avec quelques compagnons le "Neukunstgruppe", "groupe de l’art nouveau", dont il devient président.
"Entraver un artiste est un crime, cela revient à assassiner une vie en germe!" Egon Schiele, 23 avril 1912
Egon Schiele, peintre autrichien, naît à Tulln à 40 km de Vienne, le 12 juin 1890. Il décède le 31 octobre 1918. A l’age de 16 ans Egon Schiele réussit l’examen d’admission à l’académie des Beaux-arts de Vienne. Il quitte l’académie en 1909.
En 1909, des oeuvres de Klimt et de Schiele sont exposées à l’Internationale Kunstschau 1909. Cette exposition permet à Schiele de faire la connaissance d’Hoffmann et de se lier ainsi à la Wiener Werkstätte. Il quitte l’Académie des Beaux-arts, et fonde avec quelques compagnons le "Neukunstgruppe", "groupe de l’art nouveau", dont il devient président.
Oeuvres de référence
L'etreinte,1917
Belvedere, Vienne, Autriche
Femme nue et allongée, 1917
Leopold, Vienne, Autriche
Ermite,1912
Tableau exposé au Musée Leopold à Vienne en Autriche.
Agonie, 1912
Neue Pinakotekh, Munich, Allemagne
Quel est ce mouvement artistique?
L’expressionnisme ne cherche pas à montrer le monde tel qu'il est, mais à l’exprimer
L’expressionnisme, qui se veut une réaction à l’impressionnisme français, déforme de manière explicite la réalité, cherchant à la loger dans des formes, des couleurs et des textures qui transmettent sentiments et intensité expressive. Contrairement aux impressionnistes, les expressionnistes sont plus attachés à la représentation des émotions qu’à celle de la beauté physique du monde—ils utilisent des formes et des couleurs brutales, qui choquent l’oeil du spectateur et qui sont souvent qualifiées de violentes.
La naissance de l'expressionnisme
Caractéristique
DATES : 1900-1925
LIEU : Europe et surtout Allemagne
PROBLEMATIQUE : Rupture avec la tradition (représentation « insouciante » de la réalité, impressionnisme)
Aspect dramatique, névroses, misère physique et morale
ASPECT : Déformation de l’image, simplification, disproportions des corps, lignes brisées, couleurs vives, tons salis, dominance du rouge et du noir.
Perspective (comme principe d’un monde réglé et organisé) et déstructuré.
Expressionnisme viennois
A Vienne en Autriche, l'expressionnisme apparaît à travers le groupe de la Sécession créé par Gustav Klimt (bien que celui-ci reste principalement attaché au style Art nouveau), bientôt rejoint par Egon Schiele : dans son Autoportrait debout, il n’hésite pas à se montrer à nu, dans toute sa vulnérabilité, sa fragilité d’être humain. Il ne cherche pas à embellir son corps ou son visage. La flatterie n’est pas son propos. Il ne cherche pas à se montrer, mais à exprimer ce qu’il ressent profondément.
L’expressionnisme est un courant artistique apparu au début du xxe siècle, en Europe du Nord, particulièrement en Allemagne. L'expressionnisme a touché de multiples domaines artistiques : la peinture, l'architecture, la littérature, le théâtre, le cinéma, la musique, la danse, etc. L'expressionnisme fut condamné par le régime nazi qui le considérait comme un « art dégénéré ».
Contexte historique
Points importants
Mutation importante de l’Europe au début du siècle :
- accélération de la technologie (aviation, électricité …)
- mutation des procédés de production (travail à la chaine
- Urbanisation importante
- Grands investissements financiers (Wall Steet)
- Opposition entre modernisme et tradition, transition entre monarchies et républiques
politisation du peuple, grands centres européens de pensée (paris vienne Prague …), individualisation de la société, recherche introspective, psychanalyse
- Conflit majeur et mondial (1941-1918)
Au début du siècle, l’Allemagne traverse une période de crise profonde dans un climat social tendu avec l'approche de la Première Guerre mondiale, même si le peuple s'affiche dans une insousciance factice. Les expressionnistes sentant venir la guerre expriment leurs sentiments visionnaires dans des images particulièrement torturées. C'est dans ce contexte que se forme le groupe Die Brücke à Dresde en 1905 autours des personnalités de Fritz Bleyl, Karl Schmidt-Rottluf. Les expressionnistes allemands cherchent une peinture capable d’exprimer les problèmes humains. Leur peinture est comme un cri de désespoir lancé en réaction à cette société qui n’offre qu’angoisse et peur de l’avenir. La forme expressionniste est brute, nerveuse et la déformation est utilisée à volonté pour faire rejaillir le sentiment intérieur sur la réalité figurative.